Les cardinaux français confirment, s’il en était besoin, que le décor de la chapelle Sixtine joue une influence certaine sur les cardinaux réunis en conclave.
Lors d’une conférence de presse ce 14 mars, les trois cardinaux français André Vingt-Trois, Philippe Barbarin et Jean-Pierre Ricard, ont témoigné de leur vécu personnel du conclave qui s’est conclu hier, 13 mars 2013, avec l’élection du pape François.
Le cardinal Vingt-Trois, qui vivait son premier conclave, a confié avoir apprécié « la ritualisation » de l’élection qui « a cet effet d’accentuer la conscience de l’évènement que l’on vit ».
L’archevêque de Paris a confié que lors des votes, il faisait face à la représentation picturale de la prédication sur la montagne, où Jésus « remet la loi nouvelle », un appel pour le cardinal à « revenir à la mission » que le Christ a donnée, et à « y correspondre le mieux possible ».
Pour le cardinal Ricard, qui vivait aussi son premier conclave, ce temps « de retraite et de retrait », coupé du monde – sans télévision, ni radio, ni internet, ni téléphone, ni journaux – était « appréciable » : « on a besoin de cela pour vivre dans la foi et la prière ce discernement ».
Dans la chapelle Sixtine, il était assis devant la scène d’Evangile de « l’appel des premiers disciples ». Il s’est dit impressionné par la fresque du Jugement dernier de Michel-Ange : « ce qui m’a frappé c’est qu’au moment où vous allez mettre le bulletin, vous ne voyez que les damnés et démons, parce que c’est le bas de la fresque », a-t-il raconté avec humour.
Le cardinal Barbarin en revanche vivait son deuxième conclave, après celui qui avait élu Benoît XVI en 2005. Il était assis « devant le prophète Daniel », et se sentait « très en dialogue avec l’Eglise », proche d’Israël aussi, car le Grand rabbin de France lui avait téléphoné peu avant le conclave.
Selon l’archevêque de Lyon, ce conclave présentait par rapport au précédent « moins de stress et plus de prière », comme ce temps d’adoration mercredi après-midi, avant le quatrième scrutin.
Et qu’ont dit les cardinaux français au moment de saluer le nouveau pape personnellement ?
Le cardinal Barbarin a déclaré : « Je vous promets ma prière tous les jours et ma fidélité absolue ».
Le cardinal Vingt-Trois lui a assuré que « les catholiques de France prient pour lui ». Mais « ce premier contact m’a beaucoup ému, je ne pouvais pas lui dire grand-chose », a-t-il ajouté.
Quant au cardinal Ricard, qui a exprimé sa « grande joie » et sa « prière pour lui », il s’est entendu répondre par le pape : « J’en ai besoin ».