Canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII: peut-être au printemps

Conversation avec la presse dans l’avion, suite

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Depuis l’annonce de la canonisation de Jean-Paul II, le 5 juillet dernier (cf. Zenit du 5 juillet 2005, http://www.zenit.org/fr/articles/canonisation-de-jean-paul-ii-et-de-jean-xxiii-cette-annee), les supputations vont bon train sur la date: en octobre, pour l’anniversaire de Vatican II? L’anniversaire de l’élection? Le dimanche des missions? Une remarque du pape François renvoie tout le monde dos à dos: peut-être pas avant le printemps.

Sur le vol de retour de la JMJ Rio-Rome (28-29 juillet), le pape François a répondu en effet à ce sujet que la canonisation n’aurait pas lieu le 8 décembre.

Il souligne ausis que sont en cours les causes de béatification de Paul VI et de Jean-Paul Ier, le pape Luciani.

Mais il a confirmé que Jean XXIII et Jean-Paul II seront canonisés ensemble. Nous ousiuivons ainsi la publication des propos du pape, dans cette conversation à bâtons rompus pendant envison 80 minutes.

Parole du pape sur la canonisation et les autres causes

Jean XXIII est un peu la figure du « prêtre de campagne », le prêtre qui aime chacun des fidèles, qui sait prendre soin des fidèles et cela, il l’a fait comme évêque, comme nonce. Combien de témoignages de faux [certificats de] baptêmes a-t-il faits en Turquie pour sauver les juifs ! C’est un homme courageux, un bon prêtre de campagne, avec un humour si grand, si grand, et une grande sainteté. Quand il était nonce, il y en a quelques-uns qui ne l’aimaient pas tellement au Vatican, et quand il arrivait pour apporter quelque chose ou pour faire une requête, dans certains bureaux, on le faisait attendre. Il ne s’est jamais plaint, jamais ; il priait le chapelet, lisait son bréviaire. Un doux, un humble, même lorsqu’il se préoccupait des pauvres.

Quand le cardinal Casaroli est rentré d’une mission – je crois en Hongrie ou dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie, je ne me souviens plus laquelle des deux – il est allé le trouver pour lui expliquer comment s’était passé la mission, à cette époque de la diplomatie des « petits pas ». Et ils ont eu l’audience – Jean XXIII devait mourir vingt jours plus tard – et au moment où Casaroli prenait congé, il l’arrêta : « Ah ! Éminence – non, il n’était pas Éminence – Excellence, une question : vous continuez à aller trouver ces jeunes ? ». Parce que Casaroli allait à la prison des jeunes mineurs de Casal del Marmo, et il jouait avec eux. Et Casaroli a dit : « Oui, oui ! ».  « Ne les abandonnez jamais ! ». Cela à un diplomate, qui rentrait d’un voyage de diplomatie, un voyage si important. Jean XXIII a dit : « N’abandonnez jamais les jeunes ». Mais c’est un grand, un grand !

Et c’est aussi celui du Concile : c’est un homme docile à la voix de Dieu, parce que cela lui est venu de l’Esprit-Saint, cela lui est venu et il a été docile. Pie XII y avait pensé, mais les circonstances n’étaient pas mûres pour le faire. Je crois que lui n’a pas pensé aux circonstances, il a senti cela et il l’a fait. Un homme qui se laissait guider par le Seigneur.

Sur Jean-Paul II, il me vient à l’esprit de dire : « le grand missionnaire de l’Église ». C’est un missionnaire, c’est un missionnaire, un homme qui a porté l’Évangile partout, vous le savez mieux que moi. Lui, combien de voyages a-t-il faits ? Mais il y allait ! Il ressentait ce feu d’apporter la Parole du Seigneur. C’est un Paul, c’est un saint Paul, c’est un homme comme ça ; pour moi, cet homme est grand.

Et faire la cérémonie de canonisation de tous les deux ensemble, je crois que c’est un message pour l’Église : ces deux-là sont bons, ils sont bons, ils sont bons tous les deux.

Mais il y a la cause de Paul VI en cours, et aussi celle du pape Luciani : elles sont toutes les deux en cours.

Mais, encore une chose que je crois avoir dite, mais je ne sais pas je l’ai dite ici où là : la date de la canonisation. On pensait au 8 décembre de cette année, mais il y a un gros problème ; ceux qui viennent de Pologne, les pauvres, parce qu’il y a ceux qui ont les moyens de venir en avion, mais les plus pauvres viennent en bus, et, en décembre, les routes sont déjà gelées et je crois qu’il faut repenser la date.

J’ai parlé avec le cardinal Dziwisz et il m’a suggéré deux possibilités : ou le Christ-Roi de cette année, ou le dimanche de la miséricorde de l’année prochaine. Je crois qu’il y a peu de temps d’ici le Christ-Roi de cette année, parce que le Consistoire sera le 30 septembre et fin octobre, c’est trop court mais je ne sais pas, je dois en parler avec le cardinal Amato. Mais je crois que ce ne sera pas le 8 décembre.

©Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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