Voeux au Corps diplomatique, 9 janv. 2017, capture CTV

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L’engagement du Saint-Siège et de l’Eglise catholique pour écarter les conflits

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L’Amérique latine dans le discours du pape au Corps diplomatique

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«L’engagement convaincu du Saint-Siège et de l’Eglise catholique à écarter les conflits, ou à accompagner les processus de paix, de réconciliation et de recherche de solutions négociées avec les autres, se situe dans la perspective de la miséricorde et de la solidarité », explique le pape François dans son discours au Corps diplomatique – sur la paix et la sécurité – à l’occasion de l’échange de vœux pour 2017, ce 9 janvier, en la salle Regia du palais du Vatican, et en présence de quelque 182 délégations des 5 continents.
Le pape a peu parlé de son sous-continent d’origine, l’Amérique latine, mais il a cité des initiatives qui ouvrent à l’espérance comme les relations rétablies entre Cuba et les Etats-Unis, et en Colombie l’accord entre gouvernement et rebelles des FARC : « Voir que certaines tentatives entreprises rencontrent la bonne volonté de beaucoup de personnes qui, de diverses parties, œuvrent activement et effectivement pour la paix, donne du courage. Je pense aux efforts accomplis ces deux dernières années pour rapprocher Cuba et les Etats Unis. Je pense aussi à l’effort entrepris avec ténacité, quoiqu’avec difficultés, pour terminer des années de conflit en Colombie. »
Le pape a redit, notamment pour le Venezuela, la nécessité de « favoriser la confiance réciproque, soutenir des chemins de dialogue et souligner la nécessité de gestes courageux, qui sont toujours plus urgents également au proche Venezuela, où les conséquences de la crise politique, sociale et économique pèsent depuis longtemps sur la population civile ».
Sur son compte Twitter, la chancelière du Venezuela, Delcy Rodriguez, a révélé qu’elle a rencontré, vendredi dernier, 6 janvier 2017, au Vatican, le délégué du pape François pour favoriser le dialogue entre le gouvernement et l’opposition, Mgr Claudio Maria Celli : « Nous avons tenu une réunion avec Mgr Celli, envoyé du pape pour accompagner le dialogue pour la paix et la stabilité (…). Le dialogue est le seul chemin vers la démocratie. » Elle a ajouté que le pape François poursuit son engagement à favoriser le dialogue dans ce pays, où, rappelons-le, son Secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, était naguère nonce apostolique.
Dans son discours au Corps diplomatique, le pape a aussi mentionné son voyage au Mexique pour évoquer aussi la crise des migrations et dénoncer le trafic d’êtres humains: « J’ai pu faire l’expérience de la joie du peuple mexicain, je me suis senti proche des milliers de migrants d’Amérique Centrale, qui affrontent, victimes d’extorsion et objets de ce déplorable commerce – forme horrible d’esclavage moderne – qu’est la traite des personnes. »
Enfin, le pape a évoqué le tremblement de terre qui a frappé l’Equateur, causant « de nombreuses victimes, et  des « situations de grande précarité » pour « beaucoup de personnes ».
Cet «engagement convaincu du Saint-Siège et de l’Eglise catholique à écarter les conflits, ou à accompagner les processus de paix, de réconciliation et de recherche de solutions négociées» constitue une constante de la diplomatie vaticane: on se souvient de l’intervention de Benoît XV pour empêcher la Première guerre mondiale; de celle de la diplomatie de Pie XII pour empêcher la seconde ou du moins retarder l’entrée de l’Italie en guerre, ou empêcher celle de l’Espagne; de celle de saint Jean XXIII qui évite l’escalade dans crise des missiles soviétiques à Cuba; ou de la négociation, sous Jean-Paul II, pour la paix entre le Chili et l’Argentine (Accord de Montevideo, Uruguay, 1979).
A l’occasion du 30e anniversaire du début de cette délicate médiation, entre deux dictateurs, Augusto Pinochet et Jorge Videla, Benoît XVI avait fait observer, en 2009 que, « face à tout contentieux, il faut toujours vaincre le découragement et ne jamais considérer comme clos le chemin du dialogue patient et de la négociation conduite avec sagesse et prudence, pour parvenir à une solution juste et digne avec des moyens pacifiques ».
Un autre exemple de cet egagement de l’Eglise est donné, en Afrique cette fois, par la République démocratique du Congo où l’Eglise sert de méditateur. Un exemple de médiation interreligieuse est donné par la République centreafricaine, dont le ape a également parlé dans son discours.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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