Les médias du Vatican rendent hommage au Mgr Camillo Ballin, le premier vicaire apostolique d’Arabie du Nord, décédé le dimanche de Pâque 12 avril des suites d’une longue une maladie, à Rome, indique Vatican News en italien du 14 avril 2020.
L’archevêque « a laissé une marque importante dans l’Église », lit-on dans l’article. Il a été nommé vicaire apostolique d’Arabie du Nord le 31 mai 2011 par le pape Benoît XVI « qui lui a ainsi confié la direction des communautés catholiques présentes à Bahreïn, au Koweït, au Qatar et en Arabie Saoudite ». Mgr Ballin a été au service d’une « communauté diversifiée, issue de l’immigration des Philippines et de l’Inde, de près de deux millions et demi de personnes, dont un million et demi en Arabie saoudite ».
Mgr Ballin est né à Fontaniva, dans la province de Padoue, le 24 juin 1944. Il est entré au séminaire de Vicence d’abord puis, en 1963, il est passé au noviciat de l’Institut religieux des Missionnaires comboniens du Cœur de Jésus, où il a fait profession perpétuelle le 9 septembre 1968.
Le 30 mars 1969, il a reçu l’ordination sacerdotale. Ensuite il a voyagé au Liban et en Syrie pour étudier l’arabe, et a servi en Égypte. Puis il a travaillé pendant 10 ans au Soudan, avant d’être nommé vicaire apostolique du Koweït en 2005.
Grand spécialiste du monde musulman, Mgr Ballin a invité l’islam modéré à dire « non » à l’intégrisme, dans une interview accordée à la radio du Vatican en 2016 : « Pouvons-nous convaincre le monde que l’islam n’est pas violent, si ces ‘modérés’ ne se sont jamais exprimé pour prouver au monde que ce n’est pas le véritable islam ? a-t-il demandé. Une position beaucoup plus sérieuse, beaucoup plus radicale est nécessaire, avec des interviews dans les journaux et des positions politiques, avec des expressions claires et fortes, pour dire que ce n’est pas le véritable islam. »
Évoquant les migrants qui fuient les guerres et les situations humaines extrêmement difficiles, Mgr Ballin invitait les Européens à démontrer un sens de solidarité et de compréhension envers eux : « Je vis dans les pays arabes depuis 47 ans, j’ai également vécu 10 ans au Soudan auprès de situations désespérées: des personnes qui souffrent terriblement de la faim, de la discrimination sociale et religieuse … Alors, je me rends compte que ces gens, qui viennent du Soudan et à présent d’autres pays aussi, veulent échapper à des situations vraiment difficiles. Plusieurs fois, je me suis demandé: mais, je suis italien, j’ai une base sûre, j’ai ma famille religieuse, ma famille naturelle … mais si j’étais l’un d’eux, que ferais-je? Je ferais comme eux, c’est-à-dire que j’essaierais d’échapper à cette situation pour assurer un avenir plus humain, plus paisible et plus heureux à ma famille et à mes enfants. Par conséquent, nous devons faire très attention à ne pas nous laisser idéologiser, politiser par ces situations humaines vraiment extraordinaires et lourdes. »