Les pauvres et les souffrants, ce sera « un thème prédominant » de l’intervention du pape François à la 70e Assemblée générale de l’ONU à New York, a déclaré Mgr Auza.
L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU (New York), a accordé une interview à Radio Vatican dans laquelle il évoque la « visite historique » du pape François au siège de l’ONU, vendredi prochain, 25 septembre.
Justice et climat
« Il y a un consensus universel sur la priorité à accorder à la lutte contre la pauvreté », a dit Mgr Auza : c’est « un thème prédominant, surtout en ces huit derniers mois durant lesquels nous avons travaillé sur ce document majeur pour le développement durable », et important « non seulement parce que c’est une réalité, mais pour insister, pour proposer et essayer de niveler la pauvreté ».
Mgr Auza a parlé de deux « grandes conférences » de l’ONU cette année : de celle « sur le financement du développement qui a eu lieu en Éthiopie » et de la rencontre sur le changement climatique à Paris en novembre-décembre prochain : toutes ces questions « tournent autour de la question de la pauvreté et de l’aide, qui peut provenir des pays les plus développés et techniquement avancés ».
Mgr Auza a aussi constaté « un écho vraiment très fort » de l’encyclique du pape François Laudato si’ au sein de l’ONU : « Tous, du Secrétaire général en finissant par de nombreuses délégations (…) se sont concentrés sur le cœur de ce document, qui est plus qu’un document sur le changement climatique, mais sur la justice sociale. » Il a cité l’exemple d’un membre de l’ONU qui avait ouvert son intervention en disant : « Tout ce que nous traitons ici se trouve dans Laudato si’. »
Le rôle de la famille
La question du rôle et de la mission de la famille sera aussi au cœur du discours du pape, a indiqué Mgr Auza : les Nations unies « reconnaissent la famille comme le principal agent de développement », cependant, la définition de la famille y fait l’objet de discussions.
Et d’expliquer : « Il y a un groupe solide dans lequel l’Union européenne joue un rôle de premier plan qui rejette le terme « famille », en tant que « famille traditionnelle » composée d’un mari et d’une femme, avec leurs enfants : ils insistent sur le terme « tous les types de familles » ou « toutes les formes de la famille » pour y inclure « tous les types d’union ». » « Donc, disons que les pays qui pensent comme nous, a-t-il continué, ont une grande attente que le pape François réaffirme la centralité de la famille et le sens de la famille. »
Sécurité, paix, migrations
Il existe « une certitude » que le pape va toucher « la question de la sécurité et de la paix internationale » notamment au Moyen-Orient, ainsi que la question de l’immigration : « Cette attente est très forte. » On espère beaucoup que « le pape va aider les Nations unies à voir plus clairement la question de la responsabilité : comment protéger les populations contre les grandes atrocités, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les génocides ? »
Soixante-dixième anniversaire
Mgr Auza a également parlé des questions techniques et de l’organisation de la visite du pape François à l’ONU. « Ce sera la première fois que les délégations officielles des 193 membres de l’ONU et des observateurs permanents, dirigés par leurs plus hautes autorités nationales, seront assis dans la salle de l’Assemblée générale pour entendre le pape François », a souligné Mgr Auza.
Beaucoup de « choses administratives et logistiques ont été modifiées par l’Assemblée générale et par l’ensemble des Nations unies pour faciliter la visite fortement soutenue par le secrétaire général Ban Ki-moon », a dit Mgr Auza : « Nous pouvons dire en un certain sens que tout le programme général a été repensé en fonction de la visite du Saint-Père. » L’assemblée fête en effet son 70e anniversaire.
Le pape François sera le quatrième pape à parler à l’ONU, après Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, et le premier à intervenir dans le cadre de la programmation de l’ordre du jour de l’Organisation des Nations unies.