Le pape François et une représentation de Notre Dame d'Aparecida, capture

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Les 10 ans d’Aparecida, le document «d’un pasteur devenu universel»

Par le prof. Guzman Carriquiry

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Le « Document final » d’Aparecida rédigé en 2007 sous la présidence du cardinal archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, « est le document d’un pasteur devenu pasteur universel », estime prof. Guzman Carriquiry, vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, qui a participé aux travaux aux côtés du futur pape : « Aparecida a été ce temps de grâce à travers lequel la Providence de Dieu a porté Jorge Mario Bergoglio au siège de Pierre. »
Le  prof. Carriquiry réfléchit à cet « événement d’Aparecida » dix ans après la Ve Conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes (CELAM) qui s’est tenue du 13 au 31 mai 2007 à Aparecida, au Brésil, à l’antenne de Radio Vatican en italien ce mardi 30 mai 2017. Le pape Benoît XVI avait tenu à faire le voyage pour l’ouverture des travaux, le 13 mai et le document a été validé par lui. Le texte est disponible dans son intégralité en téléchargement gratuit sur le site du CELAM.
Le « Document final » d’Aparecida  a une importance particulière pour le pontificat du pape François, estime le prof. Carriquiry.
« Il y a certainement des vases communicants très forts entre Aparecida et Evangelii gaudium », dit-il.  Le pape François « reprend de nombreux critères fondamentaux d’Aparecida et les propose à l’Église universelle, mais en même temps il reprend le Magistère des précédents papes. En lisant Evangelii gaudium, on reconnaît d’une certaine manière Aparecida, mais Evangelii gaudium est un « saut de qualité universelle », par rapport à Aparecida. Aparecida offre, par exemple, à Evangelii gaudium cet axe fondamental du document qui était la rencontre avec le Christ. »
« C’est à partir de cette rencontre personnelle et communautaire avec le Christ, explique le professeur, que le Document d’Aparecida invite et montre, propose, un peuple qui est disciple et missionnaire du Christ et qui affronte toute la réalité de l’Amérique latine sous ce regard chrétien et pastoral : c’est là justement la clé herméneutique du Document d’Aparecida. »
Le  prof. Carriquiry souligne un lien entre l’enseignement donné par le pape Benoît XVI qui a participé à la conférence d’Aparecida et le document final : « Les discours – l’homélie et le discours inaugural du pape Benoît furent très importants pour tout le parcours d’Aparecida, explique-t-il,  le pape Benoît inaugure et donne l’orientation de fond d’Aparecida, Bergoglio reprend tout avec les évêques et le porte à son achèvement en lui donnant de la consistance, ce profil propre d’auto-conscience ecclésiale latino-américaine. »
Le prof. Carriquiry évoque l’atmosphère de la rencontre : « Pour qui a participé à Aparecida, la première chose que l’on percevait était le sentiment de profonde fraternité collégiale qui s’est vécue à Aparecida. Notre Église dépassait des tensions, des polarisations et tendait à gagner, grâce à l’Esprit Saint, une plus grande communion, une plus grande et sereine unité. »
«  Le second élément fondamental, poursuit-il,  fut le travail synodal et cela était beaucoup dû – comme le dit le p. Diego Fares dans un article récent dans « Civiltà Cattolica » – au cardinal Bergoglio. Au début, les résultats ont été forcément très chaotiques : je me souviens que j’étais très anxieux à cause de cela. Le cardinal Bergoglio disait toujours : nous devons continuer de rassembler tout ce que produisent les évêques, bien savoir quels sont les temps à travers lesquels nous porte l’Esprit Saint. Et de fait, à la fin, dans le Document, les évêques écrivent : « L’Esprit Saint nous a conduits lentement, mais de manière décisive à l’arrivée ».
Avec une traduction de Constance Roques

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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