« Les premières lignes de la guerre contre le coronavirus se déplacent des riches vers les pauvres », a déclaré le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, David Beasley, dans des propos rapportés par L’Osservatore Romano en italien du 2 juillet 2020.
Afin de faire face à la montée de la faim, l’organisme d’aide alimentaire des Nations Unies entreprendra « la plus grande réponse humanitaire de son histoire » en augmentant le nombre de personnes qu’elle assistera jusqu’à 138 millions, contre un nombre record de 97 millions en 2019. Le PAM a aussi lancé un appel de fonds de 4,9 milliards de dollars pour ses projets des six prochains mois dans 83 pays.
David Beasley a souligné l’importance particulière de la nourriture en période de pandémie : « Tant que vous n’avez pas de vaccin médical, la nourriture est le meilleur vaccin contre le chaos, a-t-il dit. Sans cela, nous pourrions voir une augmentation des protestations et des troubles sociaux, une augmentation des migrations, une aggravation des conflits et une dénutrition généralisée parmi les populations qui étaient auparavant immunisées contre la faim. »
Les nouvelles estimations du PAM indiquent qu’en raison de la pandémie, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance pourrait atteindre 270 millions avant la fin de l’année; une augmentation de 82 % par rapport à la période pré-covid. La crise, soulignent les experts du PAM, survient à un moment où le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave dans le monde a déjà augmenté de près de 70% au cours des quatre dernières années en raison du changement climatique et des conflits dans différentes régions du monde.
En Amérique latine, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire a presque triplé durant la pandémie. Des pics de faim sont également évidents en Afrique centrale et occidentale, avec une augmentation de 135% du nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire.
« Les infections à coronavirus augmentent juste au moment où les disponibilités alimentaires dans certaines parties du monde sont déjà faibles », disent les experts du PAM. Les saisons des ouragans et des moussons vont commencer sous peu, tandis que les invasions record de criquets en Afrique de l’Est et le déclenchement des conflits s’ajoutent à un scénario déjà difficile pour ceux qui souffrent de la faim dans le monde.