A l’ONU, quand à l’aide à apporter aux réfugiés, le Saint-Siège apporte son soutien à « l’accès au regroupement familial » et aux « programmes de parrainage privés ou communautaires qui s’ajoutent à la réinstallation régulière », aux « visas humanitaires », aux « couloirs humanitaires », ainsi qu’aux « opportunités éducatives ».
Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève (Suisse), a fait une déclaration lors de la cinquième consultation officielle sur le Pacte mondial d’action pour les réfugiés – Partie III.B « Zones nécessitant un soutien », le 13 juin 2018.
« Le Saint-Siège insiste sur l’importance de maintenir une approche holistique et intégrée, en mettant l’accent sur la centralité de la personne humaine », souligne le représentant du Saint-Siège.
Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Jurkovic, exprimée en anglais
AB
Déclaration de Mgr Ivan Jurkovic
Merci, Monsieur le Modérateur.
Conformément à l’objectif primordial de « ne laisser personne de côté », il est important que les réfugiés ne soient pas « en attente » ou « en standby », mais plutôt qu’ils aient de l’espoir et des attentes positives grâce à l’accès à des opportunités conduisant à leur développement intégral.
À cet égard, ma délégation salue et soutient l’accent mis sur l’éducation, la santé et la promotion d’un travail décent.
Afin d’avoir un impact puissant, il est important que le Pacte Mondial sur les Réfugiés (GCR) conserve une nature non politisée et ne devienne pas un terrain de chasse pour des intérêts concurrents. À cet égard, au paragraphe 2.3 sur la « santé », au début du paragraphe 72, le projet fait référence aux « États et parties prenantes concernées », mais la note de bas de page 49 ne décrit que certains organismes intergouvernementaux et omet d’autres acteurs pertinents.
Cette délégation souhaite réitérer la nécessité de veiller à ce que les aspects sanitaires du déplacement forcé soient pris en compte dans le cadre de politiques gouvernementales plus larges et dans la collaboration avec d’autres secteurs, notamment la société civile, le secteur privé, les associations de réfugiés et les populations affectées elles-mêmes, pour trouver des solutions communes bénéfiques pour la santé des réfugiés.
Afin de combler cette lacune dans la rédaction et d’assurer une approche pan-gouvernementale et de l’ensemble de la société, nous suggérons de supprimer la note de bas de page 49 et la nouvelle rédaction du début du paragraphe 72 comme suit : « Conformément aux lois, politiques et plans nationaux en matière de soins de santé, et à l’appui des pays hôtes, les États et les parties prenantes concernées, y compris les organismes intergouvernementaux et la société civile, apporteront leur contribution », etc.
Le Saint-Siège insiste sur l’importance de maintenir une approche holistique et intégrée, en mettant l’accent sur la centralité de la personne humaine. Le « choix sélectif » de documents, dont certains ne bénéficient pas d’un consensus international, ne respecte pas l’intention de la communauté internationale. À cet égard, ma délégation recommande l’élimination de la note de bas de page 50, qui fait référence à des documents qui ne figurent pas dans le projet précédent et sur lesquels notre délégation a déjà exprimé des réserves.
Nous sommes heureux de fournir ces suggestions par écrit.
Monsieur le Modérateur,
La décision des réfugiés de fuir leur foyer est un témoignage de foi et d’espoir dans la véritable solidarité et la charité de la famille humaine, qui ne devrait pas être limitée par les frontières nationales.
Cette délégation est préoccupée par les changements apportés à la section 2.10 qui est maintenant intitulée « Tolérance et coexistence pacifique ». Atteindre la simple tolérance ne suffit pas, car cela va à l’encontre des idéaux de solidarité qui sous-tendent la RGC et les tragédies de déplacement forcé.
Comme l’a déclaré le pape François, « un changement d’attitude envers [les migrants et] les réfugiés est nécessaire de la part de tous, s’éloignant des attitudes de défense et de peur, d’indifférence et de marginalisation – toutes typiques d’une culture du jetable – vers des attitudes basées sur une culture de la rencontre, seule culture capable de construire un monde meilleur, plus juste et plus fraternel ». (1) En même temps, il est important de réaffirmer que les réfugiés ont des devoirs et des responsabilités de respecter le patrimoine culturel, les lois et les règlements des pays hôtes.
Pour ces raisons, la délégation souhaite proposer la suppression de la référence à la « tolérance », en renommant la section 2.10 « Promouvoir la coexistence pacifique » et en ajoutant au paragraphe 84 une référence aux devoirs et responsabilités des réfugiés envers les pays hôtes. Nous sommes heureux de fournir ces commentaires par écrit au Secrétariat.
Monsieur le Modérateur,
Cette délégation souhaite enfin exprimer son soutien à ces références, au paragraphe 95, à « l’accès au regroupement familial » et aux « programmes de parrainage privés ou communautaires qui s’ajoutent à la réinstallation régulière », aux « visas humanitaires », aux « couloirs humanitaires », ainsi qu’aux « opportunités éducatives ».
Je vous remercie.
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NOTE
- Pape François, Message pour la Journée mondiale des migrants et des réfugiés, 2014.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat