L’avant-dernière conférence de presse du Synode s’est tenue mercredi 23 octobre 2024 au Vatican. Parmi les sujets abordés figuraient, entres autres, le rôle et l’autorité des évêques, l’autorité doctrinale des conférences épiscopales et les Églises catholiques orientales.
Ce même jour, le Conseil ordinaire du Synode a été renouvelé avec l’élection de nouveaux membres. Le pape François a apporté une modification en augmentant le nombre total de membres à 17. Douze d’entre eux ont été élus parmi les évêques diocésains ou éparchiaux, et quatre seront nommés par le pape ultérieurement.
Mais l’information la plus marquante de ce mercredi portait sur la proposition du document final, dont une première ébauche a été distribuée aux participants lundi dernier. Ceux-ci avaient jusqu’à mercredi midi pour envoyer leurs remarques au secrétariat général du Synode : plus de 1 000 corrections ont été faites, dont 951 signées par des groupes de personnes. Ces amendements seront pris en compte et intégrés dans le document final, qui sera présenté et voté samedi prochain.
L’autorité des évêques se fonde sur le « service »
Le cardinal Robert Prevost, préfet du Dicastère pour les évêques, a parlé du rôle et de l’autorité des évêques et des conférences épiscopales, et particulièrement du processus de sélection pour la nomination des évêques. Il a ensuite insisté sur le fait que les évêques ne sont pas des « administrateurs d’entreprise », mais qu’ils doivent être avant tout des pasteurs qui accompagnent le peuple de Dieu qui leur est confié.
Le cardinal a insisté sur le fait que l’autorité d’un évêque est fondée sur le « service ». Dans ce contexte, il a souligné la nécessité pour les évêques de consulter et de travailler avec les prêtres, les religieux et les laïcs, ainsi que les diverses structures synodales déjà reconnues dans le droit canonique.
Conférences épiscopales : agir en communion avec l’ensemble de l’Église
Lors du briefing, il a également été relevé le besoin d’avoir des rassemblements épiscopaux et ecclésiaux impliquant l’ensemble du peuple de Dieu et se situant à tous les niveaux de l’Église, ainsi que l’importance de renforcer les conseils pastoraux.
Le P. Gilles Routhier, théologien québécois et expert en ecclésiologie et en histoire de l’Église, a traité la question de l’autorité doctrinale des conférences épiscopales. Il a noté que la question n’est pas nouvelle, puisqu’elle a été abordée dans plusieurs documents magistériels depuis Vatican II. Il a souligné en outre que les conférences épiscopales n’ont pas l’autorité de proposer de nouveaux dogmes, mais doivent agir en communion avec l’ensemble de l’Église et avec le pape.
Les Églises catholiques orientales : richesse de l’unité de l’Église
Enfin, le prêtre maronite libanais Khalil Alwan, secrétaire général du Conseil des Patriarches catholiques d’Orient (CPCO), a rappelé que les Églises catholiques orientales ne sont pas simplement des Églises locales, mais aussi des Églises apostoliques et patriarcales avec leur propre juridiction, leurs traditions et leur héritage.
Le prêtre a déclaré qu’au cours de ce Synode, les catholiques orientaux ont fait l’expérience de la richesse de l’unité de l’Église, qui est pourtant diverse. « Grâce au discernement dans l’Esprit » a-t-il dit, « nous avons trouvé chez les autres de la compassion, de la compréhension et de l’espoir (…). La Croix n’est pas le dernier mot. Dieu a préparé un chemin de vie même dans la souffrance. »