« Vous avez reçu la prédication de la réalité qui soutient tout l’édifice de l’Église : Jésus est ressuscité ! » : c’est avec ces paroles joyeuses que le pape François a salué les évêques nommés dans l’année qu’il a encouragés à être présents auprès de ceux qui sont « partis en claquant la porte ».
Il les a reçus ce jeudi matin 10 septembre au Palais apostolique du Vatican, lors d’une rencontre promue par la Congrégation pour les évêques et la Congrégation pour les Églises orientales.
« Vous êtes donc témoins du Ressuscité. C’est votre tâche première et irremplaçable », a affirmé le pape.
Le pape a invité les nouveaux évêques à être « missionnaires », « à la recherche de ceux qui ne connaissent pas Jésus ou qui l’ont toujours refusé ». « Allez dans leur direction, arrêtez-vous et regardez, sans peur ni crainte, sur quel arbre ils ont grimpé », a dit le pape en évoquant l’histoire de Zachée : « N’ayez pas peur de les inviter à descendre tout de suite, parce que le Seigneur veut entrer, précisément aujourd’hui, dans leur maison. »
Il a constaté que ce n’était pas « une proclamation évidente ni facile » : « Le monde est content de son présent, au moins en apparence. » Les hommes ont « oublié » (…) « toute l’éternité », beaucoup « sont devenus indifférents », « imperméables à la possibilité même de la vie qui ne meurt pas », a-t-il fait observer. Cependant, toute personne est confrontée aux questions « dont les réponses ne peuvent venir que de l’avenir final », a continué le pape : l’évêque est appelé à donner la réponse à ces questions.
« Comment pourrions-nous donner au monde ce qui est le plus précieux, a interrogé le pape, comment serions-nous en mesure de nous rappeler la grandeur de la destinée humaine, si le courage de soumettre notre vie à l’amour qui ne meurt pas s’estompe en nous ? »
Le pape François a tracé les lignes directrices qui peuvent aider les évêques à accomplir leur mission. Il les a appelés à être « des éducateurs, des chefs spirituels et des catéchistes » capables de guider les fidèles « à la connaissance du mystère…, à la splendeur du visage divin caché dans la Parole qu’ils sont peut-être paresseusement habitués à entendre sans remarquer son pouvoir ». « Retirez délicatement la cire (…) qui s’installe lentement dans leurs oreilles », a recommandé le pape. Cette cire « les empêche d’entendre Dieu qui atteste : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en Lui j’ai mis toute ma joie » ».
Le pape a appelé les évêques à être « mystagogues », capables de communiquer avec ceux qui « se sont détournés, déçus » de l’Évangile et avec « certains » qui « sont partis en claquant la porte » de l’Église.
« Soyez les évêques capables d’intercepter leur chemin, a suggéré le pape se référant aux disciples d’Emmaüs, en leur demandant ce qui est arrivé dans la Jérusalem de leur vie et en les laissant, discrètement, exprimer leur cœur froid. Ne soyez pas scandalisés par leur douleur ou leurs déceptions. Éclairez-les de votre humble flamme », et « réchauffez leur cœur par l’écoute humble et intéressée».
À la fin de son discours, le pape François a béni les cardinaux Marc Ouellet et Leonardo Sandri et les Congrégations pour les évêques et pour les Églises orientales qu’ils président.
Avec une traduction de Zenit