Patti Gallagher Mansfield, capture YouTube

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Patti Mansfield et le Jubilé du Renouveau charismatique avec le pape

La Pentecôte à Rome, 50 ans après Duquesne

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Pour la Pentecôte 2017, le pape François invite à fêter à Rome les 50 ans du Renouveau charismatique dans l’Eglise catholique. « Le pape François a demandé au Renouveau de partager cette grâce avec toute l’Église », précise Patti Mansfield, auteur de « Comme une nouvelle Pentecôte » (Éditions des Béatitudes, 2016), dans une interview accordée à Zenit.
Tous les papes ont encouragé le Renouveau depuis Paul VI, qui affirmait en 1975 qu’il était « une chance pour l’Église » jusqu’à François pour qui il s’agit d’ « un courant de grâce dans l’Église et pour l’Église », explique-elle. Aujourd’hui, le Renouveau compte « plus de 120 millions de catholiques dans le monde ».
Celle qui était présente aux origines, en 1967, évoque le jour où, avec d’autres, elle a décidé de prier « pour un renouvellement des grâces que nous avions reçues lors de notre confirmation ». « Le Seigneur m’a donné une promesse… et il a merveilleusement rempli sa promesse dans ma vie », poursuit-elle en exhortant : « Priez simplement et remettez votre vie à Dieu. Demandez que soient libérées les grâces de votre baptême et de votre confirmation ».
Patti Gallagher Mansfield a participé au week-end de 1967 à l’Université de Duquesne (Pittsburgh, États-Unis) et a parcouru le monde pour rendre témoignage de la grâce du « baptême dans l’Esprit Saint ». À travers sa prédication, ses livres, les programmes télévisés et son ministère pastoral, elle a été pionnière dans le domaine de la Nouvelle évangélisation. Son mari et elle ont quatre enfants et neuf petits-enfants. Ils vivent dans le diocèse de La Nouvelle Orléans en Louisiane. Au cours du Jubilé de l’an 2000, Patti et son époux Al ont été décorés de la médaille pontificale Pro Ecclesia et Pontifice (pour l’Église et le Pape).
C.R.
ZENIT – Cinquante ans plus tard, en quelques lignes, qu’avez-vous gardé comme souvenir de ce fameux week-end à Duquesne ?
Patti Mansfield – Je viens d’écrire un livre intitulé « Comme une nouvelle Pentecôte », désormais tarduit dans de nombreuses langues. C’est l’histoire du week-end de Duquesne, très détaillée, à travers le témoignage de nous, étudiants, qui avons eu le privilège de vivre ces jours. Nous étions membres d’un petit groupe d’étude de l’Écriture, qui lisait les Actes des apôtres en préparation à une retraite les 17-19 février 1967. Observant le dramatique changement dont les apôtres ont fait l’expérience après la Pentecôte, un des étudiants suggéra que nous renouvelions le sacrement de la Confirmation, à la fin de la retraite. Nous avons décidé, lui et moi, que nous prierions tous les deux pour un renouvellement des grâces que nous avions reçues lors de notre confirmation, même si personne d’autres ne voulait le faire. Le samedi soir, j’ai été attirée dans la chapelle et j’ai exprimé une prière de total abandon au Seigneur Jésus-Christ en m’agenouillant devant le Saint-Sacrement. Aussitôt après, je suis tombée à plat ventre devant le Dieu vivant et j’ai été baptisée dans l’Esprit. Beaucoup d’étudiants ont aussi été attirés dans la chapelle dans les heures qui ont suivi et il y a eu une souveraine effusion de l’Esprit Saint. Cet événement a marqué le début du Renouveau charismatique catholique. Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, il y a plus de 120 millions de catholiques dans tous les pays du monde qui ont été baptisés dans l’Esprit. Cela ne se produit pas nécessairement de manière dramatique mais à travers une prière simple et sincère pour que le Seigneur déploie son Esprit dans notre vie. Le pape François a demandé au Renouveau de partager cette grâce avec toute l’Église.
Le pape François venait de faire passer toute l’Église par la Porte de la miséricorde : quel « renouveau » cela signifie-t-il pour le « Renouveau » ?
Nous avons tous besoin d’une conversion permanente et l’Année sainte de la miséricorde nous a donné l’occasion de nous repentir et de nous rapprocher du Cœur de Jésus, source de la miséricorde. Michelle Moran, présidente du Renouveau charismatique catholique international, vient de prêcher une retraite pour femmes en Louisiane, où j’habite. Elle a dit que cette année du Jubilé d’or, nous devons « Voyager léger. Pardonner rapidement et avancer ». C’est un fruit magnifique du Jubilé de la miséricorde.
Qu’attendez-vous du Jubilé à Rome avec le Saint Père, à la Pentecôte ? 
J’étais une des intervenants au rassemblement au Stade olympique de Rome, en juin 2014, quand le Saint-Père nous a surpris par une invitation à célébrer cette année la Pentecôte avec lui. Quelle joie de savoir que le pape François est personnellement familier du Renouveau et de la grâce du baptême dans l’Esprit. Il nous a dit que le Renouveau était « un courant de grâce dans l’Église et pour l’Église ». Je prie pour que cette rencontre à Rome permette à tous les catholiques d’accueillir la grâce d’être baptisés dans l’Esprit (mentionné dans les 4 Évangiles et dans les Actes des apôtres). Je prie pour que cette rencontre avec le pape encourage chacun dans l’Église à consentir aux dons charismatiques qui sont des outils pour la nouvelle évangélisation. Dans mon livre, je parle de trois femmes prophétiques qui ont aspiré à une nouvelle Pentecôte. L’une d’elle, la vénérable Marie Concepcion Cabrera de Armida, connue sous le nom de Conchita, a écrit au sujet d’un futur pape qui consacrerait le monde à l’Esprit Saint. « Un jour pas très lointain, au centre de mon Église, à Saint-Pierre, se tiendra la consécration du monde à l’Esprit Saint et les grâces de son divin esprit couleront sur le bienheureux pape qui le fera… C’est mon désir que l’univers soit consacré au divin Esprit pour qu’il se répande sur la terre en une nouvelle Pentecôte ». Comme ce serait merveilleux si le pape François réalisait ce rêve de la vénérable Conchita !
Quels souvenirs avez-vous de vos (celles du Renouveau) rencontres précédentes avec ses prédécesseurs : Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ?
Le 18 février 1967, quand j’ai été baptisée dans l’Esprit au week-end de Duquesne, un de nos professeurs fit ce commentaire : « Que va dire l’évêque quand il entendra que tous ces gamins ont été baptisés dans l’Esprit ! » J’ai entendu ses paroles mais je n’avais aucune idée que ce qui était arrivé à un petit groupe d’étudiants universitaires allait déclencher une effusion de l’Esprit Saint dans le monde. Ce que l’évêque de Rome a dit au sujet du Renouveau est ce qui suit : le pape Paul VI a appelé le Renouveau « une chance pour l’Église » en 1975.
Le 30 mai 1998, le pape Jean-Paul II a prononcé ces paroles puissantes : « Ouvrez-vous docilement aux dons de l’Esprit ! Acceptez avec reconnaissance et dans l’obéissance les charismes que l’Esprit ne cesse de nous accorder ».
Le pape Benoît XVI, le 11 mai 2008, a dit : « Aujourd’hui, je voudrais étendre cette invitation à tout le monde : redécouvrons, chers frères et sœurs, la beauté d’être baptisés dans le Saint Esprit ». J’ai eu le privilège de remercier le pape Benoît XVI à la veille de la Pentecôte 2006, sur la Place Saint-Pierre, pour son soutien aux mouvements ecclésiaux.
J’ai rencontré le pape François trois fois en raison de mon implication dans le Renouveau charismatique : d’abord au Stade olympique en 2014, lorsqu’il m’a reconnue par mon nom, comme ayant été présente lorsque le Renouveau a commencé, puis à l’audience de la Conférence de la Fraternité catholique, plus tard la même année, et enfin à la Retraite internationale pour les prêtres où j’étais une intervenante, en 2015. Notre Saint-Père connaît le Renouveau charismatique.
Qu’aimeriez-vous partager avec les jeunes de votre première expérience de l’ « effusion » de l’Esprit ? Comme les jeunes peuvent-ils faire la même expérience aujourd’hui ?
On me demande parfois pourquoi le Seigneur a choisi un groupe si insignifiant de jeune gens au début d’un mouvement important du Saint Esprit. Ma réponse : c’est le style de Dieu ! Il voulait qu’il soit clair que c’était son œuvre et non la nôtre. Dieu choisit souvent des jeunes pour en faire ses instruments parce que les jeunes veulent accepter un défi. Nous lisons dans Actes 2,17 : « vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions ». Je ne savais pas ce que contiendrait l’avenir quand je me suis abandonnée sans condition à Dieu dans cette chapelle de la salle haute, pendant le week-end Duquesne. Ce que j’avais prévu pour ma vie n’était rien en comparaison avec l’aventure glorieuse de la vie dans l’Esprit. Le Seigneur m’a donné une promesse, à partir de sa parole, peu après que j’aie été baptisée dans l’Esprit : « Mets ta joie dans le Seigneur : il comblera les désirs de ton cœur » (Ps 36,4). Et il a merveilleusement rempli sa promesse dans ma vie en me donnant un saint mari, de beaux enfants et petits-enfants et un rôle à jouer dans cette nouvelle Pentecôte. J’ai voyagé sur les cinq continents ces 50 dernières années pour annoncer la grâce du baptême dans l’Esprit. Que devriez-vous faire ? Priez simplement et remettez votre vie à Dieu. Demandez que soient libérées les grâces de votre baptême et de votre Confirmation. Souvenez-vous de ce qu’a dit Jésus : « Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira… Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (cf. Luc 11,9-13).
Traduction de Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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