Visite à la Caritas de Rabat (Maroc) © Vatican Media

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Caritas Internationalis : «Le service aux pauvres ne peut pas s’arrêter»

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Déclarations du secrétaire général John Aloysius 

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« Le service des pauvres ne peut pas être arrêté par le virus, affirme le secrétaire général de Caritas Internationalis, John Aloysius : en essayant d’être créatifs et en prenant toutes les précautions nécessaires, nous continuerons à aider les plus vulnérables. »

Dans un entretien à L’Osservatore Romano, traduit en français et publié par Vatican News le 1er avril 2020, John Aloysius explique les actions menées par l’organisation durant cette période de pandémie de coronavirus.

« Il est temps de faire preuve de solidarité, d’amour et d’attention », déclare le secrétaire général.  Il se dit convaincu que la pandémie va « changer le monde » et que la lutte contre la pauvreté devrait devenir « l’objectif de l’humanité » : « Le monde ne fonctionnera plus comme il le faisait auparavant, dit-il. Pour l’avenir, nous devrons orienter nos réflexions pour essayer d’être plus créatifs et de maintenir l’élan de solidarité que nous avons connu lors du Covid-19. Nous devons rechercher un nouvel ordre, économique et écologique, qui doit être intégral. L’approche fragmentaire ne peut plus continuer. Nous devons lutter contre la pauvreté avec la même détermination que celle avec laquelle nous faisons face à la pandémie. Le virus de la pauvreté est encore plus grave que le Covid-19. »

En finir avec la guerre

Le secrétaire général appelle à cesser les guerres et la violence : « La peur de la mort, provoquée par Covid-19, et tout ce que nous avons fait pour sauver des vies, doivent nous convaincre de cesser de tuer par la guerre et la violence. D’une part, nous voulons nous protéger de la mort, mais d’autre part, nous poursuivons la guerre qui fait plus de victimes que le virus. »

Pour ce qui est de l’avenir aussi, John Aloysius souligne qu’à la fin de la pandémie il serait nécessaire d’organiser « immédiatement … une conférence internationale pour mettre fin à la violence, et les dirigeants du monde entier devront assumer leurs responsabilités ».

En ce qui concerne les actions menées par Caritas durant cette période difficile, le secrétaire général souligne que l’organisation « est en première ligne pour mettre en œuvre un plan contre la propagation de la pandémie » et qu’elle « continue à travailler pour accueillir, accompagner et aider les personnes directement ou indirectement touchées ».

« La collecte d’informations et la sensibilisation sont un objectif clé » de Caritas aujourd’hui, car « les personnes, en particulier les plus vulnérables, doivent avoir le droit à l’information et recevoir l’orientation juste pour éviter l’infection ».

Au Rwanda, par exemple, raconte le secrétaire général, « Caritas transmet des messages de sensibilisation de l’Église aux communautés pour les sensibiliser au risque ». A Singapour, la Caritas locale a mis en place un service de vigilance. En Italie, l’organisation « poursuit sa mission auprès des pauvres par le biais de cantines, de la distribution de repas chauds et de dortoirs ».

John Aloysius rappelle que l’organisation de services de prière est « une des spécificités du réseau Caritas » : « Nous devons avoir le courage et l’humilité de croire que Dieu peut faire l’impossible. Dans les faits, des services de prière ont été organisés au Sri Lanka, aux Philippines et en Inde. »

Pas seuls face à la pandémie

Les bénévoles de Caritas, explique Aloysius, « sont de bonne volonté et veulent continuer à travailler », mais « nous devons imposer le principe de précaution à tous et inventer d’autres moyens de continuer à servir »: « Caritas Internationalis a donné des instructions strictes sur son site web à propos du Covid-19 et a prévu des mesures de précaution pour tout le monde. »

Le secrétaire général craint que la crise pandémique puisse « conduire à la stigmatisation des patients atteints de Covid-19, ainsi qu’à la discrimination des groupes vulnérables de la société, tels que les migrants et les réfugiés ».

John Aloysius appelle donc à « un effort concerté impliquant non seulement les gouvernements locaux et les agences internationales, mais aussi la société civile et les groupes religieux » : « Nous sommes interconnectés et aussi fragiles, rappelle-t-il, la lutte contre la propagation du virus est avant tout une responsabilité collective. »

Le Covid-19 « nous a donné une leçon, diagnostique le secrétaire général : l’humanité n’a pas de frontières, pas d’ethnie, pas de caste, pas de religion ou de statut économique ».

En rappelant les paroles du pape François qui « nous exhorte à vivre le meilleur qui soit en nous, en faisant ressortir l’humanité en chacun de nous », Aloysius souligne que le virus « nous a fait prendre conscience du fait que nous avons besoin les uns des autres pour combattre un ennemi commun ».

« A l’avenir, cela devrait nous amener à mieux organiser la lutte contre le virus de l’égoïsme, contre le péché d’indifférence et surtout à préserver la valeur de la personne humaine, affirme Aloysius. C’est un point sur lequel Caritas doit continuer à travailler. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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