Un nouvel ouvrage de Xénia Krivochéine intitulé Comment la petite Lisa Pilenko est devenue sainte Marie de Paris consacrée à la vie d’une sainte orthodoxe russe Mère Marie Skobtsov (1891-1945) vient d’être publié par la maison d’édition « Apostolia » de la Métropole orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale, indique le site Orthodoxie.com le 5 juillet 2020.
Poétesse, religieuse orthodoxe, membre de la Résistance, « Juste parmi les Nations », Mère Marie est morte en martyre au camp de concentration à Ravensbrück, le 31 mars 1945, après avoir pris la place d’une femme juive destinée à la chambre à gaz.
Le livre de 101 pages, avec des illustrations, traduit par Nikita Krivochéine et Serge Model (le poème), présente la vie « d’une femme remarquable dont le nom appartient à l’histoire du XXe siècle », indique l’auteure. Il est « destiné aux adolescents comme aux adultes, aux croyants comme aux agnostiques, poursuit-elle dans la présentation de l’ouvrage : chacun a dans son cœur l’amour, l’espoir et la compassion ».
Soixante-quinze ans après sa mort, l’inauguration d’une plaque en mémoire de la sainte Marie Skobtsov a eu lieu le 24 juin dernier au mémorial aux émigrés russes impliqués dans la Résistance, au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, près de Paris, indique la même source. L’inauguration d’une plaque commémorative a eu lieu en présence des autorités locales, de représentants de l’ambassade de Russie en France, de membres de la communauté russe et d’ecclésiastiques de l’Église orthodoxe russe.
Mère Marie a été canonisée comme martyre de la foi, en 2004, par le Patriarcat de Constantinople.
Issue d’une famille aristocratique russe, mère de quatre enfants, elle fuit la Russie après la révolution de 1917 et elle s’installe à Paris en 1923. En 1932, elle prononce ses vœux et devient religieuse orthodoxe sous le nom de Marie.
Choisie comme secrétaire du mouvement de la Jeunesse chrétienne étudiante russe, elle s’occupe d’actions sociales et missionnaires.
Grâce à des fonds qu’elle parvient à réunir, elle ouvre au 9, rue de Saxe (Paris 7e) un foyer pour jeunes femmes isolées qui déménage en 1935 au 77, rue de Lourmel. On y construit bientôt une petite église orthodoxe. Mère Marie donne des cours de religion, de chant psalmodique et des cours d’action missionnaire. Elle écrit aussi des icônes et des poèmes.
C’est en chrétienne qu’elle entre dans la Résistance, tout en continuant sa mission d’évangélisatrice. Elle sauve des Juifs de la déportation. En juillet 1942, elle sauve trois ou quatre enfants juifs du vélodrome d’Hiver à Paris où elle peut pénétrer grâce à son habit monastique.
Elle est arrêtée en 1943 et déportée au camp nazi de Ravensbrück, où elle meurt le 31 mars 1945, un Vendredi saint, dans le calendrier julien.
Une rue portant le nom de mère Marie Skobstov a été inaugurée à Paris, dans le 15e arrondissement, le 31 mars 2016.