« Un cessez-le-feu mondial et immédiat »: message de Pâques

Appel aux gouvernants des Nations

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« Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, pour qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel pour un cessez le feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde »: le pape François a lancé cet appel dans son message de Pâques, après la messe de ce dimanche 12 avril 2020, dans la basilique Saint-Pierre, dans la basilique vaticane déserte. Le texte complet se trouve ici.

Relayé par les media du monde, le pape n’a pas manqué de relancer l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Faire la paix, d’urgence

« Le Christ est notre paix », a proclamé le pape, avant de nommer les pays en crise: Syrie, Yémen, Irak, Liban, Israéliens et Palestiniens, Ukraine, Afrique, Asie, la région de Cabo Delgado, au Mozambique, Libye, Grèce, l’île de Lesbos, Turquie, Venezuela.

« Indifférence, égoïsme, division, oubli ne sont pas vraiment les paroles que nous voulons entendre en ce temps », a scandé le pape François.

A propos des divisions, il a demandé que cesse la fabrique des armes au profit des vies à sauver: « Ce temps n’est pas le temps des divisions. Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, pour qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel pour un cessez le feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde. Ce n’est pas le temps de continuer à fabriquer et à trafiquer des armes, dépensant des capitaux énormes qui devraient être utilisés pour soigner les personnes et sauver des vies. »

Le pape a cité les points chauds de la planète: « Que ce soit au contraire le temps de mettre finalement un terme à la longue guerre qui a ensanglanté la Syrie bien-aimée, au conflit au Yémen et aux tensions en Irak, comme aussi au Liban. Que ce temps soit le temps où Israéliens et Palestiniens reprennent le dialogue, pour trouver une solution stable et durable qui permette à tous deux de vivre en paix. Que cessent les souffrances de la population qui vit dans les régions orientales de l’Ukraine. Que soit mis fin aux attaques terroristes perpétrées contre tant de personnes innocentes en divers pays de l’Afrique. »

Les populations déplacées

« Ce temps n’est pas le temps de l’oubli », a également scandé le pape en citant d’autres douleurs du monde: « Que la crise que nous affrontons ne nous fasse pas oublier tant d’autres urgences qui portent avec elles les souffrances de nombreuses personnes. Que le Seigneur de la vie se montre proche des populations en Asie et en Afrique qui traversent de graves crises humanitaires, comme dans la région de Cabo Delgado, au nord du Mozambique. »

Le pape a insisté sur le secours aux populations déplacées: « Qu’il réchauffe le cœur des nombreuses personnes réfugiées et déplacées, à cause de guerres, de sécheresse et de famine. Qu’il donne protection aux nombreux migrants et réfugiés, beaucoup d’entre eux sont des enfants, qui vivent dans des conditions insupportables, spécialement en Libye et aux frontières entre la Grèce et la Turquie. Et je ne veux pas oublier l’île de Lesbos. Qu’il permette au Venezuela d’arriver à des solutions concrètes et immédiates pour accorder l’aide internationale à la population qui souffre à cause de la grave conjoncture politique, socio-économique et sanitaire. »

Troisième appel

C’est la troisième fois en quelques jours que le pape relaye l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres à un cessez-le-feu à l’occasion de la pandémie.

Lors de la messe de la nuit de Pâques, le pape a appelé à choisir la vie et renoncer à la mort: « Apportons le chant de la vie ! Faisons taire le cri de mort, ça suffit avec les guerres ! Que s’arrêtent la production et le commerce des armes, parce que c’est de pain et non de fusils dont nous avons besoin. Que cessent les avortements, qui tuent la vie innocente. Que s’ouvrent les cœurs de ceux qui ont, pour remplir les mains vides de qui est privé du nécessaire. »

Un appel que le pape a répété dans un tweet posté sur son compte @Pontifex: « Faisons taire le cri de mort, ça suffit les guerres! Que cessent les avortements, qui tuent la vie innocente. Que s’ouvrent les cœurs de ceux qui ont, pour remplir les mains vides de ceux qui sont privés du nécessaire. »

L’appel de M. Guterres

Le pape François soutient la proposition d’Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, émise le 24 mars 2020, pour un cessez-le-feu mondial.

Antonio Guterres a relayé son appel sur son compte @antonioguterres: « Mettre fin à la maladie de la guerre et combattre la maladie qui ravage notre monde, la pandémie #coronavirus . Cela commence par l’arrêt des combats partout. Maintenant. C’est ce dont notre famille humaine a besoin, maintenant plus que jamais. »

Le 27 mars, l’ONU annonçait que « l’appel au cessez-le-feu mondial lancé par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour affronter ensemble la pandémie de Covid-19, a été entendu par des belligérants en Syrie, au Yémen, au Cameroun et aux Philippines ».

A l’occasion de l’angélus du 29 mars, le pape a relayé le message de M. Guterres: « Ces derniers jours, le Secrétaire général des Nations Unies a lancé un appel en faveur d’un « cessez-le-feu mondial et immédiat aux quatre coins du monde », en rappelant l’urgence actuelle de Covid-19, qui ne connaît pas de frontières. Un appel au cessez-le-feu total ».

Surmonter les rivalités

Le pape a plaidé pour des couloirs humanitaires: « Je rejoins tous ceux qui ont accueilli cet appel et j’invite tout le monde à vous suivre en arrêtant toutes les formes d’hostilité belliqueuse, en favorisant la création de couloirs d’aide humanitaire, l’ouverture à la diplomatie, l’attention pour ceux qui se trouvent dans une situation de plus grande vulnérabilité. »

Il a souligné l’importance de reconnaître une « fraternité humaine » et de ne plus résoudre les conflits par la guerre: « Puisse l’engagement commun contre la pandémie conduire chacun à reconnaître notre besoin de renforcer les liens fraternels en tant que membres d’une même famille. En particulier, qu’il suscite chez les dirigeants des nations et d’autres parties prenantes un engagement renouvelé pour surmonter les rivalités. Les conflits ne se résolvent pas par la guerre! Il est nécessaire de surmonter les antagonismes et les contrastes, par le dialogue et par une recherche constructive de la paix. »

Déjà, à l’occasion de Noël, le secrétaire général de l’ONU avait lancé un appel commun à la paix avec le pape François.

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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