Le cardinal Sarah, 67 ans, originaire de Guinée Conakry, participera au prochain conclave qui élira le successeur de Benoît XVI. Il a été créé cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du 20 novembre 2010.
Avant d’être appelé au service des dicastères du Vatican, le cardinal était archevêque de Conakry depuis l’âge de 34 ans (1979), nomination qui avait fait de lui le plus jeune évêque du monde, surnommé par Jean-Paul II « le bébé évêque ».
D’après le JDD, qui a enquêté sur sa terre natale, le jeune évêque avait d’ailleurs un lien spécial avec le bienheureux pape : lors de son voyage en Guinée en 1992, dans le jardin de l’archevêché de Conakry, après la célébration à la grotte de Notre-Dame de Lourdes, Jean-Paul II avait enlevé ses ornements pour les déposer sur les épaules de Mgr Robert Sarah. Geste rare, commente le P. Côme Traoré, secrétaire général de la Conférence épiscopale de Guinée.
Toujours selon le JDD, le cardinal est originaire d’une petite ethnie de la frontière sénégalaise, les Coniagui, évangélisés par les Père Blancs. Robert Sarah a entendu l’appel sacerdotal très jeune, à 12ans, et est entré sans tarder au petit séminaire.
Il a étudié en Côte-d’Ivoire et à Nancy. Après son ordination (1969), il a étudié à Rome, où il a obtenu une licence en théologie à l’Université pontificale grégorienne et à Jérusalem pour une licence en Ecriture à la « Studium Biblicum Franciscanum ».
En 2011, le cardinal Sarah a été nommé secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Puis en 2010, Benoît XVI l’a nommé président du Conseil pontifical «Cor Unum», organe dit « de la charité du pape ».
Chaque année, c’est donc lui qui présente le message de carême du pape, en tant que président de ce dicastère, selon la tradition.
Par ce même ministère, le cardinal Sarah a été l’envoyé du pape au Liban, pour soutenir les réfugiés et les chrétiens de Syrie, du 7 au 10 novembre dernier, apportant une aide humanitaire d’un million de dollars (cf. Zenit du 7 novembre 2012).
Dans ce cadre, il a rendu visite à des réfugiés syriens. En février dernier à nouveau, le cardinal a visité 200 familles réfugiées dans la paroisse latine de Zarqa en Jordanie.
Dernièrement, au cours de l’assemblée plénière de son dicastère, le cardinal Sarah a fait une intervention très remarquée, en invitant tous les organismes caritatifs d’Eglise à « revenir à la foi » : il a fermement condamné la gouvernance mondiale qui impose « une vision négative et destructive de l’homme et de la femme » en échange d’aides financières pour le développement des pays les plus pauvres.
S’inquiétant d’une « sécularisation de la charité chrétienne » qui se laisserait séduire par cette gouvernance, il a appelé à « réfléchir sur la charité et sur l’anthropologie chrétienne » (cf. Zenit du 18 janvier 2013).
Lors d’un récent entretien accordé à Zenit, le cardinal Sarah a rappelé que « les œuvres de charité sont un moyen concret par lequel le croyant peut accueillir le Christ dans sa vie quotidienne, en embrassant les besoins de son frère ».
« Il ne faut pas oublier que tout geste de charité chrétienne n’est pas simplement un soutien matériel, mais une manière de reconnaître concrètement le visage de Jésus pauvre et souffrant dans le frère qui est dans le besoin. Celui qui aime concrètement le pauvre aime aussi Jésus. », a-t-il ajouté.
Le cardinal Sarah est également membre de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, du Conseil pontifical pour les laïcs et du Conseil pontifical « justice et paix ».