Radio Vatican relaye, ce jeudi 9 juillet 2020, l’appel des évêques catholiques des États-Unis et d’un millier de responsables religieux qui demandent au président Donald Trump d’arrêter quatre exécutions fédérales prévues cet été, les premières depuis dix-sept ans, au nom du « caractère sacré de la vie humaine », mais pas seulement.
Cette déclaration commune est diffusée par le Catholic Mobilizing Network.
Le gouvernement des Etats-Unis a en effet programmé les exécutions de Daniel Lee, Wesley Purkey et Dustin Honken les 13, 15 et 17 juillet, et l’exécution de Keith Nelson le 28 août, dans le complexe correctionnel fédéral de Terre Haute (FCC Terre Haute), dans l’Indiana.
Radio Vatican souligne que ces exécutions vont à l’encontre de la volonté de 175 familles de victimes de meurtres qui sont « opposées à la peine de mort », et elle signale de « graves préoccupations exprimées dans ces affaires », notamment du fait de « l’affaiblissement des facultés mentales », de « circonstances atténuantes », de « questions liées à la liberté religieuse » et de « risques sérieux liés aux exécutions pendant la pandémie de Covid-19 ».
Les responsables religieux affirment leurs positions pro-life et ils en appellent donc au président Trump : «En tant que leaders religieux de différentes traditions, nous appelons le président Trump et le procureur général Barr à mettre fin aux exécutions fédérales prévues. Alors que notre pays est aux prises avec la pandémie de Covid-19, la crise économique et le racisme systémique dans le système de justice pénale, nous devrions nous concentrer sur la protection et la préservation de la vie, et non sur les exécutions».
La peine capitale est « en contradiction avec l’Évangile, explique Mgr Richard Pates, administrateur apostolique du diocèse de Joliet dans l’Illinois : «L’Église estime qu’une punition juste et nécessaire ne devrait jamais exclure la dimension de l’espérance et l’objectif de la réhabilitation. Les exécutions ne font que perpétuer un système profondément imparfait et pourri qui est en contradiction avec l’appel de l’Évangile à honorer la dignité de chaque vie humaine.»
D’autres évêques ont élevé la voix au sein de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (United States Conference of Catholic Bishops, USCCB) comme Mgr Paul Coakley, président de la commission sur la justice interne et le développement humain, Mgr Charles C. Thompson archevêque d’Indianapolis (le FCC Terre Haute est dans son diocèse), et les évêques de l’Iowa.
Des responsables d’autres confessions se sont également prononcés contre toute reprise des exécutions fédérales, ainsi que 150 juges, procureurs, agents correctionnels et professionnels de l’application des lois, toujours selon la même source.
Carlos Malave, directeur exécutif de Christian Churches Together, demande qu’on arrête de « tuer des citoyens », notamment en ce temps de pandémie : «En tant qu’évangélique, cela me brise le cœur de voir notre pays recommencer à tuer ses citoyens. Nous avons vu tant de morts ces derniers mois et les gens souffrent. Reprendre les exécutions pendant une pandémie devrait être la chose la plus éloignée de nos esprits.»
La directrice exécutive du Catholic Mobilizing Network, Krisanne Vaillancourt Murphy, se dit « émue par le témoignage des évêques catholiques américains, du clergé, des religieux et religieuses et des personnes sur les bancs de l’église qui s’opposent à la douloureuse reprise des exécutions fédérales » et elle réaffirme le « caractère sacré » de la vie humaine : « Leur défense fidèle est un exemple puissant de ce que signifie être intransigeant dans la défense de la dignité humaine et du caractère sacré de la vie. »