Mgr Bernardito Auza 13/12/2017 © Oss_romano

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ONU: Mgr Auza appelle à la paix au Moyen-Orient et en Afrique du nord (traduction complète)

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La primauté du droit, fondement de toute solution politique

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Mgr Bernardito Auza exhorte le Conseil de sécurité à trouver des « solutions politiques durables aux conflits dans la région » du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord et pour cela à user du « poids de l’autorité et des pouvoirs que lui a conférés la Charte des Nations Unies ». Il rappelle la position du Saint-Siège pour qui « la solution de deux États au conflit israélo-palestinien est le seul plan de paix viable qui permettrait aux deux nations de vivre côte à côte en paix ».

Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, est intervenu au débat du Conseil de sécurité sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, sur le thème « Examen complet de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », à New York, le 25 juin 2018.

« La primauté du droit est fondamentale pour toute résolution politique des conflits et pour la réalisation et le maintien d’une coexistence harmonieuse entre les individus, les communautés et les nations de la région », a redit Mgr Auza. Il a aussi réaffirmé « l’obligation de toutes les nations de respecter le statu quo historique de la Ville sainte, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies ».

Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Auza prononcée en anglais.

HG

Déclaration de Mgr Bernardito Auza

Monsieur le Président,

Le Saint-Siège remercie la présidence de la Fédération de Russie d’avoir organisé ce débat sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui connaissent une série sans précédent de conflits et de crises, causant la mort de milliers de personnes et infligeant des souffrances indicibles à des millions de civils tout en  provoquant une cascade de défis et de crises au-delà de la région.

Le Saint-Siège souhaite saisir cette occasion pour exhorter le Conseil de sécurité à exercer tout le poids de l’autorité et des pouvoirs que lui a conférés la Charte des Nations Unies afin de trouver et de convenir de solutions politiques durables aux conflits dans la région.

Le conflit israélo-palestinien est un exemple probant dans lequel une action décisive du Conseil de sécurité et de la communauté internationale est nécessaire pour éviter une nouvelle détérioration de la situation. Le Saint-Siège continue de soutenir une solution prévoyant deux États, qui permettrait une coexistence pacifique entre un État palestinien viable et Israël, avec des frontières sûres et reconnues. La solution de deux États au conflit israélo-palestinien est le seul plan de paix viable qui permettrait aux deux nations de vivre côte à côte en paix. Pourtant, les faits sur le terrain semblent indiquer qu’il y a plus de détermination à déchirer les plans de paix au lieu de les encourager. Les dirigeants des deux côtés ont la très lourde responsabilité de guider leur peuple dans la direction de la paix et non d’un conflit plus profond.

Ce Conseil doit agir pour protéger la solution des deux États, appuyant ainsi de manière décisive la naissance d’un État palestinien indépendant et assurant à l’État d’Israël son plein droit à la paix et à la sécurité. Le Saint-Siège appelle à la fois Israël et la Palestine à faire preuve de sagesse, de responsabilité et de volonté politique pour parvenir à un accord de paix historique qui réponde aux aspirations légitimes des deux peuples.

En ce qui concerne la ville sainte de Jérusalem, qui tient sans aucun doute une place très spéciale non seulement dans le cœur des habitants de Jérusalem mais aussi pour les fidèles des trois religions monothéistes du monde, ma délégation souhaite rappeler l’obligation de toutes les nations de respecter le statu quo historique de la Ville sainte, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. En outre, le Saint-Siège souhaite réaffirmer sa conviction que la sauvegarde de l’identité et de la signification de la ville sainte peut être assurée par un statut garanti internationalement, visant un avenir de paix et de réconciliation pour toute la région.

Monsieur le Président,

Nous sommes témoins d’une détérioration de la crise humanitaire au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de l’absence de progrès politique. De même, l’exode des réfugiés de Syrie, de Libye et d’autres zones troublées de la région a créé des problèmes politiques, provoqué des sentiments populistes et des explosions de xénophobie dans de nombreux pays d’accueil du monde.

La primauté du droit est fondamentale pour toute résolution politique des conflits et pour la réalisation et le maintien d’une coexistence harmonieuse entre les individus, les communautés et les nations de la région. Cela inclut nécessairement le respect de la liberté religieuse et de l’égalité devant la loi sur la base du principe de la citoyenneté, indépendamment de la race, de l’origine ethnique ou de la religion. Combien de membres des minorités ethniques et religieuses de la région auraient pu être épargnés de toutes ces atrocités ces dernières années si la primauté du droit était effectivement respectée ! Les pays concernés doivent jouer leur rôle dans la promotion d’une culture de l’état de droit dans la région.

Monsieur le Président,

Le Saint-Siège estime qu’il existe un lien évident et inhérent entre le respect des droits de l’homme et le droit international humanitaire, d’une part, et le maintien de la paix et de la sécurité internationales, d’autre part. Le respect et la protection des droits de l’homme, en particulier ceux des populations minoritaires, contribuent aux efforts visant à s’attaquer aux causes profondes et aux facteurs d’instabilité, contribuant ainsi à la prévention et au règlement des conflits et au maintien de la paix.

Répondre rapidement aux violations du droit international humanitaire, ainsi qu’aux violations et abus des droits de l’homme, peut effectivement prévenir les conflits avant qu’ils ne deviennent une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales. Lorsque des conflits surviennent, l’obligation de rendre compte de ces violations est vitale pour la justice et la réconciliation.

Monsieur le Président,

Par le passé, ce Conseil a fait preuve d’unité face aux menaces contre la paix et la sécurité internationales. Il doit montrer encore une fois la même détermination et unité face aux menaces très graves d’aujourd’hui. Le monde attend son leadership et veut qu’il réussisse à mettre fin aux conflits au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au-delà.

Merci, Monsieur le Président.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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