La "Pierre de Magdala" © magdala.org

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Musées du Vatican et Musée juif de Rome: une exposition sur la Ménorah

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La Pierre de Magdala à Rome

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Une exposition intitulée « Ménorah. Culte, histoire et mythe », se tient, à partir de ce mardi 16 mai et jusqu’au 23 juillet 2017, parallèlement dans le « Bras de Charlemagne » des Musées du Vatican et au Musée juif de Rome : c’est le premier projet commun entre les deux institutions romaines.
« L’exposition raconte l’histoire de la ménorah – le chandelier à sept branches, symbole identitaire du peuple juif – à travers un riche parcours constellé d’environ 150 œuvres d’art, entre sculptures, peintures, manuscrits et illustrations livresques », indiquent les organisateurs.
Le directeur de l’exposition, l’historien d’art Francesco Leone, et Arnold Nesselrath, délégué pour les départements scientifiques et les laboratoires de restauration des Musées du Vatican, ont répondu aux questions de Radio Vatican en italien.
Le Professeur Nesselrath souligne que l’exposition parcourt « l’histoire de la ménorah » : « Nous commençons avec des éléments authentiques : nous avons un moulage de l’arc de Titus, avec le bas-relief qui montre l’arrivée de la ménorah à Rome.
Il attire l’attention sur la « pierre de Magdala » : « Nous avons la pierre de Magdala – une grande sensation – qui a été trouvée seulement en 2009. C’est la première fois qu’elle sort d’Israël grâce à la concession de l’État israélien. C’est un relief de la ménorah réalisé au temps où elle était encore dans le Temple de Jérusalem. Avec le portrait, naturellement, de l’empereur Titus. Il y a une représentation chrétienne de la ménorah qui vient du sanctuaire de la Mentorella, dans le Latium. Nous venons à peine de déballer le grand candélabre de Pandabor qui est un exemple du fait que la chrétienté rappelait, à travers les candélabres à sept branches, ses racines juives. »
Il explique que « le symbole juif devient aussi, en effet, une référence chrétienne » et que c’est « un élément important dans toute l’exposition » : « En un temps où les guerres se justifient par les religions, nous voulons montrer comment les religions ne se combattent pas entre elles mais au contraire, se parlent. Un dialogue qui peut faire naître quelque chose de beau et de constructif. Pour moi, cela a été une grande émotion de voir l’affiche avec la ménorah à côté de la façade de Saint-Pierre. Je crois que c’est un symbole très fort que transmet l’exposition romaine sur la ménorah. Pour nous, ce dialogue est très important, cette coexistence. Malgré les différentes perspectives, nous voulons en effet arriver à dire que l’on peut construire ensemble, même avec des idées différentes. »
Francesco Leone rappelle que « la ménorah est le mythique et légendaire candélabre d’or à sept branches que le Seigneur, sur le Sinaï, a ordonné à Moïse de réaliser en une unique coulée d’or très pur : l’originale devait peser 35 kg. La ménorah a une histoire plurimillénaire, légendaire, une sorte de Sacré Graal. Elle fut mise dans le temple de Salomon au Xème siècle avant l’ère chrétienne ; elle fut pillée par les Babyloniens et reconstruite par le peuple d’Israël au retour de l’exil à Babylone. D’autres histoires plus ou moins légendaires, mythiques, ont concerné cet objet. La ménorah fut conduite ensuite à Rome par le général Titus en l’an 71 ap. J.C. après la destruction du Temple de Jérusalem qui avait eu lieu l’année précédente. Mais à Rome le candélabre disparaît définitivement, pillé peut-être par les Wisigoths d’Alaric, peut-être par les vandales de Genseric, pour finir peut-être à Constantinople. De là, à partir du moment où la ménorah apparaît et disparaît, à Rome naissent une série de légendes, mythes, d’histoires rocambolesques qui se poursuivent jusqu’à tout le XXème siècle. Par conséquent Rome était et est le théâtre idéal pour réaliser cette exposition. »

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Constance Roques

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