Le pape se rendra au Latran pour « prendre possession » de sa cathédrale le 7 avril, à 17 h 30, dimanche de la Miséricorde divine, annonce le Vatican. Un choix très significatif de l’orientation que le pape veut donner à son ministère d’évêque de Rome.
La « prise de possession » des quatre basiliques majeures et papales du Latran, de Sainte-Marie-Majeure, de Saint-Paul et Saint-Pierre font partie des rites d’inauguration du pontificat, récemment allégés par la réforme de Benoît XVI.
La basilique est à la fois dédiée au Sauveur et aux deux « Jean », le Baptiste et l’Evangéliste.
Le pape François a donc choisi la fête de la Miséricorde divine pour « prendre possession » de sa cathédrale, Saint-Jean-du-Latran, ce qui met d’autant plus en valeur la première partie de sa devise: « Miserando atque eligendo ».
On dit « du » Latran, parce qu’on dit « le Latran »pour désigner à la fois la basilique, le baptistère, et les bâtiments attenants, dans lequels l’évêque de Rome a également un appartement à sa disposition. Le palais du Latran est le siège du vicariat de Rome.
Le pape bouleversera le rituel prévu – publié en 2005 -, puisque la couleur liturgique prévue est le rouge, tandis que le premier dimanche de Pâques, les ornements liturgiques sont blancs.
La célébration comprend le rite très significatif de la prise de possession de la cathèdre romaine de pierre ornée de mosaïques.
Le pape se dirige vers l’autel, sur lequel veillent – dans le « Ciborium » – les reliques des saints patrons de l’Eglise de Rome, Pierre et Paul. Il l’embrasse et il l’encense, avant de se diriger au pied de la cathèdre.
Il monte alors sur la première marche et il se retourne vers l’assemblée pour le début de la célbration « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Puis vient le souhait de la paix et le kyrie.
Le cardinal vicaire – aujourd’hui le cardinal Agostino Vallini, présent à la loggia dès la première bénédiction Urbi et Orbi du 13 mars, par volonté du pape – exprime alors la joie de l’Eglise de Rome au moment où leur évêque prend possession de « la cathèdre de Pierre sur lequel est fondée l’Eglise ».
Or, au moment où « Pierre » doit monter, le cardinal vicaire lui rappelle l’humilité et le service qui lui est confié: « Comme le vigneron qui surveille la vigne d’en-haut, tu es placé dans une position élevée pour te soucier avec beaucoup d’attention du Peuple qui t’est confié. Rappelle-toi que tu occupes la cathèdre pastorale pour veiller sur le troupeau du Christ. Ton honneur est l’honneur de toute l’Eglise et c’est pour tes frères un soutien valide et sûr. Tu seras vraiment honoré lorsqu’à chacun sera reconnu l’honneur qui lui revient ».
Il achève sa prière en rappelant le titre de l’évêque de Rome: « Tu es le ‘Serviteur des serviteurs de Dieu’ » – Servus servorum Dei tu es -. Alors le nouveau pape peut monter les marches et il s’assied sur la cathèdre.
C’est ce signe de grande humilité qui est certainement le moment le plus caractéristique des rites de la « prise de possession », avec ce mouvement de descente spirituelle et de montée matérielle des marches.
Une représentation du diocèse – et des différents états de vie dans l’Eglsie – vient ensuite promettre obéissance au nouvel évêque de Rome. Et la célébration eucharistique se poursuit avec le chant du « Gloria ».
La préface de la prière aucharistique est celle de l’Esprit Saint (II), qui souligne la mission de l’Esprit Saint dans l’Eglise.
On se souvient que la fête de la miséricorde divine a été instituée en l’An 2000 par Jean-Paul II, conformément à la demande du Christ à sainte Faustine Kowalska – pemière sainte de l’An 2000.
« La canonisation de Sœur Faustine revêt une éloquence particulière: à travers cet acte, j’entends transmettre aujourd’hui ce message au nouveau millénaire », disait Jean-Paul II le 30 avril 2000, place Saint-Pierre, lors de cette canonisation.
Il ajoutait ce qui semble un vrai testament spirituel: « Je le transmets à tous les hommes afin qu’ils apprennent à connaître toujours mieux le véritable visage de Dieu et le véritable visage de leurs frères. L’amour de Dieu et l’amour des frères sont en effet indissociables (…). Il n’est pas facile, en effet, d’aimer d’un amour profond, fait de don authentique de soi. Cet amour ne s’apprend qu’à l’école de Dieu, à la chaleur de sa charité. En fixant le regard sur Lui, en nous syntonisant sur son cœur de Père, nous devenons capables de regarder nos frères avec des yeux nouveaux, dans une attitude de gratuité et de partage, de générosité et de pardon. Tout cela est la miséricorde! »