Jésus miséricordieux, tableau de Vilnius par Eugeniusz Kazimirowski ©æ© faustine-message.com

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Anniversaire de l’élection de Jean-Paul II: la miséricorde et le tableau de Vilnius

« Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la paix »

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Le saint pape Jean-Paul II a invité tous les baptisés de devenir des apôtres de la Miséricorde divine. Un texte à relire comme son héritage spirituel en cet anniversaire de son élection au Siège de Pierre, le 16 octobre 1978, et en cette Année sainte extraordinaire de la miséricorde convoquée par le pape François qui s’achève le 20 novembre 2016.
« Dans la miséricorde de Dieu, a déclaré sain Jean-Paul II en 2002, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le bonheur! Je confie ce devoir, très chers frères et sœurs, à l’Eglise qui est à Cracovie et en Pologne, et à tous les fidèles de la Divine Miséricorde, qui viendront ici de Pologne et du monde entier. Soyez des témoins de la Miséricorde! »
« C’est pourquoi, aujourd’hui, dans ce sanctuaire, je veux confier solennellement le monde à la Divine Miséricorde », disait Jean-Paul II au sanctuaire de la divine miséricorde de Lagiewniki, près de Cracovie, qu’il a consacré le 17 août 2002, lors de son voyage en Pologne (16-18 août).
« C’est pourquoi, aujourd’hui, dans ce sanctuaire, je veux confier solennellement le monde à la Divine Miséricorde, disait Jean-Paul II. Je le fais avec le désir que le message de l’amour miséricordieux de Dieu, proclamé ici à travers sainte Faustine, atteigne tous les habitants de la terre et remplisse leur cœur d’espérance. Que ce message se diffuse de ce lieu dans toute notre Patrie bien-aimée et dans le monde. Que s’accomplisse la promesse solide du Seigneur Jésus; c’est d’ici que doit jaillir « l’étincelle qui préparera le monde à sa venue ultime » (cf. Journal, 1732 – éd. it. p. 568). Il faut allumer cette étincelle de la grâce de Dieu. Il faut transmettre au monde ce feu de la miséricorde. »
Comme sainte Faustine, déclarait le pape, « nous voulons professer qu’il n’existe pas pour l’homme d’autre source d’espérance en dehors de la miséricorde de Dieu », « nous désirons répéter avec foi: Jésus, j’ai confiance en Toi! »
Jean-Paul II soulignait l’urgence et l’actualité de cette annonce en ajoutant : « Nous avons particulièrement besoin de cette annonce, qui exprime la confiance dans l’amour tout-puissant de Dieu, à notre époque, où l’homme éprouve des sentiments d’égarement face aux multiples manifestations du mal. Il faut que l’invocation de la miséricorde de Dieu jaillisse du plus profond des cœurs emplis de souffrance, d’appréhension et d’incertitude, mais dans le même temps à la recherche d’une source infaillible d’espérance. »
Le pape invitait alors à la contemplation devant l’icône de Jésus miséricordieux en disant : « Avec les yeux de l’âme, nous désirons contempler le regard de Jésus miséricordieux, pour trouver dans la profondeur de ce regard le reflet de sa vie, ainsi que la lumière de la grâce que, tant de fois déjà, nous avons reçue et que Dieu nous réserve pour tous les jours et pour le dernier jour. »
Le tableau de Cracovie a été peint après la mort de sainte Faustine par le peintre Adolf Hyla en 1943, et il l’a offert comme ex-voto pour la chapelle de la Congrégation des Soeurs de Notre Dame de la Miséricorde à Cracovie-Lagiewniki, en remerciement à Dieu pour avoir sauvé la famille du peintre pendant la seconde guerre mondiale. Il s’est fait aider du père Andrasz qui a été confesseur de sainte Faustine.
Le tableau original, qui se trouve actuellement au sanctuaire de la miséricorde de Vilnius, en Lituanie, accessible à tous, 24h sur 24, et par webcam, du monde entier.
Il y a été peint par le peintre polonais Eugeniusz Kazimirowski, et il a été vénéré par Jean-Paul II lors de son voyage dans ce pays.
Il a été peint sous la direction de sainte Faustine, qui s’est rendue à l’atelier du peintre deux fois par semaine, pendant six mois, accompagnée de l’une de ses sœurs de Notre Dame de Miséricorde ou d’une personne de confiance, choisie en secret par son directeur spirituel, le bienheureux Michal Sopocko. Le père Sopocko lui-même a posé revêtu d’une aube pour faciliter le travail du peintre, qui louait l’appartement qui se trouvait sous celui du père Sopocko, alors aumônier des sœurs de la Visitation. Le tableau a été pour la première fois exposé à la vénération du public à la chapelle de Notre Dame de la Porte de l’Aurore, à Vilnius.
C’est au couvent de Plock (Pologne) que pour la première fois le Christ a exprimé sa volonté de voir peint ce tableau, comme sainte Faustine le raconte: « 1931, le 22 février Un soir, alors que j’étais dans ma cellule, je vis Jésus vêtu d’une tunique blanche, une main levée pour bénir, la seconde touchait Son vêtement sur la poitrine. De la tunique entrouverte sur la poitrine sortaient deux grands rayons, l’un rouge, l’autre pâle. En silence, je fixais mon regard sur le Seigneur, mon âme était saisie de crainte, mais aussi d’une grande joie. Après un moment Jésus me dit: Peins un tableau selon le modèle que tu vois, avec l’inscription: Jésus, j’ai confiance en Toi.
(…) Je promets que l’âme qui honorera ce tableau ne sera pas perdue. Je lui promets aussi victoire sur ses ennemis dès ici-bas, et spécialement à l’heure de la mort. (…) Je désire qu’il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que ce tableau que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement béni, le premier dimanche après Pâques, ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde. Je désire que les prêtres proclament Ma grande Miséricorde envers les âmes pécheresses. Qu’aucun pécheur ne craigne de M’approcher. » (PJ 47-54).
Elle tard, le Christ insiste : « Soudain, je vis le Seigneur qui me dit: Sache que si tu négliges la peinture de ce tableau et toute l’œuvre de la Miséricorde, tu devras rendre compte, au jour du jugement, d’un grand nombre d’âmes » (PJ 154).
Après avoir prononcé ses voeux perpétuels, soeur Faustine a été transférée au couvent de Vilnius (le 25 mai 1933). Elle y rencontre l’aide qui lui avait été promise précédemment, le confesseur et le directeur spirituel, l’abbé Michel Sopocko qui s’est dédié à entreprendre une preuve de réalisation des demandes du Seigneur Jésus.
Le bienheureux Sopocko raconte dans ses « Souvenirs » :« Guidé davantage par la curiosité de savoir comment allait être ce tableau que par la foi en la véracité de ces visions, j’ai demandé au  peintre Eugeniusz Kazimirowski de peindre ce tableau ».
La conversation de soeur Faustine avec le Seigneur Jésus concernant le tableau terminé, fut très significative: « A un certain moment, quand j’étais chez ce peintre chargé de peindre ce tableau, j’ai vu qu’il n’était pas aussi beau que l’est Jésus – j’en ai été beaucoup peinée, mais j’ai caché ma déception profondément dans moncœur. (…) la mère supérirure resta en ville pour diverses affaires, moi je suis revenue seule à la maison. Je suis allée aussitôt à la chappelle où j’ai beaucoup pleuré. J’ai dit au Seigneur: Qui Te peindra aussi beau que Tu l’es? Soudain j’ai entendu ces paroles: Ce n’est ni dans la beauté des couleurs, ni dans celle du coup de pinceau que réside la grandeur de ce tableau, mais dans Ma grâce » (PJ 313).
A plusieurs reprises, le Christ exigea que ce tableau soit exposé à la vénération publique. Il a été exposé et vénéré publiquement pour la première fois à Vilnius dans chapelle de Notre Dame de la Miséricorde à la Porte de l’Aurore (Ausros Vartai), du 26 au 28 avril 1935, à l’occasion des cérémonies de clôture du Grand Jubilé de la Rédemption, le dernier jour des célébrations étant le premier dimanche après Pâques. Soeur Faustine participa à la messe et l’abbé Sopocko prononça une homélie sur la Miséricorde Divine, comme l’avait demandé le Christ : « Pendant trois jours ce tableau fut placé à la vue de tous et reçut les honneurs publics car il était placé à la Porte de l’Aurore, au faîte de la fenêtre, c’est pourquoi on pouvait l’apercevoir de très loin. A la Porte de l’Aurore, l’on célébrait solennellement, durant ces trois jours, la clôture du Jubilé de la Rédemption du Monde – 1900 ans après la passion du Sauveur. Je comprends maintenant que l’oeuvre de la rédemption est unie à cette oeuvre de la Miséricorde que le Seigneur exige » (PJ 89).
Aujourd’hui l’atelier du peintre où le tableau a été peint a été transformé en chapelle par les sœurs de Jésus miséricordieux.
 
Le bienheureux Jean-Paul II a conclu son homélie par cette prière :
« Dieu, Père miséricordieux,
qui as révélé Ton amour dans ton Fils Jésus-Christ,
et l’as répandu sur nous dans l’Esprit Saint Consolateur,
nous Te confions aujourd’hui le destin du monde
et de chaque homme.
Penche-toi sur nos péchés,
guéris notre faiblesse,
vaincs tout mal,
fais que tous les habitants de la terre fassent l’expérience de ta miséricorde,
afin qu’en Toi, Dieu Un et Trine,
ils trouvent toujours la source de l’espérance.
Père éternel, pour la douloureuse Passion et la Résurrection de ton Fils, accorde-nous ta miséricorde, ainsi qu’au monde entier! Amen. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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