« Nous devons avant tout être reconnaissants à Dieu pour notre fraternité retrouvée », a dit le pape François à une délégation des Églises réformées.
Il encourage à « promouvoir une mission commune d’évangélisation et de service », à agir ensemble.
Le pape a accueilli ce vendredi 10 juin, une délégation de la Communion mondiale des Églises réformées (Weltgemeinschaft Reformierter Kirchen) dirigée par leur président, Jerry Pillay (Afrique du Sud), et son secrétaire général, Chris Ferguson. Une délégation s’était déjà rendue au Vatican, il y a dix ans, au début du pontificat de Benoît XVI. Ils représentent quelque 80 millions de chrétiens, selon les chiffres de Radio Vatican en allemand.
« Dans cette communion spirituelle, les catholiques et les chrétiens réformés peuvent chercher à grandir ensemble afin de mieux servir le Seigneur », a déclaré le pape : cette rencontre constitue « un pas supplémentaire» du « chemin qui caractérise le mouvement œcuménique, un chemin béni et rempli d’espérance ».
Le pape a souligné que « l’unification historique », en 2010, du Conseil œcuménique réformé et de l’Alliance mondiale des Églises réformées avait « offert un exemple tangible du progrès vers l’objectif de l’unité chrétienne et avait été une source d’encouragement pour plusieurs sur le chemin de l’œcuménisme ».
Le pape a diagnostiqué dans le monde actuel une «une désertification spirituelle », c’est pourquoi les « communautés chrétiennes … sont appelées à recevoir et à raviver la grâce de Dieu pour surmonter l’égocentrisme et être ouvertes à la mission. La foi ne peut pas être communiquée si elle est pratiquée en dehors de la vie, dans l’isolement et dans les groupes fermés et séparés ».
Le pape a hautement apprécié le rapport final « de la quatrième phase du dialogue théologique entre la Communion mondiale des Églises réformées et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui traite de la justification et de la sacramentalité ».
« Notre foi en Jésus nous pousse à vivre la charité par des gestes concrets, capables d’influencer notre mode de vie, nos relations et le monde qui nous entoure », a-t-il dit : « Sur la base d’un accord sur la doctrine de la justification, il y a de nombreux domaines dans lesquels les chrétiens réformés et les catholiques peuvent travailler ensemble pour témoigner de l’amour miséricordieux de Dieu. »
Le pape a exprimé son espoir que cette rencontre soit « un signe efficace de notre résolution de cheminer ensemble vers la pleine unité » et « qu’elle encourage toutes les communautés réformées et catholiques à continuer à travailler ensemble pour apporter la joie de l’Évangile aux hommes et aux femmes de notre temps ».
La délégation a également rendu visite au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et au Conseil pontifical Justice et Paix, de façon à rechercher des domaines où une action commune serait envisageable, notamment sur les questions de justice et de société.
A Accra (Ghana), en 2004, la Communion a insisté sur le lien entre l’oecuménisme et la justice « écologique »: il en va de la « crédibilité » des croyants.
Audience du 10 juin 2016, L'Osservatore Romano
Communion mondiale des Églises réformées: la «fraternité retrouvée»
Une visite pour agir ensemble