« Un aspect fondamental est indiqué et que la catéchèse doit faire sienne : la miséricorde », explique Mgr Rino Fisichella qui a présenté, ce jeudi 25 juin 2020 au Vatican le nouveau « Directoire » pour la catéchèse, fruit d’un travail interdicastériel et de consultation des diocèses, suivi de près par le pape François qui l’a approuvé en mars dernier.
Mgr Fisichella a fait remarquer la nécessité de ce « Directoire » pour favoriser « l’inculturation » de la catéchèse dans un univers marqué par l’irruption du numérique, la mondialisation, un changement de langage.
L’annonce de la miséricorde
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation a insisté sur le lien entre catéchèse et évangélisation, c’est-à-dire, annonce de la miséricorde: « Le cœur de la catéchèse est l’annonce de la personne de Jésus-Christ, qui dépasse les limites de l’espace et du temps pour se présenter à chaque génération comme la nouveauté offerte pour atteindre le sens de la vie. Dans cette perspective, un aspect fondamental est indiqué et que la catéchèse doit faire sienne : la miséricorde. Le kérygme est une annonce de la miséricorde du Père envers le pécheur non plus considéré comme une personne exclue, mais comme un invité privilégié au banquet du salut qui consiste au pardon des péchés. Si vous le souhaitez, c’est dans ce contexte que prend force l’expérience du catéchuménat comme expérience du pardon offert et de la nouvelle vie de communion avec Dieu qui s’ensuit. »
Une catéchèse qui conduise à l’expérience de la proximité de Dieu, a souligné la cheville ouvrière du Jubilé de la miséricorde et des Vendredis de la miséricorde du pape François: « : « Cette catéchèse trouve sa force dans la rencontre qui permet d’expérimenter la présence de Dieu dans la vie de chacun. Un Dieu proche qui aime et qui suit les événements de notre histoire parce que l’incarnation du Fils l’engage directement. La catéchèse doit impliquer tout le monde, catéchiste et catéchisé, à vivre cette présence et à se sentir impliqué dans l’œuvre de miséricorde. »
Il a insisté sur « l’expérience du pardon »: « Le kérygme est une annonce de la miséricorde du Père envers le pécheur non plus considéré comme une personne exclue, mais comme un invité privilégié au banquet du salut qui consiste au pardon des péchés. Si vous le souhaitez, c’est dans ce contexte que prend force l’expérience du catéchuménat comme expérience du pardon offert et de la nouvelle vie de communion avec Dieu qui s’ensuit. »
Sous le signe de la miséricorde
« La catéchèse sous le signe de la miséricorde », c’est même le titre du n. 51 du document qui encourage l’annonce de la miséricorde divine: « Le mystère de la foi chrétienne trouve sa synthèse dans la miséricorde, rendue visible en Jésus de Nazareth. La miséricorde, centre de la Révélation de JésusChrist, révèle le mystère même de la Trinité. Elle est l’idéal de vie évangélique, le vrai critère de crédibilité de la foi, la trame la plus profonde du vécu ecclésial. L’Église est appelée à annoncer sa première vérité qui est l’amour du Christ (53). On comprend de mieux en mieux qu’il n’y a pas d’annonce de la foi si cela n’est pas un signe de la miséricorde divine. »
Le Directoire encourage aussi la mise en oeuvre concrète de la miséricorde : « La pratique de la miséricorde est déjà une authentique catéchèse ; c’est une catéchèse en actes, un témoignage éloquent pour les croyants et les non-croyants, une manifestation du lien entre l’orthodoxie et l’orthopraxie : « La nouvelle évangélisation […] ne peut qu’utiliser le langage de la miséricorde, fait de gestes et d’attitudes avant même que de mots. » (54). »
Une éducation à la miséricorde
Le n. 52 voit la catéchèse elle-même comme une oeuvre de miséricorde spirituelle: « En outre, la catéchèse peut être considérée comme une réalisation de l’œuvre de miséricorde spirituelle « pour enseigner à ceux qui ne savent pas ». L’action catéchétique consiste en effet à offrir la possibilité de sortir de la plus grande ignorance, qui empêche les personnes de connaître leur identité et leur vocation. En effet, dans De catechizandis rudibus, premier ouvrage chrétien de pédagogie catéchétique, saint Augustin affirme que la catéchèse devient une « opportunité d’œuvre de miséricorde » en ce qu’elle nourrit avec « la Parole de Dieu l’intelligence de ceux qui en ont faim » (55). Pour le saint Évêque, toute l’action catéchétique est soutenue par la miséricorde que Dieu a voulu en Christ à l’égard de la misère humaine. De plus, si la miséricorde est au cœur de la Révélation, elle sera aussi la condition de l’annonce et le style de sa pédagogie. »
La catéchèse est aussi en elle-même une « éducation à la miséricorde »: « Enfin, la catéchèse éduquera à être « miséricordieux comme [le] Père » (Lc 6, 36), à la fois en encourageant la connaissance et la pratique des œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles, en invitant à recherche de nouvelles œuvres qui répondent aux besoins actuels. »