L’appartement pontifical de Castel Gandolfo sera ouvert au public à partir de demain, samedi 22 octobre 2016, indiquent les Musées du Vatican.
Parmi les curiosités montrées au public pour la première fois se distingue une BMW 733 I, utilisée par le pape Jean-Paul II quand il était en vacances à Castel Gandolfo.
La visite a été officiellement inaugurée ce vendredi 21 octobre en présence d’Antonio Paolucci, directeur des Musées du Vatican, et d’Osvaldo Gianoli, directeur des « Villas pontificales ». Les visiteurs pourront visiter la chambre, la chapelle privée, la bibliothèque et le bureau des spape dans la résidence située à une vingtaine de kilomètres au sud de Rome.
Les salles des Suisses, du Trône et du Consistoire
La visite de l’appartement commence dans la Salle des Suisses restaurée sous le pape Pie XI, à la suite des Pactes du Latran de 1929. Le corps des gardes suisses armés, créé le 22 janvier 1506, y accomplit service de l’évêque de Rome. Dans cette salle, tous les papes du XXe siècle, y compris le pape Benoît XVI, recevaient des délégations non officielles ou des groupes de pèlerins. Quant aux délégations officielles, elles étaient conduites, après les salutations des gardes suisses, dans la Salle des pontifes.
Une autre salle, dite du Trône, où le pape attendait assis, aux côtés du Préfet de la Maison pontificale et du Prélat de l’Antichambre, était accessible exclusivement aux invités les plus illustres. Au cas où la rencontre avait un caractère plus amical, le pape pouvait inviter son hôte sur la terrasse de laquelle, par temps clair, on aperçoit la coupole de Saint-Pierre.
La Salle du Consistoire a rarement vu comme invités des fidèles laïcs. Elle a été utilisée pour les réunions officielles du Collège des Cardinaux en présence du pape. C’est dans la Salle du Consistoire, par exemple, que le 29 octobre 1953 le pape Pie XII a « créé » les cinq cardinaux parmi lesquels se trouvait Mgr Angelo Roncalli – futur pape Jean XXIII.
La bibliothèque, le bureau et la chambre du pape
De la Salle du Consistoire on a accès à une série de chambres au caractère plus intime, avant tout à la bibliothèque du pape où les visiteurs pourront voir l’Atlas Hierarchicus, l’ouvrage qui contient la description géographique et statique ainsi que les notes historiques de l’Église universelle.
De la bibliothèque le visiteur arrive dans le bureau du pape, qui comprend une table de bureau modeste où plusieurs homélies et les encycliques de l’Église ont été écrites. Après les pièces du secrétaire particulier du pape et celle du secrétaire adjoint, on atteint la chambre privée du pape.
C’est sans doute l’endroit le plus privé du palais. Plusieurs pontifes ont dormi là, et certains d’entre eux y ont terminé leur vie terrestre, comme le pape Pie XII, le 9 octobre 1958, et le pape Paul VI, le 6 août 1978. C’est toujours dans cette chambre qu’après l’attentat de la place Saint-Pierre et de sa longue convalescence à l’hôpital Gemelli, le pape Jean-Paul II a reçu pendant deux mois des soins post-opératoires.
La Chambre privée du pape est liée à un moment particulièrement tragique de l’histoire du XXe siècle. Après le débarquement américain à Anzio, le 22 janvier 1944, les environs de Castel Gandolfo ont été le théâtre de l’une des batailles les plus sanglantes de la Deuxième Guerre mondiale. Les habitants de Castel Gandolfo et d’Albano ont commencé à se réfugier dans les Villas pontificales, spécialement ouvertes par l’ordre du pape Pie XII. Quelque 12.000 personnes campaient dans les Villas y compris dans le Palais apostolique, jusqu’à la libération de Rome, le 4 juin 1944. Les chambres de cet appartement papal ont alors été réservées aux femmes enceintes. Dans ces mois de 1944, quelque quarante bébés appelés pour cela « les enfants du pape » y sont nés.
La Chapelle privée du pape
La chambre du pape communique directement avec la Chapelle privée. Construite à la demande du pape Pie XI (1922-1939), elle a sur son autel une reproduction de l’image de Notre-Dame de Czestochowa, offerte à lui par les évêques polonais en mémoire de sa nonciature apostolique en Pologne en 1918-1920.
Les murs de la chapelle étaient peints par l’artiste Félix Rosen. Deux faits de l’histoire ancienne et récente de la Pologne y sont représentés : la résistance de Czestochowa en 1655 aux protestants suédois de Gustave-Adolphe et la victoire de Varsovie face aux bolcheviks le 15 août 1920, appelée le « miracle de la Vistule ».
La Galerie des portraits des pontifes
Les Musées du Vatican invitent aussi tous ceux qui le désirent à visiter la Galerie des portraits des pontifes : une cinquantaine des portraits des papes dès 1500 jusqu’à nos jours. Les sept grandes pièces au premier étage du palais apostolique ont été aménagées spécialement pour cette exposition.
La seconde pièce s’ouvre sur la terrasse donnant sur le lac d’Albano et la dernière sur le balcon où les papes récitaient la prière de l’Angélus quand ils étaient en vacances à Castel Gandolfo.
Les Musées du Vatican espèrent que le visiteur découvrira « non seulement la vie de chaque pontife, mais aussi les actions et les vertus des évêques de Rome ».
Certains objets des cérémonies papales, comme les uniformes des gardes armés pontificaux ou des vêtements liturgiques du pape Paul V, sont également visibles.
Ouverture du palais de Castel Gandolfo © Zenit
Le palais des papes de Castel Gandolfo ouvert au public dès demain
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