Le Saint-Siège plaide pour « des conditions minimum de sécurité pour les minorités et pour les communautés chrétiennes », pour « la liberté religieuse et la séparation positive et respectueuse » de la religion et de l’État.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Rapports avec les États est en effet intervenu à Paris, au cours de la Conférence sur les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient, ce mardi 8 septembre 2015. Le texte intégral en français est ici.
<p>Mgr Gallagher prône tout d’abord « la sensibilisation de la Communauté internationale pour faire face à l’urgence humanitaire » et garantir « des conditions minimum de sécurité pour les minorités et pour les communautés chrétiennes ».
Séparation respectueuse
Parmi les « défis à affronter », il souligne « en particulier le droit à la liberté de religion et de conscience », en rappelant que « la liberté de religion inclut, bien évidemment, la liberté de changer de religion ».
Il recommande ensuite de « garantir le droit des réfugiés à retourner dans leur pays d’origine et à vivre dans la dignité et la sécurité ».
Il souligne enfin l’importance d’« affronter le phénomène du terrorisme et favoriser le dialogue interreligieux ».
Ici, Mgr Gallagher affirme qu’il convient de « promouvoir une séparation positive et respectueuse entre la religion et l’État ».
Il donne cette définition de cette « séparation positive » : « En ce sens, on peut souhaiter voir mûrir dans les mentalités l’idée d’une distinction nécessaire entre les deux domaines, en faveur d’une autonomie et d’une indépendance réciproques, mais sans occulter la collaboration indispensable entre les deux sphères qui peuvent alors coexister sans s’opposer, grâce au dialogue entre les autorités religieuses et les autorités politiques et dans le respect de leurs compétences respectives. »
Les objectifs de la conférence
La conférence a été présidée par M. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, avec son homologue jordanien, M. Nasser Judeh. Elle a été ouverte par le président de la République, M. François Hollande.
Elle a rassemblé une soixantaine de délégations ainsi que des représentants des Nations unies, de l’Union européenne et d’organisations internationales. Elle doit déboucher sur « un plan d’action ».
Le ministère français précise les objectifs de cette conférence annoncée à New York au printemps dernier : « Après la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 27 mars, l’objectif de cette rencontre est d’identifier des mesures concrètes pour répondre à tous les aspects de la situation des victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient :
– répondre aux besoins des populations en danger, préparer et faciliter le retour volontaire et durable des déplacés ;
– promouvoir des solutions politiques respectueuses des droits de l’Homme et qui préservent la diversité culturelle et religieuse du Moyen-Orient ;
– mettre fin à l’impunité de ceux qui ont commis des crimes contre les populations pour des raisons d’appartenance ethnique ou de conviction religieuse, qui peuvent dans certains cas constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. »