La guerre n’est pas toujours loin, elle est « même dans nos communautés chrétiennes », son arme est « la langue » qui « détruit », avertit le pape François.
Il a parlé du pardon et de la miséricorde comme de deux conditions majeures pour garder la paix, dans son homélie du jeudi 10 septembre, prononcée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe du Vatican.
La guerre est « parmi nous » et « la langue fait la guerre », a dit le pape. Il a comparé la mauvaise langue à « une bombe dans une petite ville » : elle fait « le même dommage », elle « détruit ».
Le pape a expliqué que le passage de la Lettre aux Colossiens (3, 12-17) montrait une direction à suivre : « Le conseil que nous donne aujourd’hui la liturgie : « Faites la paix entre vous. » La paix sauve, a continué le pape, la paix vous fait vivre, vous fait grandir. La guerre vous détruit, vous emmène vers le bas. »
Mais « comment faire la paix ? », a interrogé le pape : « Donner sa vie comme une offrande, une prière pour le pardon de tous », a-t-il répondu.
Le « pardon » et la « miséricorde » sont « deux mots clés » pour préserver la paix en famille, dans le quartier, au travail. « Si nous n’arrivons pas à pardonner, nous serons toujours en guerre », a constaté le pape. « Pardonnez ! a-t-il appelé. Comme le Seigneur vous a pardonné, faites de même ! Pardonnez les uns les autres! » « Pour pardonner voilà un bon conseil, a fait observer le pape, supportez-vous les uns les autres dans la famille, dans le voisinage, au travail… supportez-vous les uns les autres. » C’est ça, « la patience chrétienne ».
Les gens de la paix existent, a confirmé le pape. « Combien de femmes héroïques y a-t-il dans notre peuple, a-t-il dit, qui supportent pour le bien de la famille, des enfants, tant de brutalités, tant d’injustices ? Combien d’hommes héroïques y a-t-il, a continué le pape, qui se lèvent tôt le matin et vont travailler – tant de fois c’est un travail injuste, mal payé – ils rentrent tard le soir pour soutenir leurs femmes et leurs enfants ? Ce sont les justes », a affirmé le pape.
Mais il en existe également « beaucoup d’autres » qui « font travailler leur langue et font la guerre ».
« Si vous n’êtes pas miséricordieux, comment Dieu peut-il être miséricordieux envers vous ? a interrogé le pape. « Nous serons jugés selon la même mesure avec laquelle nous jugeons les autres », a-t-il dit, reprenant les paroles de l’Évangile.
« Chaque personne peut dire, a fait observer le pape : « Je suis un pécheur et j’ai besoin de la miséricorde et j’ai besoin du pardon », c’est pourquoi il faut supporter l’autre, pardonner l’autre et être miséricordieux envers les autres. » « C’est ça le style chrétien : pas d’orgueil, pas de condamnation et pas de mauvaises paroles envers les autres. » Le style chrétien est « la tendresse, la bonté, l’humilité, la douceur, la magnanimité ».
Le pape a adressé une parole particulière aux prêtres en les appelant à être miséricordieux. « Si vous êtes un prêtre et ne vous sentez pas à être miséricordieux, demandez à votre évêque de vous donner le travail administratif, mais ne descendez pas au confessionnal, s’il vous plaît », a-t-il supplié. Et si un prêtre se plaint d’être « nerveux », ce n’est pas une excuse, selon le pape.
« Avant d’aller au confessionnal, allez chez le médecin pour qu’il vous donne une pilule contre les nerfs ! a conseillé le pape. Mais soyez miséricordieux ! »
Le pape François a conclu par une prière au Christ demandant la grâce « de pouvoir se supporter les uns les autres, de pardonner, de faire preuve de compassion comme le Seigneur qui est miséricordieux envers nous ; et d’avoir ce style chrétien de la tendresse, de la bonté, de l’humilité, de la douceur et de la magnanimité ».