"Plus jamais de violence, seulement l'amour"

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Le message du pape François aux jeunes détenus

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« Plus jamais de violence, seulement l’amour » : c’est le message du pape François aux jeunes détenus qu’il a rencontrés hier, vendredi 26 juillet 2013.

Avant la prière de l’angélus qu’il a présidée à la résidence de l’archevêque de Rio de Janeiro, le pape François a eu un bref entretien avec huit jeunes détenus, dans le cadre de la Journée mondiale de la jeunesse 2013.

C’est lui-même qui a souhaité cette rencontre, tout comme il a voulu visiter la favela de Varginha le 25 juillet et l’hôpital pour personnes dépendantes à l’alcool ou à la drogue, le 24 juillet.

Regarder vers l’avenir

« Le pape a eu des paroles fortes d’encouragement pour chacun d’eux », a rapporté le P. Federico Lombardi, S.J., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, lors d’une conférence de presse.

Le pape les a en effet « invités à ne pas se décourager. Il ne cessait de répéter : « Violencia nunca mais ! Plus jamais de violence, seulement l’amour ! Plus jamais de violence, seulement l’amour ! ». Il a donc donné un message fort ».

Cette rencontre a eu lieu en privé. Les jeunes, six garçons et deux filles, venaient de quatre prisons de la région de Rio de Janeiro. Ils portaient tous leurs T-shirts de la JMJ et étaient ainsi « insérés dans les événements de ces journées ».

Selon le P. Lombardi, le pape François a échangé avec chacun d’eux, à tour de rôle et les a encouragés à « regarder vers l’avenir ». Le mot qu’il a le plus utilisé était « courage ». Il a aussi prié avec eux.

Un chapelet fait par des détenus

« Les jeunes étaient très émus », a ajouté le directeur de la salle de presse. L’une des filles, « très bavarde », a « raconté différentes choses au pape, elle lui a fait bénir divers objets et lui a chanté une petite chanson qu’elle avait composée pour lui » et enfin « elle lui a lu une longue lettre écrite de la part de ses camarades de détention ».

Le pape a béni leurs objets religieux et signé les photos qu’ils avaient de lui. Selon un reportage de Radio Vatican, l’une des jeunes filles « ployait sous le poids des dizaines de chapelets qu’elle portait autour du cou pour que le pape les bénisse, avant qu’elle ne les rapporte à ses amies en prison ».

Les huit jeunes lui ont offert un immense chapelet en polystyrène fabriqué par eux. Sur la croix étaient écrit les mots suivants : « Plus jamais Candelaria ». Candelaria fait référence au meurtre de huit jeunes de la rue, entre 11 et 20 ans, qui dormaient devant l’église de Candelaria, il y a vingt ans, dans la nuit du 23 juillet 1993. Ils ont été tués par des « escadrons de la mort ». Les grains du chapelet portaient leurs noms.

Une amitié particulière

Les jeunes détenus étaient accompagnés par l’aumônier de la prison et par un magistrat qui suit leurs cas. Pour certains d’entre eux, a précisé le P. Lombardi, « il y aura dans les prochains jours une mesure de clémence, c’est pourquoi cette rencontre est aussi le prélude à une nouvelle possibilité dans leur vie ».

Mais « l’engagement de toute la société autour de ces jeunes est important, pour qu’ils puissent retrouver l’espérance, le sens de l’engagement et une vie insérée dans la société, une vie d’amour et de coexistence pacifique avec les autres, et non une vie de violence », a-t-il commenté.

Le pape François a « une relation familière de longue date avec les jeunes détenus », a rappelé le P. Lombardi : « il a aussi une amitié fidèle avec un groupe d’entre eux : il m’a dit qu’il téléphonait pratiquement tous les quinze jours à un groupe de jeunes prisonniers qu’il connaît en Argentine. Il en a connu quelques-uns et puis ceux-ci se sont liés d’amitié avec d’autres qui sont en prison et maintenant le groupe est nombreux et le pape continue à cultiver cette amitié ».

Peu après son élection, le pape François a souhaité célébrer la messe avec des détenus de la prison des mineurs de Casal del Marmo, à Rome, pour le « lavement des pieds » du Jeudi saint.

Traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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