Mausolée de Franco au cimetière de Mingorrubio (Espagne), capture @ Google Maps

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Espagne: non-ingérence du Saint-Siège dans l’affaire de la sépulture de Franco

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La diplomatie vaticane en Espagne

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Le Saint-Siège « ne s’est jamais prononcé sur l’opportunité de l’exhumation ni sur le lieu de l’inhumation (de Francisco Franco, ndlr), car cela ne relève pas de sa compétence »: la salle de presse du Saint-Siège publie ce 21 juillet 2020, un communiqué en espagnol et en italien, en réponse à un entretien du premier ministre espagnol dans un quotidien italien.

Dans l’entretien accordé au Corriere della Sera, le Premier ministre espagnol déclare avoir été aidé par le pape pour résoudre l’opposition de moines bénédictins au transfert. Le Vatican répond par sa non ingérence.

Le communiqué précise que le Vatican a toujours renvoyé aux autorités compétentes: « A propos des déclarations du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, dans son entretien publié le 8 juillet dans le quotidien Corriere della Sera, on précise que le Saint-Siège, au sujet de l’exhumation de Francisco Franco, a redit à plusieurs reprises son respect de la légalité et des décisions des autorités gouvernementales et judiciaires compétentes. »

Le Saint-Siège redit aussi son attachement à la méthode du dialogue pour la résolution des différents: le Saint-Siège, redit la même source, « a appelé au dialogue entre la famille et le gouvernement ».

Visite en Espagne

Le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin devrait se rendre en Espagne, le 25 juillet 2020, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États, alors que l’alarme pandémie n’est pas encore complètement levée.

Le 25 juillet, fête de l’apôtre saint Jacques – vénéré en Espagne, sous le nom de Santiago – les deux proches du pape François présideront à Tolède l’ordination épiscopale de Mgr Luis Miguel Munoz Cardaba, nommé nonce apostolique au Soudan et en Érythrée.

Une occasion, commente Il Sismografo, le 16 juillet, faire le point sur « les relations entre l’Église et le nouveau gouvernement espagnol ».

Rappelons que récemment, une action a été intentée auprès de la Cour de justice européenne (CEDH) par une association catholique contre l’Espagne, à propos de sacrilèges commis sur des hosties consacrées au cours de « performances artistiques ».

Un poids lourd de la diplomatie vaticane, Mgr Bernardito Auza, un Philippin, a été choisi par le pape comme le nouveau nonce apostolique en octobre dernier.

Et pendant les moments les plus critiques de l’épidémie de Covid19 en Espagne, le pape François a fait parvenir des respirateurs à différents hôpitaux.

Dialogue avec la famille

La question de la sépulture de Franco avait déjà été traitée selon les mêmes critères de non-ingérence le 30 octobre 2018, dans une déclaration de Greg Burke, alors directeur de la Salle de presse du Vatican: le Saint-Siège ne se prononce pas sur la sépulture de l’ancien « Caudillo » du gouvernement espagnol, le général Francisco Franco (1892-1975).

La vice-présidente du gouvernement espagnol, Carmen Calvo, avait en effet été reçue par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin au Vatican, la veille, le 29 octobre 2018.

Greg Burke précisait : « En ce qui concerne la réunion tenue hier par le secrétaire d’État du Saint-Siège et la vice-présidente du gouvernement espagnol, je souhaite préciser les points suivants: le cardinal Pietro Parolin ne s’oppose pas à l’exhumation de Francisco Franco, si les autorités compétentes en ont décidé ainsi, mais à aucun moment il ne s’est prononcé sur le lieu de l’inhumation.”

Le cardinal Parolin estimait approprié de chercher avec la famille une alternative à la sépulture dans la cathédrale de l’Almudena (Madrid): “Il est vrai, ajoute Greg Burke, que Mme Carmen Calvo a exprimé sa préoccupation devant l’éventualité d’une sépulture dans la cathédrale de l’Almudena et son désir d’explorer d’autres alternatives, aussi par le dialogue avec la famille. Le cardinal secrétaire d’Etat a estimé que cette solution lui paraissait opportune. »

Transfert à Mingorrubio

En novembre 1975, Franco a été inhumé dans la  basilique de la Sainte-Croix de la Valle de los Caídos (la Vallée de ceux qui sont tombés), monument de l’époque franquiste, édifié à partir de 1942 à la mémoire des combattants – de différents bords – morts pendant la Guerre d’Espagne (1936-1939), à cinquante kilomètres de la capitale espagnole.

Le 11 mai 2017, le Congrès des députés espagnols a adopté une résolution basée demandant au gouvernement que la dépouille de Francisco Franco soit exhumée de la basilique et déplacée vers un endroit moins en vue.

En juillet 2018, le gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé vouloir transférer la dépouille de Francisco Franco, pour faire du mausolée de Los Caidos un monument dédié à « la reconnaissance et à la mémoire de tous les Espagnols ».

Le 24 août 2018, le gouvernement espagnol a adopté un décret selon lequel la dépouille de Franco devait être exhumée avant la fin de 2018. Et le 24 octobre 2019 les restes du général Franco on été exhumés et transférés au cimetière de Mingorrubio-El Pardo, au nord de Madrid, et où repose son épouse.

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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