C’était le dernier rendez-vous du pape François à Milan : en fin de journée, le 25 mars 2017, il a rencontré 45 000 confirmands au stade San Siro, dans une ambiance d’ouverture de match. Quelque 78 000 personnes, avec les parents et les catéchistes, ont accueilli le pape dans l’un des plus grands stades d’Europe.
Déchaînés comme des supporters, les dizaines de milliers de jeunes scandaient « Francesco ! Francesco ! » dans un tonnerre d’acclamations à l’entrée du pape. Un déferlement d’enthousiasme que le pape a dû canaliser en demandant le silence pour ouvrir la rencontre.
Au fil d’un échange entrecoupé d’applaudissements continuels, le pape François a répondu aux questions d’un jeune confirmand, de parents et d’une catéchiste.
Il a notamment expliqué comment avait grandi son amitié avec Jésus dans sa jeunesse, grâce à trois éléments : les grands-parents, qui sont « vieux » et « d’une autre époque », qui « n’utilisent pas d’ordinateur », a-t-il plaisanté, mais qui ont « la sagesse de la vie ».
« Mon grand-père me disait de ne jamais aller me coucher sans dire un mot à Jésus, sans dire « bonne nuit » », a confié le pape. « Parlez avec les grands-parents, questionnez, écoutez… vous avez compris ? », a-t-il encouragé tandis que les jeunes, énergiques, exprimaient leur assentiment.
« Une deuxième chose m’a aidé, a ajouté le pape : jouer avec les amis … sans insulter, c’est ce que faisait Jésus … cela apprend à respecter les autres ». Et un troisième élément : la paroisse.
S’adressant aux parents, le pape a fait observer : « Nos enfants nous regardent continuellement… ils nous observent tout le temps et ainsi ils apprennent ». Et de prévenir : « Vous n’imaginez pas l’angoisse des enfants quand les parents se disputent… ils souffrent ! »
« Quand on donne le jour à un enfant, il faut avoir conscience de cela: nous prenons la responsabilité de faire grandir dans la foi cet enfant », a-t-il poursuivi en recommandant d’apprendre aux enfants la solidarité qui « coûte ».
Le pape François a encouragé à aller à la messe en famille et puis aller jouer dans un parc pour « passer le dimanche ensemble » : « Aujourd’hui les parents ont perdu l’habitude de jouer avec leurs enfants, de perdre du temps avec leurs enfants », a-t-il regretté.
Devant la catéchiste, le pape a plaidé pour une éducation fondée sur « penser-faire-sentir », c’est-à-dire l’harmonie des trois langages de la tête, des mains et du cœur.
Enfin, il a lancé un appel contre le harcèlement scolaire, demandant aux jeunes de promettre de « ne jamais faire cela et de ne jamais laisser faire cela ». « Promettez-le à Jésus ! », a-t-il insisté, déclenchant une nouvelle salve d’applaudissements et d’ovations.
Sur la pelouse du San Siro, les jeunes ont aussi réalisé des chorégraphies géantes, entre autres autour des thèmes du cœur et du Christ.