Cardinal Peter Turkson in the Vatican press room

Card. Peter Turkson © ZENIT - HSM

ONU: Océans, mers et ressources marines, un défi majeur, par le card. Turkson

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UN-OCEANS, intervention à New York

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L’augmentation des activités humaines dans les océans, à l’avenir, représente « un défi majeur pour rendre durables nos océans, nos mers et nos ressources marines », a déclaré le cardinal Peter Turkson lors d’une Conférence des Nations Unies, le 6 juin 2017 à New York: c’est aussi une « excellente occasion d’améliorer les connaissances et la recherche liées à la mer » ainsi que « nos politiques, nos lois, nos règlements et nos comportements ».
Le préfet du dicastère pour la promotion du développement humain intégral est intervenu, en tant que chef de la délégation du Saint-Siège, à la Conférence des Nations Unies intitulée « Conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable ».  Sa déclaration se situait dans le cadre du Dialogue de partenariat 2, consacré au thème plus particulier : « Gérer, protéger, conserver et  restaurer les écosystèmes marins et côtiers ».
Afin d’élaborer « de meilleures stratégies de protection » et « d’améliorer la vie des personnes dépendant des ressources marines », le cardinal a appelé de ses vœux une « approche de l’ONU plus efficace et unifiée ». Pour ce faire, il a plaidé pour « une extension des termes de référence pour UN-OCEANS en tant que mécanisme inter-organisation de coordination aux Nations Unies ».
Voici notre traduction intégrale du discours du cardinal Turkson prononcé en anglais.
CR
Déclaration du cardinal Turkson
Monsieur le Président
Les activités humaines dans les océans augmenteront probablement à l’avenir. Les voies d’expédition continueront de connaître un trafic plus dense. De nouvelles routes de transport s’ouvriront en raison de la demande accrue en matière de transport dans le secteur de la pêche, de l’exploitation minière, de l’exploration et du forage du pétrole et du gaz naturel. Des recherches plus intenses pour l’utilisation scientifique et commerciale des ressources marines auront lieu. La technologie s’améliorera également, créant ainsi des possibilités d’accès accrues et une utilisation plus saine de ces ressources.
Si cela représente un défi majeur pour rendre durables nos océans, nos mers et nos ressources marines, cela représente également une excellente occasion d’améliorer les connaissances et la recherche liées à la mer, afin d’élaborer de meilleures stratégies de protection et des techniques d’atténuation en réponse à la dégradation de l’environnement comme l’acidification des océans, et d’améliorer la vie des personnes dépendant des ressources marines en matière de sécurité alimentaire, d’habitat et de moyens de subsistance. Que ce défi soit utilisé pour améliorer nos politiques, nos lois, nos règlements et nos comportements afin de faire en sorte que la prospérité économique et sociale coïncide avec la durabilité environnementale.
Une utilisation plus durable et productive des ressources marines doit être encouragée aux niveaux mondial et local, alors que les normes réglementaires internationales et nationales doivent être solides pour minimiser les activités nuisibles. Par exemple, la fourniture d’incitatifs fiscaux, la restructuration de subventions nuisibles ou inefficaces et l’ajustement des besoins en capital pour encourager les institutions financières à accroître leurs prêts commerciaux pour des investissements environnementaux respectueux de l’environnement pourraient tous apporter des changements bénéfiques dans la gestion, la protection, la conservation et la restauration des écosystèmes marins et côtiers.
Nous ne pouvons pas parler des écosystèmes marins et côtiers sans considérer les hommes et les femmes qui y vivent, car l’environnement humain et l’environnement naturel se développent ou se détériorent ensemble. Dans sa lettre encyclique Laudato Si ‘, le pape François parle de la nécessité d’une « écologie intégrale » qui respecte clairement les dimensions humaines et sociales [1] de la nature. « Nous ne pouvons pas combattre de manière adéquate la dégradation de l’environnement », a-t-il souligné, « à moins que nous n’assumions des causes liées à la dégradation humaine et sociale… Par exemple, l’épuisement des réserves de pêche fait particulièrement de mal aux petites communautés de pêcheurs sans les moyens de remplacer ces ressources ; la pollution de l’eau affecte particulièrement les pauvres qui ne peuvent pas acheter de l’eau en bouteille ; et l’élévation du niveau de la mer, affecte principalement les populations côtières appauvries qui n’ont nulle part où aller ». [2] Monsieur le Président,
Les structures de gouvernance existantes pour les océans sont principalement mises en place de manière sectorielle en fonction de l’utilisation et un vide existe en ce qui concerne les organes directeurs ayant un mandat de conservation complet ou partiel. Puisque nous considérons des lacunes juridiques, les différences entre la conservation et l’utilisation durable doivent être abordées.
À cet égard, ma délégation reconnaît que les Nations Unies jouent un rôle important dans la gestion, la protection, la conservation et la restauration des écosystèmes marins et côtiers. Ainsi, une approche de l’ONU plus efficace et unifiée est nécessaire. Par exemple, une extension des termes de référence pour UN-OCEANS  en tant que mécanisme inter-organisation de coordination aux Nations Unies serait très bienvenue.
Merci, Monsieur le Président.
NOTES

  1. Pape François, Lettre encyclique Laudato Si’, 137.
  2. Pape François, Ibid., 48.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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