Prison San Vittore, Milan © giustizia.it

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Milan: les détenus de San Vittore attendent le pape comme "un frère"

Préparatifs de la visite du 25 mars

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Les détenus de la prison de San Vittore, à Milan, attendent le pape comme « un frère ». C’est ce qui ressort des lettres qu’ils ont fait parvenir au pape en préparation de sa visite à Milan prévue le 25 mars 2017. Un événement qui se veut « une rencontre entre les âmes, entre les personnes ».

Confections de cadeaux, composition du menu, organisation pratique, les préparatifs vont bon train dans l’établissement pénitentiaire où le pape argentin s’arrêtera deux heures. Il sera le premier pape à franchir les portes de cet institut.

Dans les messages rapportés par Radio Vatican en italien, les prisonniers se confient : « Cher pape François, honnêtement, je ne suis pas très croyant », écrit Ivan, demandant « une prière » pour sa famille, pour donner à son emprisonnement « un sens et un peu de paix et de sérénité ».

Massimo aussi déclare ne pas avoir la foi, mais il attend François comme « un frère », regrettant ses méfaits : « j’ai volé, la sérénité de ma maman et j’ai tué la confiance de mon père ».

Et Alfred implore le pape de pardonner toutes ses fautes, de le faire redevenir petit enfant et « de ne plus faire ces mauvaises actions qui m’ont éloigné de ma famille (…). Je voudrais vraiment pouvoir tout recommencer ».

Mustapha, musulman, salue l’accueil du pape François qui « ne fait pas de distinction entre les sexes, les races, et surtout les religions ». Il demande au pape de continuer à transmettre la foi qui peut aider les détenus « à sortir de leurs dépendances destructrices ».

Une rencontre entre les âmes

Sur le site du diocèse de Milan, la directrice de San Vittore, Gloria Manzelli, exprime l’« enthousiasme » de l’ensemble des résidents et du personnel : « Ce sera une rencontre de foi, de l’homme qui rencontre l’homme ».

L’évêque de Rome rencontrera « le nombre le plus élevé possible de détenus », assure-t-elle : « Nous laisserons les personnes rencontrer François, sans le filtre de l’organisation, pour que cela puisse être une rencontre entre les âmes, entre les personnes. (…) Nous ne voudrions pas donner l’impression d’une différence d’approche entre le citoyen libre qui rencontre le Saint-Père et le citoyen détenu ».

« On donnera d’abord la place aux détenus, explique l’aumônier, le p. Marco Recalcati, et ensuite à ceux qui travaillent dans la prison : police pénitentiaire, éducateurs, professionnels, santé, bénévoles… ». Le pape rencontrera d’abord une centaine de prisonniers. « Nous avons demandé, dans la mesure du possible, de ne pas sélectionner les détenus, ajoute-t-il, mais que, même derrière les barreaux, de loin … tous réussissent à entendre les paroles du pape et à le voir ».

Puis le pape déjeunera avec une centaine d’autres détenus. Le menu « milanais » – risotto et côtelette – sera préparé par l’ « École libre de cuisine » avec un chef assisté par des détenus. A table, quelques prisonniers d’Amérique latine devraient être assis à côté du pape.

Sur le plan spirituel, les détenus se préparent à cet événement : « Tous les dimanches, pendant la messe, nous lisons un passage et nous racontons un épisode des visites des papes dans les prisons : nous sommes partis de Jean XXIII à Regina Coeli, puis Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et enfin les visites de François dans différents instituts … dans le monde ».

Certains détenus préparent des cadeaux pour le pape François : bateaux réalisés avec des cure-dents et des allumettes, chants, poésies…

Le surpeuplement de l’institut pénitentiaire inauguré en 1879 avait été dénoncé au début des années 2010 : selon des données d’associations de défense des prisonniers, près de 1600 détenus étaient comptabilisés pour une capacité de 800 places. Mais les conditions de vie se seraient améliorées ces dernières années.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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