« Le tourisme joue un rôle fondamental dans la protection de l’environnement, pouvant être un grand allié, mais aussi un féroce ennemi », souligne le Saint-Siège qui invite à « un changement de mentalité qui conduise à adopter un style de vie différent, caractérisé par la sobriété et par l’autodiscipline ».
Le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement publie un message à l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, qui sera célébrée le 27 septembre 2013 sur le thème : « Le tourisme et l’eau : protéger notre avenir commun ».
Allié ou ennemi de l’environnement
Le cardinal Antonio Maria Vegliò et Mgr Joseph Kalathiparambil, respectivement président et secrétaire du dicastère, soulignent qu’il « ne fait aucun doute que le tourisme joue un rôle fondamental dans la protection de l’environnement, pouvant être un grand allié, mais aussi un féroce ennemi ».
« Si, par exemple, en vue d’un bénéfice économique facile et rapide, on permet à l’industrie touristique de polluer un lieu, celui-ci cessera d’être une destination attirant les touristes », font-ils observer.
Si l’eau « clef du développement durable, est un élément essentiel pour la vie », le message rappelle en particulier que « pour le secteur touristique, l’eau est d’une importance cruciale, un actif et une ressource ».
Un actif, explique-t-il, « dans la mesure où des millions de touristes cherchent à profiter de cet élément durant leurs jours de repos, en choisissant comme destinations certains écosystèmes où l’eau est le trait le plus caractéristique (zones humides, plages, fleuves, lacs, cascades, îles, glaciers ou névés, pour en citer quelques-uns) ou en cherchant à bénéficier de ses nombreux avantages (particulièrement dans des centres balnéaires ou thermaux) ».
« L’eau est aussi une ressource pour le secteur touristique, notamment pour les hôtels, les restaurants et les activités de loisirs ».
Un changement de mentalité
Or, fait observer le texte, « le tourisme rivalise souvent aussi avec d’autres secteurs pour son utilisation et, quelquefois, on constate que l’eau est abondante et gaspillée dans les structures touristiques, tandis qu’elle vient à manquer pour les populations environnantes ».
Le dicastère appelle à promouvoir « un tourisme écologique, respectueux et durable », qui puisse « favoriser la création d’emplois, soutenir l’économie locale et réduire la pauvreté ».
Pour cela, « tous ceux qui sont impliqués dans le phénomène du tourisme ont une forte responsabilité dans la gestion de l’eau », notamment « son usage rationnel ». Cette situation requiert « surtout un changement de mentalité qui conduise à adopter un style de vie différent, caractérisé par la sobriété et par l’autodiscipline ».
Concrètement, « il faut faire en sorte que le touriste soit conscient et réfléchisse sur ses responsabilités et sur l’impact de son voyage. Il doit pouvoir arriver à la conviction que tout n’est pas permis, même si personnellement il pourrait en assumer le coût financier. Nous devons éduquer et encourager les petits gestes qui nous permettent de ne pas gaspiller ou contaminer l’eau et qui nous aident, en même temps, à apprécier davantage son importance ».
La symbolique chrétienne de l’eau
Pour l’Eglise, « l’eau parle aussi de son Créateur et rappelle son histoire d’amour pour l’humanité. La prière de bénédiction de l’eau, utilisée dans la liturgie romaine lors de la Veillée pascale et pour le rituel du Baptême, est éloquente à cet égard. Elle rappelle que le Seigneur s’est servi de ce don comme signe et mémoire de sa bonté : la Création, le déluge qui met fin au péché, le passage de la mer Rouge qui libère de l’esclavage, le Baptême de Jésus dans le Jourdain, le lavement des pieds qui se transforme en précepte d’amour, l’eau qui coule du côté du Crucifié, le mandat du Ressuscité de faire des disciples et de les baptiser ».
L’eau, poursuit le texte, « parle de vie, de purification, de régénération et de transcendance. Dans la liturgie, l’eau manifeste la vie de Dieu qui est communiquée dans le Christ ».
« Jésus lui-même se présente comme celui qui apaise la soif, de son sein jaillissent des fleuves d’eau vive (cf. Jn 7, 38), et dans son dialogue avec la Samaritaine, il affirme : « celui qui boit de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif » (Jn 4, 14). La soif évoque les désirs les plus profonds du cœur humain, ses échecs et sa recherche d’un bonheur authentique au-delà de soi-même. Or, le Christ est celui qui offre l’eau qui étanche la soif intérieure. »
Le dicastère conclut en invitant à « louer », sur le modèle de saint François d’Assise : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur l’Eau, qui est très utile et humble et précieuse et chaste ».