Familles du monde, unissez-vous !

Le pape François invoque l’aide de toutes les familles du monde aux côtés des chrétiens. Rendez-vous est donné en 2018, à Dublin.

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Ce n’est pas commun, le pape François salue les « miracles » opérés par les familles et le mot miracle revient cinq fois dans son homélie pour la messe de conclusion de Philadelphie 2015 : il invoque, pour transformer le monde, l’aide des familles du monde aux côtés des chrétiens. Mgr Paglia annonce la prochaine Journée mondiale des familles pour 2018, en Irlande, à Dublin et le Jubilé des familles pour le 27 décembre prochain.

Dimanche après-midi, le pape a traversé Philadelphie en papamobile et sous les ovations de centaines de milliers de personnes, s’arrêtant pour embrasser des petits enfants et descendant de voiture pour un bain de foule hors-programme. Il est arrivé au Benjamin Franklin Parkway de Philadelphie où il avait présidé samedi soir la veillée, en présence de familles du monde entier dont des familles de Jordanie ou de Syrie, des familles amérindiennes et d’Afrique. On estime à 2 millions les personnes présentes à Philadelphie pour ce sommet de la Rencontre des familles.

Le pape encourage à l’alliance de toutes les familles du monde et des familles des peuples pour accomplir des « miracles », ces miracles du quotidien en famille et dans la société qui manifestent « l’alliance de l’homme et de la femme », pour le bien des nouvelles générations.

Les miracles « en dehors du camp »

Il y a dès l’Ancien Testament des croyants qui prophétisent « sans mandat », fait observer le pape en commentant le livre de Josué et l’Evangile de Jean. Il souligne que « Moïse et Jésus » ont tous les deux « réprimandé leurs proches pour leur étroitesse d’esprit ! » quand ils désapprouvent que des croyants, hors du groupe de disciples, prophétisent. Au contraire, le pape invite à la liberté et à ouvrir l’horizon : « Puissent tous ceux-là être des prophètes de la parole de Dieu ! Puisse chacun accomplir des miracles au nom du Seigneur ! »

Il pose un diagnostic sévère sur les situations où au contraire ces « miracles » sont entravés par « l’étroitesse d’esprit » : « Jésus a rencontré l’hostilité de la part de personnes qui n’ont pas accepté ce qu’il a dit et fait », rappelle le pape François qui débusque aujourd’hui encore « la tentation d’être scandalisé par la liberté de Dieu, qui fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes en contournant la bureaucratie, les cercles administratifs et restreints, menace pour l’authenticité de la foi ». Une tentation à « rejeter », et « vigoureusement ».

Il rappelle que « Dieu veut que tous ses enfants prennent part au festin de l’Evangile » et qu’« émettre des doutes sur l’œuvre de l’Esprit, donner l’impression qu’il ne peut trouver place en ceux qui ne « font pas partie de notre groupe », qui ne sont pas « comme nous », est une tentation dangereuse », c’est même « une perversion de la foi ».

Les « petits miracles » en famille

Puis il y a les miracles quotidiens, en famille, car, dit le pape, les familles « sont le lieu approprié pour que la foi devienne vie, et que la vie devienne foi » : « Jésus nous dit de ne pas entraver ces petits miracles. Au contraire, il veut que nous les encouragions, que nous les diffusions. »

Le pape encourage à une foi qui « grandit » quand elle est « vécue et avivée par l’amour », un amour qui se manifeste en famille « par de petites choses, par l’attention aux petits signes quotidiens qui font que nous nous sentons chez nous ».

Le pape fait l’éloge des « petits gestes » qui font la différence au quotidien : « Ces petits gestes sont ceux que nous apprenons à la maison, en famille ; ils se perdent dans toutes les autres choses que nous faisons, cependant ils rendent chaque jour différent. Ce sont les simples choses faites par les mères et les grand-mères, par les pères et les grands-pères, par les enfants. Ce sont les petits signes de tendresse. »

Ce sont des « petits gestes quotidiens », des « petits miracles », des « petits signes d’amour », « signes de la vie de Dieu et de sa présence agissante dans notre monde ».

Les miracles de la famille humaine

Le pape a aussi parlé de la « grande famille humaine », invitant à bannir les « divisions stériles » : « Notre maison commune ne peut plus tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de sauvegarde de notre maison inclut l’effort de réunir la famille humaine tout entière dans la recherche d’un développement intégral et durable, car nous savons que les choses peuvent changer. »

Le pape pense aux nouvelles générations : « Puissent nos enfants trouver en nous des modèles et des incitations à la communion ! »

Il a invoqué l’aide de toutes les familles du monde, au-delà des frontières visibles : « Nous les chrétiens, disciples du Seigneur, nous demandons aux familles du monde de nous aider ! »

Déjà, pour le pape, Philadelphie 2015 est un « miracle », une prophétie » : « Combien nous sommes ici à cette célébration ! Cela même est prophétique, une sorte de miracle dans le monde d’aujourd’hui. Puissions-nous être tous des prophètes ! »

Il invoque les « miracles de l’amour » : « Puissions-nous tous être ouverts aux miracles de l’amour pour toutes les familles du monde, et ainsi vaincre le scandale de l’amour étroit, mesquin, enfermé sur lui-même, impatient envers les autres. »

Il souhaite qu’ils fleurissent « partout », car « l’alliance » de l’homme et de la femme est universelle : « Et qu’il serait beau si, partout, même au-delà de nos frontières, nous pouvions apprécier et encourager cette prophétie et ce miracle ! Nous renouvelons notre foi dans la parole du Seigneur qui invite les familles croyantes à cette ouverture. Elle invite tous ceux qui veulent partager la prophétie de l’alliance entre l’homme et de la femme, qui donne vie et révèle Dieu ! »

Vers Dublin 2018

A la fin de la messe, le pape a remis l’Evangile de saint Luc, connu comme « Evangile de la Miséricorde », à cinq familles du monde venant de La Havane (Cuba, pour l’Amérique), Kinshasa (RDC, pour l’Afrique), Marseille (France, pour l’Europe), Hanoï (Vietnam, pour l’Asie) et Sydney (Australie, pour l’Océanie). Elles recevront des copies à distribuer gratuitement aux pauvres de leurs pays.

Une famille de Damas (Syrie) a reçu également l’Evangile et elle recevra les dons des offrandes recueillies pour fournir du chauffage aux familles pauvres, pendant l’hiver, dans la guerre.

Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille a annoncé que la prochaine et IXe Journée mondiale des familles se tiendrait en 2018, en Irlande, à Dublin.

Il a aussi annoncé que le Jubilé des familles aurait lieu le 27 décembre 2015, dans tous les diocèses, en la fête de la Sainte Famille de Nazareth.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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