Des dizaines de groupes d'intérêt ont déjà déposé des mémoires pour influencer la Cour © Médias sociaux

Des dizaines de groupes d'intérêt ont déjà déposé des mémoires pour influencer la Cour © Médias sociaux

Sport féminin et identité de genre : les évêques américains montent au front

Ils contestent l’abrogation des lois sur les équipes exclusivement féminines, jugée menaçante pour les institutions catholiques

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(ZENIT News / Washington, 25/09/2025). – La Cour suprême des États-Unis s’apprête à statuer sur l’un des débats culturels et juridiques les plus controversés de ces dernières années : la possibilité pour les États de restreindre la participation aux sports féminins, pour les athlètes de sexe biologique masculin. Deux affaires en cours – l’état de Virginie-Occidentale contre BPJ et Little contre Hecox – pourraient déterminer la portée des lois d’Etat visant à séparer les équipes sportives féminines des compétiteurs masculins. 

L’entrée en scène des évêques américains

Des dizaines de groupes d’intérêt ont déjà déposé des mémoires visant à influencer la Cour. Parmi les dernières voix à se joindre à cette démarche figure la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), dont la présentation en tant qu’ « amicus curiae » souligne non seulement les préoccupations juridiques, mais aussi les implications culturelles, éducatives et théologiques plus larges de la décision finale.

Défense des équipes exclusivement féminines

Les évêques soutiennent que les lois en vigueur protégeant les équipes exclusivement féminines sont constitutionnellement fondées et que leur abrogation entraînerait des conséquences pratiques désastreuses pour les écoles et institutions catholiques. Leur principal argument est que les avantages naturels de la physiologie masculine créent des conditions inégales, et que le maintien de catégories distinctes pour les femmes garantit l’équité, la sécurité et l’égalité des chances.

Une dimension doctrinale et éducative

Cependant, le mémoire est plus qu’un avis juridique ; il s’agit aussi d’une défense de la doctrine catholique sur l’immutabilité du sexe. Exiger des écoles catholiques qu’elles autorisent la participation des hommes aux équipes féminines, écrivent les évêques, compromettrait à la fois leur mission et leur capacité à recevoir des financements fédéraux. « Ce que les élèves voient est souvent plus influent que ce qu’ils entendent », souligne le document. « Constater jour après jour, sur le terrain ou dans les vestiaires, que des hommes peuvent concourir en tant que femmes véhicule une vision erronée de la réalité. »

Des conséquences pour les institutions catholiques

L’USCCB prévient que si la Cour confirme les décisions des tribunaux inférieurs en faveur de la participation des personnes transgenres, les institutions catholiques du pays pourraient être contraintes de faire un choix intenable : se conformer à des exigences qu’elles jugent incompatibles avec leur foi ou renoncer au soutien fédéral à leurs programmes éducatifs et sportifs. Les évêques suggèrent même que les conséquences pourraient s’étendre au-delà des écoles, aux hôpitaux catholiques et autres ministères dépendant de fonds publics.

Huit points clés présentés à la Cour

Leur rapport expose huit points clés, allant de la défense constitutionnelle des équipes exclusivement féminines à l’affirmation selon laquelle l’annulation des protections actuelles exclurait les femmes d’une compétition équitable et compromettrait la mission éducative catholique. Derrière le langage juridique formel se cache un thème récurrent : accepter le principe selon lequel un homme peut concourir en tant que femme, affirment-ils, revient à cautionner une erreur anthropologique que la doctrine catholique rejette.

Des affaires emblématiques du débat national

Les affaires portées devant la Cour, fondées sur les histoires d’un jeune de Virginie-Occidentale et d’un athlète de l’Idaho souhaitant intégrer des équipes d’athlétisme féminines, sont devenues emblématiques du débat national plus large. Les enjeux sont considérables, non seulement pour les gouvernements des États soucieux de faire respecter leurs lois, mais aussi pour les institutions religieuses, prises entre les exigences de la loi et leurs propres doctrines.

Entre droit constitutionnel et vision catholique

Pour la Cour suprême, la question se pose sous l’angle des droits constitutionnels et de l’interprétation du Titre IX. Pour les évêques, il s’agit également de préserver la vision catholique de la vérité, de l’anthropologie et de l’équité dans l’éducation. Quelle que soit la décision des juges, leur jugement résonnera bien au-delà des terrains de sport de Virginie-Occidentale ou de l’Idaho et définira la façon dont les États-Unis abordent la question de la collision entre l’identité de genre, la liberté religieuse et l’avenir du sport féminin.

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Tim Daniels

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