Père Lombardi — Nous donnons la parole à Jean-Louis de La Vaissière, de l’agence France Presse.
Jean-Louis de la Vaissière — Lors de votre dernier voyage en Amérique latine, vous avez critiqué durement le système capitaliste libéral. À Cuba, il semble que vos critiques du système communiste n’ont pas été aussi sévères : elles étaient beaucoup plus « soft ». Pourquoi ces différences ?
Pape François — Dans les discours que j’ai prononcés à Cuba, j’ai toujours mentionné la doctrine sociale de l’Église. Ce qui doit être corrigé, je l’ai dit clairement, et non « avec des fleurs », « soft »… Mais aussi, la première partie de votre question : plus dur que ce que j’ai écrit […] dans l’encyclique – et dans Evangelii gaudium – sur le capitalisme sauvage ou libéral : je n’ai pas dit – tout est écrit là – je ne me souviens pas avoir dit quelque chose de plus que cela. Je ne sais pas, si vous vous souvenez, rappelez-le moi… J’ai dit ce que j’ai écrit, et c’est suffisant, non ? C’est suffisant, c’est suffisant. Et puis, c’est presque la même chose que ce que j’ai dit à votre collègue : tout cela est dans la Doctrine.
Mais ici, à Cuba – cela clarifiera peut-être votre question – le voyage a été un voyage très pastoral avec la communauté catholique, avec les chrétiens, ainsi qu’avec les personnes de bonne volonté et c’est pour cela que mes interventions ont été des homélies… Même avec les jeunes – qui étaient des jeunes croyants et non croyants et, parmi les croyants, de différentes religions – cela a été un discours d’espérance, et aussi d’encouragement au dialogue entre eux, de marcher ensemble, de chercher ce qui leur est commun et non ce qui nous divisent, de construire des ponts et non… Mais cela a été un langage plus pastoral. En revanche, dans l’encyclique, il fallait traiter de choses plus techniques et aussi de ce que vous avez mentionné. Mais si vous vous rappelez quelque chose que j’ai dit dans l’autre voyage, de fort, dites-le moi parce que, vraiment, je ne m’en souviens pas.
© Traduction de Zenit, Constance Roques