Avant de partir à Rome, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, devenu le pape François, a invité les Argentins, et plus spécialement les habitants de Buenos Aires à construire en vue de la Semaine Sainte une Eglise aux « portes ouvertes » et qui ne se satisfasse pas des « conformismes ».
Il a en effet adressé une lettre en ces termes le 4 mars, aux paroisses de la ville dont il était archevêque, et où il est né le 17 décembre 1936, dans le quartier de Flores.
Après des études de technicien en chimie, il s’oriente vers le sacerdoce et rejoint la Compagnie de Jésus.
Il étudie la philosophie et la théologie aux facultés de l’Université Máximo San José. Ordonné prêtre le 13 décembre 1969, il accomplit plus tard un troisième cycle à l’Université d’Alcalá de Henares (1986) et complète sa thèse de doctorat en Allemagne.
Au sein de sa communauté, il est nommé tour à tour maître des novices et professeur de théologie, puis provincial des jésuites dans son pays et président de la Conférence épiscopale de 2005 à 2011.
Il est nommé archevêque de Buenos Aires le 28 février 1998. Jean-Paul II le créé cardinal le 21 février 2001.
D’une grande simplicité, le cardinal se déplace habituellement en métro ou en tram, il cuisine lui-même, a déclaré le P. Lombardi. Il a une solide expérience pastorale et est connu pour sa volonté d’énoncer des vérités de façon claire. Sa page Facebook a reçu plus de 37.000 « j’aime ».
A plusieurs reprises, il s’est opposé fortement aux autorités locales sur des questions telles que l’avortement, le mariage homosexuel et la libéralisation des drogues. Il a déploré aussi le « manque d’humilité » des gouvernants.
Le cardinal primat d’Argentine a toujours pris une position proche des couches moins favorisées de la société et récemment, il aurait critiqué des prêtres qui refusaient de baptiser les enfants nés en dehors du mariage.
Il a demandé aux religieux de « sortir et de témoigner, de manifester leur souci de leurs frères », parce que la culture de la rencontre, dit-il « fait de nous des frères, des fils, et non pas des associés d’une ONG ou des prosélytes d’une multinationale ».
A différentes occasions, il a dénoncé la corruption et la traite des êtres humains, en employant des images fortes : « On traite un chien mieux que ces esclaves ». En dénonçant spécialement « l’esclavage » des jeunes : « il y a des jeunes dans la rue, depuis des années, on ne sait pas exactement combien, mais ils sont nombreux » et la traite des jeunes femmes, en vue de la prostitution.
Il a défendu la vie humaine déplorant que l’on supprime « la valeur suprême de la vie » et que l’on ignore « les droits des enfants à naître ». Pour lui, « l’avortement n’est jamais une solution. »
Il s’est opposé à la libéralisation de la drogue et a exhorté les jeunes à ne pas croire aux « marchands de mort ».
Il voit dans les travaux de la 5e Conférence générale des évêques d’Amérique latin et des Caraïbes, à Aparecida, inaugurée par Benoît XVI le 13 mai 2007, une vraie inspiration de l’Esprit Saint.