Les jours effacés © Brunor

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Les indices pensables… Episode 83

Les sciences à leur juste place

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Résumé de l’épisode précédent : Abordons la seconde partie de la question de notre  ami, professeur de philosophie : avec cette méthode (des Indices pensables), la connaissance scientifique n’est-elle pas présentée comme supérieure à la connaissance théologique et philosophique ? (1)
En aucun cas la connaissance scientifique ne peut être présentée comme supérieure à la connaissance théologique (et philosophique), pour un simple raison, très facile à comprendre : elles ne sont pas dans le même domaine.
Or, les sciences expérimentales comme Les enquêtes des Indices pensables, ne peuvent étudier que le domaine physique. Elles sont incompétentes dans le domaine théologique.
Il est donc absolument impossible de mettre ces différents ordres de la connaissance sur un même plan pour les comparer.
Tant que la théologie reste dans son domaine pour parler des anges et des démons, de la validité des sacrements ou de l’union hypostatique, qui sont invérifiables par les sciences comme on peut le comprendre, les enquêtes des Indices pensables (qui s’appuient sur les résultats des sciences), n’ont rien à dire ni à analyser.
Mais lorsque la théologie commence à sortir de son domaine métaphysique pour entrer dans le domaine vérifiable qu’étudient les sciences en posant des affirmations sur certaines questions, alors la théologie accepte d’être confrontée au réel et à la vérification par l’outil scientifique. C’est exactement ce qui se produit quand la théologie déclare par exemple, que la maladie et la mort physique sont entrées dans le Monde à cause du péché originel. Ici la théologie rejoint l’Univers physique dont nous pouvons (depuis peu) étudier l’histoire.
Les sciences et les Indices pensables ne sont toujours pas compétents pour se prononcer sur l’affirmation du péché originel, mais ils sont devenus compétents pour étudier cette question précise : quand la mort physique a-t-elle commencé sur notre Planète Terre que nous étudions ?
Si l’étude nous enseigne que la mort n’existait pas avant la présence des premiers êtres humains, alors nous pourrions en conclure que l’affirmation théologique est envisageable : « c’est par nos premiers parents que la mort physique est entrée dans le monde. » Aussi il deviendrait raisonnable d’enseigner cela à nos enfants, qui pourraient, à leur tour, vérifier cette affirmation venue de la théologie.
Mais si l’étude de l’Histoire de notre Terre, nous enseignait au contraire que la mort physique a toujours existé, car depuis 3,7 milliards d’années environ (date du commencement des premières formes de vie sur notre planète), nos chercheurs savent avec certitude que déjà tout ce qui était vivant finissait par s’user et mourir.
Et cela, des milliards d’années avant la présence des hommes sur Terre, et donc bien avant que nos premiers parents ne puissent être coupables de cet événement affirmé par la théologie : le péché originel.
Comprenons bien pour éviter les malentendus : nous n’avons pas confronté la théologie avec les sciences en les déclarant supérieures.
Qu’avons-nous fait ? Nous avons confronté une représentation du monde (paradigme) sur un point très précis (le commencement de la mort physique) qui est commun au paradigme chrétien et au monde physique que les sciences sont chargées d’étudier car c’est exactement leur domaine de compétences.
On notera que cette découverte scientifique est relativement récente (XX° siècle)… (2)
Avant l’entropie, découverte au XIXe s., il était impossible de confronter au réel cette affirmation sur la mort, car nos ancêtres n’étaient pas équipés pour connaître la réponse. Ils l’ignoraient et croyaient volontiers à une punition divine. On ne s’est donc pas privé d’enseigner que la mort et la maladie, et les volcans et les tremblements de terre et les raz de marées et les ouragans et la foudre  et tout ce qu’on n’aimait pas, n’existaient que depuis le péché originel. Depuis nos « premiers parents » fautifs. Nous y sommes donc habitués.
Or, il se trouve que nos jeunes savent très bien que la mort existait sur Terre bien avant la présence des hommes. Dès l’âge de 10 ans, ils savent que tous les dinosaures étaient tous morts des millions d’années avant la présence de « nos premiers parents ». Aussi, s’ils viennent à entendre un prédicateur affirmer que la mort (physique) a commencé avec Adam et Eve, il y a fort à parier qu’ils ne resteront pas longtemps dans une religion qui continue de raconter des choses comme celle-ci, qui sont devenues tout à fait incompatibles avec le réel. D’ailleurs la fuite des cerveaux (hors des églises) est déjà impressionnante, toutes les familles le savent.
Comme vous pouvez le vérifier, nous n’avons pas confronté une théologie avec le réel, les sciences étant incompétentes pour dire si le péché originel a eu lieu ou pas, mais elle sont compétentes pour vérifier si les représentations du Monde (paradigmes) associées aux théologies (biblique, égyptienne, babylonienne, platonicienne, augustinienne…)  sont compatibles ou non avec le réel.
Mais cette confrontation au réel des paradigmes est-elle légitime ?
Si vous posez la question à l’Eglise de Rome, elle vous répondra : oui ! Elle l’a réaffirmé durant les deux derniers grands conciles et elle le répète dans son catéchisme officiel :
« La Sainte Église, notre mèretient et enseigne que Dieuprincipe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées«  (CcVatican I : DS 3004 ; cf3026 ; DV 6).
Le texte poursuit :
« Sans cette capacité, l’homme ne pourrait accueillir la révélation de Dieu.
L’
homme a cette capacité parce qu’il est créé  » à l’image de Dieu« 
(Gn 127). (CEC,  III. La connaissance de Dieu selon l’Église.)
(A suivre…)
Brunor
(1)  Cette question essentielle est également abordée le nouvel album des indices pensables : Les jours effacés.disponible en librairie avant le 25octobre.
(2) Avec la confirmation de la découverte de la loi d’entropie par Carnot et Clausius, (publiée en 1850) décrivant l’usure et la décomposition de tout ce qui avait été composé.
(Voir le tome 4 la lumière fatiguée.)

**Voir le Tome 6 : Le secret de l’ADAM inachevé.

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