Rio2013 : un coup de jeune pour l'Eglise

Décryptage du P. Lombardi

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Lors des Journées mondiales de la jeunesse de Rio2013, le pape François a indiqué à l’Eglise universelle « le chemin qu’elle doit prendre pour se renouveler, rajeunir », estime le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, au micro de Radio Vatican.

Succès extérieur et intérieur

Pour le P. Lombardi, « ce voyage est pleinement réussi, ses objectifs ont été atteints » : « nous avons vécu pleinement ces Journées de la jeunesse, marquées par une grande et intense participation des jeunes, mais nous avons aussi vu le pape rendre son grand service de pasteur universel à l’Eglise du continent qui a le plus de catholiques au monde et indiquer aussi à l’Eglise universelle le chemin qu’elle doit prendre pour se renouveler, rajeunir, et qui sera précieux pour tout le monde ».

Il constate un « succès extérieur », notamment grâce aux « qualités de communicateur » du pape François, mais il espère surtout « un succès aussi d’un point de vue intérieur, c’est-à-dire, que le message qu’aura voulu faire passer le pape, qu’auront voulu donner ces Journées, aura été entendu ».

« Il me semble que des sujets comme devenir missionnaire , être responsable et s’engager, de ne pas avoir peur, de surmonter les difficultés de la vie et désirer construire avec les autres, en s’insérant dans la société de manière active et avec l’aide des autres composantes de la sociétés, est pour les jeunes un message très dense, qui a profondément touché », ajoute-t-il.

Un voyage pour tous

« Avec les discours que le pape a tenus, avec les autres gestes qu’il a eus – gestes d’attention pour les pauvres et les personnes en difficulté, pour les jeunes en difficulté – mais aussi avec la société, il a vraiment tissé un dialogue avec une réalité très large, où les jeunes sont insérés », estime le P. Lombardi.

Le pape François avait expliqué lui-même dans l’avion de Rome à Rio : « Ce premier voyage a pour but précis d’aller trouver les jeunes, mais pas pour les trouver isolés de leur vie, je voudrais les trouver justement dans le tissu social, dans la société ».

En ce sens, les discours du pape étaient certes « pour les jeunes », mais aussi « pour tous », souligne le P. Lombardi : « les deux grands discours qu’il a faits, pour les évêques brésiliens et pour le CELAM, montrent bien le contexte ecclésial large, continental, dans lequel s’insèrent ces Journées, et donnent une belle perspective d’avenir quant à la manière de vivre et de présenter aujourd’hui la mission de l’Eglise ». 

Le pape dans son contexte

En outre, fait-il observer, « nous avons vu le pape dans son cadre de vie, sur sa terre, parlant spontanément sa langue: il a beaucoup parlé en espagnol. Il était totalement intégré dans un milieu, avec lequel il était parfaitement capable d’interagir, de converser et de lancer des messages forts. Il a aussi utilisé des expressions très concrètes, très efficaces. Il le fait toujours : à Rome il l’a fait tant de fois … Mais ici on a l’impression que c’était encore plus spontané. En un certain sens pour nous aussi ce fut l’occasion de mieux connaître le pape latino-américain dans son contexte ».

Avoir un pape latino-américain « et la dimension dynamique de l’Eglise sur ce continent » est donc « une richesse pour l’Eglise universelle, qui peut être un vrai soutien », poursuit le P. Lombardi.

En effet, « une Eglise vivante, dynamique comme l’Eglise latino-américaine, encouragée à être elle-même avec toute sa richesse de jeunesse et de spontanéité, peut être un nouvel encouragement pour l’Eglise universelle… pour l’Eglise européenne qui se sent, par exemple, plus lasse ou plus routinière ; et probablement aussi pour les autres continents ».

Evoquant le choix de Cracovie pour les prochaines JMJ en 2016, il rappelle qu’aura lieu prochainement « la canonisation de Jean Paul II, qui fut l’inventeur des Journées mondiales de la jeunesse, probablement une des intuitions les plus fécondes de son pontificat, comme le dit le cardinal Dziwisz ».

« Il est donc juste, il est beau que la jeunesse du monde puisse pérégriner aussi sur le sol du nouveau saint, qui fut à l’origine de cette convocation, source de tant de courage, de tant d’enthousiasme et d’indications pour les jeunes du monde entier », conclut le P. Lombardi. 

Traduction d’Océane Le Gall

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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