William Quijano © santegidio.org

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Nouveaux martyrs: William Quijano, artisan de paix tué au Salvador

« Son engagement a brisé la chaîne de la violence »

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« William n’a jamais renoncé à enseigner la paix, au contraire, son engagement a brisé la chaîne de la violence », a témoigné Francisco Hernandez, ami de William Quijano (1988-2009), tué au Salvador le soir du 28 septembre 2009. Lors d’une veillée de prière devant le pape François le 22 avril 2017, en la basilique Saint-Barthélémy à Rome, Francisco Hernandez a souligné : « Quelle a été sa faute ? Rêver d’un monde de paix ».
Le jeune Salvadorien de la Communauté de Sant’Egidio, a été tué par un gang à l’âge de 21 ans pour son engagement auprès des enfants à l’école de la Paix, dans un quartier périphérique de San Salvador.
Voici notre traduction intégrale du témoignage de son ami.
Témoignage de Francisco Hernandez
Saint-Père,
Je m’appelle Francisco Guevara et je viens du Salvador, d’Amérique centrale. C’est sûr : l’amour et l’amitié élargissent le cœur ; William aussi, un ami fraternel, avait le cœur dilaté par l’espérance et c’était sa force : il aimait la vie et, par l’amitié, il a attiré beaucoup de jeunes et d’enfants à l’ « École de la paix ». Il a été tué le 28 septembre 2009. Quelle a été sa faute ? Rêver d’un monde de paix. William n’a jamais renoncé à enseigner la paix, au contraire, son engagement a brisé la chaîne de la violence ; il disait : « le monde est plein de violence, c’est pourquoi nous devons travailler pour la paix, en commençant avec les enfants. Nous devons avoir le courage d’être des maîtres, parce qu’un pays qui n’a ni écoles ni maîtres est un pays sans avenir et sans espérance. Les Écoles de la paix sont des sanctuaires qui mettent une barrière à la violence et à la pauvreté. La sécurité ne s’obtient pas seulement par la fermeté mais par l’amour ». Il parlait de son rêve à tous : « Nous avons l’âme, l’intelligence et la force pour nous mettre au travail. Et la prière nous soutiendra ». Cela étonnait que William ne parle jamais de répression ni de vengeance contre les « maras » (comme on appelle les bandes, au Salvador), mais il insistait sur la nécessité d’un changement de mentalité. Chez tous. Chez les enfants, en premier, et il a cherché à leur donner de l’affection pour montrer qu’avec les études, ils pouvaient progresser, avoir un avenir. Mais aussi chez les jeunes, chez les adultes. Lui-même, il s’était imposé ce changement. Il aurait pu être un parmi tant d’autres qui affirment : « Non, ici, on ne peut rien faire ». Mais au contraire, il était entré si profondément dans le rêve de la Communauté, dans le rêve d’une nouvelle humanité, qu’il voulait le vivre jusqu’au bout. Les enfants pouvaient et devaient changer, les jeunes pouvaient et devaient changer. Ce qui a frappé William, même si c’est tragiquement, pousse à croire que l’on peut construire une autre Amérique latine, libre du cauchemar des « maras ». Dans la périphérie existentielle, William a témoigné de son espérance en un monde différent, se fondant sur l’Évangile et sur des valeurs plus humaines, sur l’aspect central de la proximité. C’est le grand don de la petite vie de William Alfredo Quijano Zetino, mon ami.
Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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