Mgr Ivan Jurkovic, © wikipedia

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OMS: le Saint-Siège plaide pour la santé des migrants

Intervention de Mgr Ivan Jurkovic (traduction complète)

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Le Saint-Siège demande aux organismes internationaux « de plaider pour une attention et une action accrue pour protéger la santé des migrants ». « Ces personnes doivent être assurées de leur droit de jouir du « meilleur niveau possible de santé physique et mentale. »
C’est ce qu’a déclaré Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève, à la 140e réunion du Bureau exécutif de l’Organisation mondiale de la santé en cours du 23 janvier au 1er février 2017. L’intervention a été faite lors de la discussion de l’article 8.7 « Promouvoir la santé des migrants ».
Mgr Ivan Jurkovic a particulièrement souligné « la réalité des enfants migrants ». Ils sont « triplement sans défense, a-t-il dit en citant le pape François, ce sont des enfants, ils sont étrangers et ils n’ont pas de moyen de se protéger ».
« Ils ont besoin de soins appropriés et respectueux, a poursuivi Mgr Jurkovic,  incluant une nourriture adéquate, des vêtements et un logement sûr et sain. »
Voici notre traduction de l’intervention de Mgr Jurkovic, de l’anglais.
MD
Intervention du représentant du Saint-Siège
Monsieur le Président,
La délégation du Saint-Siège reconnaît l’urgence d’une attention et d’une action accrues pour promouvoir la santé des migrants. Le rapport du Secrétariat offre un résumé complet des nombres de migrants forcés dans le monde aujourd’hui et des causes profondes d’un tel phénomène migratoire.
Le récent Sommet de l’Assemblée générale de l’ONU consacré aux grands mouvements de réfugiés et de migrants a porté sur les responsabilités de la communauté internationale, des États individuels et de la société civile et a défini des principes et des recommandations à mettre en œuvre à toutes les étapes du voyage migratoire entrepris par ces personnes forcées de fuir leur territoire de résidence en quête de protection, d’accueil et de conditions de vie dignes. Au cours de cette période qui suit le Sommet, les États s’efforcent de respecter leur engagement à mettre au point deux pactes d’ici l’année 2018 : un sur les réfugiés et l’autre sur la migration sûre, ordonnée et régulière.
À cet égard, la délégation du Saint-Siège demande instamment que, dans le cadre de telles considérations, nous « allions au-delà des simples statistiques », en étant profondément sensibles au fait « que chaque réfugié ou migrant a un nom, un visage et une histoire, ainsi qu’un droit inaliénable à vivre en paix et à aspirer à un meilleur avenir pour leurs fils et leurs filles » (1). Dans le cadre de ce point de l’ordre du jour, ces personnes doivent être assurées de leur droit de jouir du « meilleur niveau possible de santé physique et mentale », tel que le définit la Constitution de l’OMS.
Lors de la Journée mondiale des migrants et des réfugiés de cette année, le pape François a attiré l’attention sur la réalité des enfants migrants, en particulier ceux qui voyagent seuls. Il a demandé à tout le monde « de prendre soin des jeunes qui sont triplement sans défense : ce sont des enfants, ils sont étrangers et ils n’ont pas de moyen de se protéger ». Ils ont besoin de soins appropriés et respectueux incluant une nourriture adéquate, des vêtements et un logement sûr et sain.
Le rapport du Secrétariat contient de nombreuses preuves de la vulnérabilité importante des migrants aux troubles physiques et émotionnels. En outre, ces personnes sont souvent privées de l’accès aux soins de santé d’urgence ou de base. Lorsque ces soins sont disponibles, ils sont souvent interrompus en raison des déplacements inévitables des migrants avant qu’une solution durable ne leur soit trouvée. De plus, beaucoup de systèmes de santé locaux ne sont pas en mesure de répondre aux besoins sanitaires des migrants forcés, ou bien ces personnes sont confrontées au rejet et à la discrimination en raison des différences culturelles et linguistiques par rapport aux populations d’accueil.
Si le rapport du Secrétariat s’est concentré essentiellement sur la nécessité d’améliorer les soins de santé dispensés par l’État, il semble important de reconnaître le rôle clé joué par les acteurs non-étatiques tels que l’Église catholique et d’autres organisations religieuses qui sont profondément engagées dans des activités humanitaires et d’intégration, y compris les soins de santé, en faveur des personnes déplacées de force.
Monsieur le Président,
« Les mouvements migratoires… sont à une telle échelle que seule une coopération systématique et active entre les États et les organisations internationales peut être capable de réguler et de gérer efficacement ces mouvements » (2). La délégation du Saint-Siège demande instamment à l’OMC,  au HCR, à l’OIM et aux autres organismes compétents de plaider pour une attention et une action accrue pour protéger la santé des migrants, en incluant des plans pratiques, fiables et durables pour atteindre cet objectif au sein des Pactes sur les réfugiés et sur les migrants qui seront bientôt négociés, puisque « … une action plus décisive et constructive est nécessaire, qui repose sur un réseau universel de coopération basé sur la protection de la dignité et de la centralité de toute personne humaine » (3).
Merci, Monsieur le Président.
_________________
1 Pape François, Discours aux membres de la Confédération européenne et de l’Union mondiale des anciens étudiants des jésuites, Cité du Vatican, 17 Septembre 2016.
2 Pape François, Message pour la 101ème Journée mondiale des réfugiés et des migrants (2015), Cité du Vatican.
3 Ibid.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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