Dans cet entretien à Radio Vatican, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, SJ, souligne notamment ce « grand respect » que le pape François manifeste pour « le peuple de Dieu », l’Église en marche.
Voici notre traduction de cet entretien, en italien, en guise de premier bilan de l’étape cubaine du voyage du pape.
A.B.
Q. — Un mot de la dernière matinée à Santiago et à Cuba?
R. — Cette dernière matinée fut merveilleuse. La célébration au sanctuaire de Notre-Dame de la Charité del Cobre fut un peu le point d’orgue spirituel de ce voyage, et une des grandes raisons pour célébrer les 100 ans de l’élévation de la Vierge au rang de sainte protectrice de la nation cubaine. Une chose très très sentie par tout le monde et avec grande participation. La présence à cette messe de ceux qui furent les évangélisateurs de base de l’Église cubaine – laïcs, catéchistes, et simples personnes qui forment les petites communautés des petites maisons de mission – était très significative.
Et puis il y a eu la très belle rencontre avec les familles à la cathédrale de Santiago qui fut un vrai point de passage naturel entre cette étape et celles des États-Unis et le synode. Des moments de grande joie… Le pape était vraiment en forme, on peut le dire. On ne pouvait donc pas avoir meilleure conclusion.
Ce furent trois journées intenses, mais qui ont pleinement répondu – je dirais – aux attentes du peuple et de l’Église à Cuba : attentes du peuple car, malgré les difficultés, le pape leur a laissé un grand message d’espérance. Le pape a une grande autorité morale, car il est reconnu comme le grand facilitateur de ce processus de rapprochement avec les États-Unis, ce qui est très important, et comme l’homme qui pousse à chercher des solutions et à changer la situation cubaine.
Et puis le pape, en grand pasteur, a su encourager la communauté ecclésiale, qui vit dans la pauvreté et a peu de moyens, peut-être, pour agir et s’exprimer, mais vit avec grande pureté son service auprès des autres et de la société, à commencer par les pauvres.
Le pape a laissé beaucoup de messages qui sortaient de son cœur : comme celui sur la valeur de la pauvreté, la valeur du service pour les pauvres, la valeur de la miséricorde, la valeur de l’amitié sociale et de la responsabilité solidaire pour le bien commun. Il me semble qu’en trois jours il y a eu de beaux et grands messages pour tout le monde.
Q. — Une �Église qui sort et une famille école d’humanité furent, me paraît-il, les deux concepts principaux…
R. — Il y a eu beaucoup de concepts et il est difficile d’en isoler quelques-uns. Certes, en ce qui concerne les Églises, le pape a repris une formule qu’il avait utilisée lors de son précédent voyage en Amérique latine, parlant de « saint peuple fidèle de Dieu en marche », à Cuba comme dans les autres pays. On a là tout le sens du grand respect pour le peuple de Dieu, où l’Esprit du Seigneur est présent, qui témoigne, en puisant à l’Evangile, de ses valeurs d’amour, de charité, de service, des qualités précieuses pour tous. Et puis, une Église qui sert et qui n’est pas centrée sur elle-même.
Q. — Père Lombardi, une dernière chose : nous avons vu qu’il y avait une légère avance sur le programme. Nous sommes habitués aux retards du pape, comment cela se fait-il ?
R. — Parce que le pape va toujours très vite. Parfois, on prévoit des temps plus longs dans ses célébrations pour être sûrs de ne pas arriver en retard aux événements suivants… Mais il arrive qu’il y a ait un peu d’avance et cela nous permet ensuite de bouger plus naturellement et sereinement. Disons simplement que la messe au sanctuaire [de la Vierge del Cobre, à Santiago de Cuba, ndlr] s’est déroulée très tranquillement – comme cela était prévu – mais a duré un peu moins par rapport au programme prévu et on a pu gagner un peu de temps. Mais cela est tout à fait normal : quand le programme est complexe, il peut y avoir des retards et parfois aussi des temps d’avance.
© Traduction de Zenit, Océane Le Gall