Conférence de presse, capture TV2000

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"Dialoguer, comprendre", les conseils du pape aux parents d'enfants homosexuels

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Conférence de presse dans l’avion Dublin-Rome (2)

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« Prier », « non pas condamner, mais dialoguer, comprendre, faire de la place à son fils ou à sa fille. Lui donner de la place pour qu’il s’exprime », ce sont les conseils du pape François aux parents d’enfants homosexuels.
Le pape a en effet évoqué ce sujet en répondant à une question lors de la conférence de presse qu’il a donnée dans l’avion qui le ramenait de Dublin à Rome, le 26 août 2018, après deux jours de voyage en Irlande. Il a invité les parents à accueillir leur enfant : « Tu es mon fils, tu es ma fille, comme tu es. »
Dans sa réponse orale, le pape a fait mention de l’expertise de la « psychiatrie » si l’homosexualité était décelée à l’enfance. Un mot qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a été retiré de la transcription officielle par le Vatican, pour ne pas déformer les propos du pape qui ne considère pas l’homosexualité comme une maladie psychique, a expliqué une source du Saint-Siège.
Le pape a aussi souligné que la question de l’avortement n’était pas « religieuse » mais « anthropologique ».
Voici notre traduction des paroles du pape.
Conférence de presse de Dublin à Rome (2)
Javier Romero (Rome Report TV) – Sainteté, je m’excuse, je voulais vous poser deux questions. La première est que le premier ministre de l’Irlande, qui a été très direct dans son discours, est fier d’un nouveau modèle de famille différent de ce que l’Eglise proposait traditionnellement jusqu’à présent : je parle du mariage homosexuel. Et c’est peut-être un des modèles qui génère le plus de débats, spécialement dans le cas d’une famille catholique où un membre déclare être homosexuel. Sainteté, la première question que je voudrais vous poser est : qu’en pensez-vous, que diriez-vous à un papa, à un père, dont le fils dit qu’il est homosexuel et qu’il veut aller cohabiter avec son compagnon. C’est la première question. Et la seconde, concerne l’avortement dont vous avez aussi parlé dans votre discours devant le premier ministre ; nous avons vu comment l’Irlande a changé ces dernières années et il semblait que le ministre était satisfait de ces changements : l’un de ces changements a été l’avortement. Nous avons vu que ces derniers mois, ces dernières années, la question de l’avortement a été avancée dans de nombreux pays, entre autres l’Argentine, votre pays. Comment vous sentez-vous lorsque vous voyez que c’est une question dont vous parlez souvent et qu’il y a tant de pays où elle est mise…
Pape François – D’accord. Je commence par la seconde, mais ce sont deux points – merci de cela – qui sont liés aux questions dont nous parlons. Sur l’avortement, vous savez ce que pense l’Eglise. Le problème de l’avortement n’est pas un problème religieux : nous ne sommes pas contre l’avortement par religion. Non. C’est un problème humain, et il doit être étudié par l’anthropologie. Etudier l’avortement en commençant par le fait religieux, c’est contourner la pensée. Le problème de l’avortement doit être étudié par l’anthropologie. Et il y a toujours la question anthropologique d’éliminer un être vivant pour résoudre un problème. Mais c’est déjà la discussion. Je veux seulement souligner ceci : je ne permets jamais que l’on commence à discuter du problème de l’avortement à partir du fait religieux. Non. C’est un problème anthropologique, un problème humain. C’est ma pensée.
Deuxièmement. Il y a toujours eu des homosexuels et des personnes avec des tendances homosexuelles. Toujours. Les sociologues disent, mais je ne sais pas si c’est vrai, que lors des changements d’époque, certains phénomènes sociaux et éthiques se développent, et que l’un d’eux serait cela. C’est l’opinion de certains sociologues. Ta question est claire : que dirais-je à un papa qui voit que son fils ou sa fille a cette tendance. Je dirais d’abord de prier : prie. Non pas condamner, mais dialoguer, comprendre, faire de la place à son fils ou à sa fille. Lui donner de la place pour qu’il s’exprime. Puis, à quel âge se manifeste cet inquiétude de son enfant ? C’est important. C’est une chose quand elle se manifeste dès l’enfance, quand l’on peut faire tant de choses, avec la psychiatrie, pour voir comment sont les choses ; c’est autre chose quand elle se manifeste après les 20 ans, ou quelque chose du genre. Je ne dirai jamais que le silence est la solution : ignorer le fils ou la fille avec une tendance homosexuelle est un manque de paternité et de maternité. Tu es mon fils, tu es ma fille, comme tu es ; je suis ton père et ta mère, parlons. Et si vous, père et mère, vous n’y arrivez pas, demandez de l’aide, mais toujours dans le dialogue, toujours dans le dialogue. Parce que ce fils ou cette fille a droit à une famille … ne le chassez pas de la famille. C’est un défi sérieux à la paternité et à la maternité. Je te remercie pour ta question, merci.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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