Il faut dépasser « l’avidité humaine… inacceptable », pour que le droit à la santé de tous soit respecté, a déclaré en substance Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, le 10 mars 2017. Il intervenait à un débat sur l’accès aux médicaments, dans le cadre de la 34e Session du Conseil des droits de l’homme.
La santé est « un droit humain fondamental » mais un droit « loin d’être réalisé », a constaté le représentant du Saint-Siège. Il a souligné que l’accès à des médicaments abordables ne représentait plus un défi « seulement pour les pays les moins développées » mais aussi pour des pays à plus haut revenus. Certains « se voient incapables de combattre la résistance aux antibiotiques », d’autres « sont confrontés à un manque sérieux de médicaments ».
Mgr Jurkovic a plaidé pour des politiques cohérentes : « nous devons remédier et corriger le défaut d’alignement et l’incohérence politique entre les droits de la propriété intellectuelle des inventeurs (…) ou des fabricants et les droits humains des personnes humaines ».
Pour adopter des politiques enracinées dans les droits humains, le Saint-Siège préconise de « supprimer les barrières, comme les monopoles et les oligopoles » et « l’avidité humaine écrasante et inacceptable ».
Plaidant pour « le droit de chacun à bénéficier du plus haut niveau accessible de santé physique et mentale » et l’accès universel aux soins, Mgr Jurkovic a précisé que la « juste distribution des fruits de la terre et du travail humain » n’était pas de la « philanthropie » mais « une obligation morale ».
Il a aussi rappelé les chiffres de la « contribution importante » de l’Eglise catholique aux soins de santé dans le monde entier : 5.158 hôpitaux, 16.523 dispensaires et cliniques, 612 léproseries, 15.679 maisons pour personnes âgées, malades chroniques ou personnes handicapées.
