Visite à Santa Maria de Setteville, janvier 2017, capture CTV

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"Vous voulez une paroisse parfaite ? Aucune médisance !"

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Visite du pape à la paroisse Sainte-Marie de Setteville

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« Vous voulez une paroisse parfaite ? Aucune médisance ! », a lancé le pape François en visite à la paroisse romaine Sainte-Marie à Setteville de Guidonia, le 15 janvier 2017. Il a conseillé aux fidèles : « Si tu as quelque chose contre quelqu’un, va lui dire en face ».

Le pape a célébré la messe dominicale dans l’église paroissiale à la voûte en bois et au chœur orné d’icônes. Durant son homélie, il a médité sur l’Evangile du jour où Jean le Baptiste « rend témoignage à Jésus » en le désignant : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34).

Etre témoin ne signifie pas être un saint

Ainsi, a fait observer le pape, les premiers disciples ont rencontré Jésus « parce qu’il y a eu un témoin, il y a eu un homme qui a témoigné de Jésus ». « Cela arrive ainsi dans notre vie. Il y a tant de chrétiens qui confessent que Jésus est Dieu … mais tous témoignent-ils de Jésus ? ».

Etre chrétien, a-t-il poursuivi ce n’est pas une simple « façon de vivre, comme être supporter d’une équipe », ni « avoir une philosophie » et suivre des commandements, c’est « avant tout être témoin de Jésus, c’est la première chose ».

Les apôtres « n’avaient pas suivi de cours pour devenir témoins de Jésus », a souligné le pape François : « ils ont suivi l’inspiration de l’Esprit-Saint ».

En outre, « ils étaient tous pécheurs, les douze apôtres étaient pécheurs (…) pas seulement Judas », a affirmé le pape qui a fait observer : « nous ne savons pas ce qui est arrivé après sa mort car la miséricorde de Dieu était là aussi ». Les apôtres étaient même « des traîtres » : « Quand Jésus a été pris, tous se sont enfuis, pleins de peur (…). Pierre, le premier pape, a trahi Jésus ! ».

« Et ce sont eux les témoins ?, a demandé le pape. Oui, car ils sont témoins du salut que Jésus apporte ». Et « ils se sont laissés sauver ». En effet, « être témoin de Jésus ne signifie pas être un saint, c’est être un pauvre homme ou une pauvre femme qui dit ‘oui je suis un pauvre pécheur … mais Jésus est le Seigneur, et je lui rends témoignage, et je cherche à faire le bien tous les jours, à corriger ma vie, à aller par le juste chemin’ ».

Si tu as quelque chose contre quelqu’un…

Au fil de sa méditation prononcée d’abondance de cœur, le pape a souligné que les disciples « avaient bien des péchés » mais « ils n’étaient pas médisants, ils ne parlaient pas mal des autres ».

Il a alors dénoncé la tentation de « dire du mal, de se croire supérieurs les uns des autres ». « Une communauté où il y a des médisances (…) est incapable de témoigner », a-t-il asséné : « Vous voulez une paroisse parfaite ? Aucune médisance ! Aucune. Si tu as quelque chose contre quelqu’un, va lui dire en face ou le dire au curé, mais pas entre vous ».

« Ce qui détruit une communauté comme le ver, ce sont les médisances par derrière », a insisté le pape. Il a invité les paroissiens à prendre la « résolution » de ne pas médire: « quand il te vient l’envie de dire une médisance, mords-toi la langue ».

« Une paroisse où il n’y a pas de médisance est une paroisse parfaite », a conclu le pape, c’est une paroisse « de témoins » et c’est le témoignage que donnaient les premiers chrétiens, desquels on disait « Regardez comme ils s’aiment ! ».

Visite auprès d’un prêtre malade

Avant la messe, le pape a rendu visite au père Giuseppe Berardino, 50 ans, atteint d’une maladie neurologique – sclérose latérale amyotrophique – depuis deux ans.

L’évêque de Rome a aussi rencontré les représentants des diverses réalités de la paroisse : une trentaine de personnes malades, les enfants du catéchisme – avec lesquels il a dialogué une demi-heure -, les familles des 45 enfants baptisés en 2016 et les paroissiens impliqués dans la pastorale. Enfin, il a confessé un jeune couple, un jeune confirmand et le père d’un enfant malade.

Il s’agissait de sa seconde visite dans ce secteur de l’Est du diocèse après celle de mars 2014. Et de sa douzième visite officielle dans une paroisse romaine. Les visites pastorales diocésaines avaient été suspendues durant l’Année sainte de la miséricorde, en raison des nombreux engagements du pape François.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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