"Vouloir interdire la prière en public, n’est-ce pas un peu comme vouloir interdire de penser ? " © diocesemontreal.org

"Vouloir interdire la prière en public, n’est-ce pas un peu comme vouloir interdire de penser ? " © diocesemontreal.org

Le gouvernement du Québec veut interdire toute prière dans la rue

Une « atteinte à la liberté religieuse » déclare l’archevêque de Montréal

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Suite à un rassemblement de musulmans venus prier dans les rues de Montréal en juin dernier, le gouvernement québécois a confirmé fin août 2025 son intention d’interdire la prière dans les lieux publics, afin de « renforcer la laïcité » dans le pays.

Ce projet de loi vise toutes les religions et sera débattu cet automne à l’Assemblée nationale du Québec. L’objectif étant de faire adopter le texte avant la fin de l’année 2025, comme l’avait annoncé le Premier ministre en décembre 2024, François Legault.

Cette annonce gouvernementale fait beaucoup réagir, en particulier au sein de l’Église catholique. Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, rappelle l’importance de la prière dans toute vie sociétale, qu’elle soit privée ou publique, « car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20). 

Ne pas « confondre neutralité de l’État et neutralisation de la société »
Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal © Diocèse de Montréal

Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal © Diocèse de Montréal

L’archevêque déclare que ce projet de loi soulève « de sérieuses inquiétudes quant au respect des libertés fondamentales dans une société démocratique », et que « la liberté religieuse n’est pas confinée aux lieux de culte : elle fait partie intégrante du vivre-ensemble. Restreindre la prière à la sphère privée reviendrait à réduire l’espace de liberté de toute la société ».

Il ajoute qu’une telle interdiction pourrait mettre en péril certaines traditions catholiques québécoises comme la marche du Pardon, la Fête-Dieu, le Chemin de croix, la marche des Rameaux ou encore la marche de la Paix. Ces événements se déroulent chaque année dans la dignité et sont des lieux de rencontre, de prière et de paix. Pour Mgr Lépine, interdire la prière en public reviendrait à compromettre l’existence même de ces évènements ecclésiaux.

« Confondre neutralité de l’État et neutralisation de la société conduirait à une grave régression » ajoute l’archevêque de Montréal : « Au fond, vouloir interdire la prière en public, n’est-ce pas un peu comme vouloir interdire de penser ? »

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Anne van Merris

Journaliste française, Anne van Merris a été formée à l'Institut européen de journalisme Robert Schuman, à Bruxelles. Elle a été responsable communication au service de l'Église catholique et responsable commerciale dans le privé. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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