© CCEE Rencontre des aumôniers de prison

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Le pape encourage les détenus à "ne jamais étouffer" la lumière de l’espérance

Lettre du pape François au centre de détention Due Palazzi de Padoue

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Le pape François encourage les détenus à « ne jamais étouffer » la lumière de l’espérance.

Il exprime « sa proximité » aux détenus dans une lettre remise à don Marco Pozza, à Sainte-Marthe le 17 janvier 2017, à l’occasion du congrès organisé par « Ristretti orizzonti » (« Horizons étroits ») au centre de détention Due Palazzi de Padoue, en Italie. Don Marco Pozza, théologien et écrivain italien, est l’aumônier de la prison Due Palazzi depuis septembre 2011.

Il a été reçu avec un groupe de détenus d’une prison de  Padoue par le pape François à la Maison Sainte-Marthe du Vatican le dimanche 6 novembre 2016.

« Entretenir » la « flamme » de l’espérance « est aussi notre devoir, écrit le pape aux détenus, le devoir de ceux qui ont la responsabilité et la possibilité de vous aider, afin que votre personne passe avant votre condition de détenu. Soyez des personnes détenues : le substantif doit toujours passer avant l’adjectif, la dignité humaine doit toujours précéder et éclairer les mesures de détention ».

MD

Voici notre traduction de la lettre du pape François :

Cher don Marco,

J’ai appris qu’au centre de détention les Due Palazzi de Padoue aura lieu un congrès pour réfléchir aux peines de prison, en particulier à l’emprisonnement à perpétuité. A cette occasion, je voudrais présenter mes cordiales salutations aux participants et exprimer aux détenus ma proximité. Je voudrais leur dire : je suis proche de vous et je prie pour vous. Je m’imagine en train de vous regarder dans les yeux et de voir dans votre regard tant de peines, tant de fardeaux et déceptions, mais d’entrevoir également la lumière de l’espérance. Je voudrais vous encourager, quand vous vous regardez à l’intérieur, à ne jamais étouffer cette lumière. Entretenir sa flamme est aussi notre devoir, le devoir de ceux qui ont la responsabilité et la possibilité de vous aider, afin que votre personne passe avant votre condition de détenu. Soyez des personnes détenues : le substantif doit toujours passer avant l’adjectif, la dignité humaine doit toujours précéder et éclairer les mesures de détention.

Je voudrais aussi encourager votre réflexion, pour qu’elle vous indique des sentiers d’humanité, des voies réalisables pour que l’humanité passe à travers les portes blindées et pour que les cœurs ne se blindent jamais contre l’espérance d’un avenir meilleur pour chacun.

En ce sens une conversion culturelle me paraît urgente. Une conversion où l’on ne se résigne pas à penser que la peine puisse écrire le mot fin sur la vie; où l’on repousse la voie sans issue d’une justice punitive et ne se contente pas d’une justice uniquement rémunératrice ; où l’on s’ouvre à une justice réconciliatrice et à des perspectives concrètes de réinsertion; où l’emprisonnement à perpétuité n’est pas une solution aux problèmes, mais un problème à résoudre. Car, si la dignité est définitivement enfermée, il n’y a plus de place, dans la société, pour recommencer et pour croire aux forces rédemptrices du pardon.

En Dieu il y a toujours une place pour recommencer, pour être consolés et réhabilités par la miséricorde qui pardonne: Je Lui confie les pas que vous ferez, votre réflexion et vos espérances, envoyant à chacun de vous et aux personnes qui vous sont proches ma bénédiction apostolique et vous demandant, s’il vous plait, de prier pour moi.

François
Vatican, 17 janvier 2017.

Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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Océane Le Gall

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