Déclaration d'Abou Dhabi sur la fraternité humaine © Vatican Media

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Nostra Aetate, 55 ans après : un «texte fondateur pour le dialogue» avec les religions

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Les grandes étapes du dialogue, par A. Tornielli

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À l’approche du 55-e anniversaire de la publication de la déclaration conciliaire Nostra Aetate (« À notre époque », octobre 1965), le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Andrea Tornielli, publie dans Vatican News du 17 juin 2020 un article expliquant les grandes étapes du dialogue de l’Église catholique avec les autres religions.

La déclaration Nostra Aetate, « approuvée par les pères du Concile Vatican II et promulguée par Paul VI le 28 octobre 1965, écrit-il, a marqué un tournant irréversible dans les relations entre l’Église catholique et le judaïsme » et « a modifié de manière significative l’approche du catholicisme à l’égard des religions non chrétiennes. Elle est considérée comme un texte fondateur pour le dialogue avec les autres confessions religieuses »

La partie centrale du document concerne le judaïsme, rappelle le directeur éditorial: le Concile Vatican II a évoqué un « grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs » et a voulu « encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles ».

Le document reconnaît « des racines juives du christianisme et la relation unique qui existe entre la foi chrétienne et le judaïsme », poursuit Andrea Tornielli. Il cite aussi « une autre affirmation décisive » de la déclaration : celle sur « la condamnation de l’antisémitisme ». « En plus de déplorer ‘les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs’, la déclaration du Concile explique que la responsabilité de la mort de Jésus ne doit pas être attribuée à tous les Juifs », écrit le directeur.

Le document du Concile exprime également une « estime pour les croyants de l’Islam », rappelle Tornielli : « L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes », cite-t-il la déclaration

En novembre 1979, rencontrant la petite communauté catholique d’Ankara, poursuit le directeur éditorial, le pape Jean-Paul II « a réaffirmé l’estime de l’Église pour l’Islam et a déclaré que « la foi en Dieu, professée en commun par les descendants d’Abraham, chrétiens, musulmans et juifs, lorsqu’elle est vécue avec sincérité et mise en pratique, est le fondement sûr de la dignité, de la fraternité et de la liberté des hommes ».

Une autre « étape importante » sur le chemin du dialogue, note Tornielli, a été un discours de Jean-Paul II, « prononcé en août 1985 à Casablanca, au Maroc, devant de jeunes musulmans ». « Chrétiens et musulmans, nous avons beaucoup de choses en commun, en tant que croyants et en tant qu’hommes », a déclaré le pape Jean-Paul II. « Nous croyons au même Dieu, le Dieu unique, le Dieu vivant, le Dieu qui crée les mondes et amène ses créatures à leur perfection. » Jean-Paul II a rappelé que « le dialogue entre chrétiens et musulmans est aujourd’hui plus nécessaire que jamais ».

L’année suivante, le 27 octobre 1986, le pape polonais a convoqué à Assise les représentants des religions du monde « pour prier pour la paix menacée » : « une rencontre qui était devenue un symbole de dialogue et d’engagement commun entre les croyants de différentes confessions », souligne le directeur.

La déclaration Nostra Aetate se termine par un paragraphe consacré à la « fraternité universelle », note Tornielli: « Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu », cite-t-il le document.

Au même thème a été « fait référence » dans le Document sur la fraternité humaine signé par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb le 4 février 2019 à Abu Dhabi, rappelle A. Tornielli.

Le directeur éditorial conclut son article par une citation de ce document important qui a été écrit « au nom de Dieu qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à vivre ensemble comme des frères entre eux, afin de peupler la terre et d’y répandre les valeurs de bonté, de charité et de paix. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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