Nicola Rosetti, Author at ZENIT - Français https://fr.zenit.org/author/nicolarosetti/ Le monde vu de Rome Tue, 24 Jun 2014 00:00:00 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Nicola Rosetti, Author at ZENIT - Français https://fr.zenit.org/author/nicolarosetti/ 32 32 Le pape François, par un de ses anciens professeurs https://fr.zenit.org/2014/06/24/le-pape-francois-par-un-de-ses-anciens-professeurs/ https://fr.zenit.org/2014/06/24/le-pape-francois-par-un-de-ses-anciens-professeurs/#respond Tue, 24 Jun 2014 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/le-pape-francois-par-un-de-ses-anciens-professeurs/ Entretien avec le P. Juan Carlos Scannone

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Le P. Juan Carlos Scannone, jésuite âgé de 82 ans, a été l’un des professeurs du pape François au séminaire de Villa Devoto en Argentine. Depuis mi-avril, il vit à Rome, au collège des écrivains de la revue jésuite « Civiltà Cattolica ».

Il évoque les années de séminaire de Jorge Mario Bergoglio, son élection comme pape, et explique aussi sa pensée à la lumière de la « théologie du peuple », une école de pensée religieuse qui a revalorisé les thèmes de l’inculturation et de la piété populaire à l’intérieur de la réflexion théologique.

Zenit – Quel étudiant était Jorge Maria Bergoglio ?

P. Juan Carlos Scannone – C’était un bon étudiant. Je lui ai enseigné le grec et la littérature avant qu’il ne devienne jésuite, quand il était encore séminariste. Il était actif, ce n’était pas le meilleur de la classe, mais il était certainement un des meilleurs ! Il était appliqué, mais je ne me souviens pas de faits précis. Évidemment, à l’époque, je ne savais pas qu’il deviendrait jésuite et pape ! Je me souviens qu’à cette époque il est tombé gravement malade : un simple rhume s’est transformé en pneumonie et il a fallu carrément l’opérer et il a surmonté cette épreuve avec une grande force.

Vous attendiez-vous à l’élection du cardinal Bergoglio sur le siège pontifical ?

Non, sincèrement, je ne m’y attendais pas. Je savais qu’il avait obtenu beaucoup de voix lors de l’élection de Benoît XVI, au conclave de 2005, mais je pensais qu’avec la renonciation de Ratzinger, les cardinaux allaient élire un pape beaucoup plus jeune. Et donc, non, je ne m’y attendais pas, principalement à cause de son âge.

C’est le premier pape d’Amérique latine. Qu’est-ce que cela implique pour l’Église universelle ?

L’Amérique latine, continent en majorité catholique et pauvre, a une sensibilité évangélique particulière envers l’option préférentielle pour les pauvres. Ce qui avait été explicite pendant la Conférence de Medellin est devenu encore plus important pendant celle de Puebla pour culminer ensuite lors de celle d’Aparecida, au Brésil, en 2007. Les derniers papes ont tous suivi cette ligne. Lorsque Jean-Paul II est allé à Puebla, il a fait de l’amour pour les pauvres un des fondements de son pontificat. Il l’a exprimé clairement dans l’encyclique « Sollicitudo rei socialis ». Et quand Benoît XVI est allé à Aparecida, au Brésil, en 2007, pour inaugurer la conférence, il a confirmé que les racines de cette option étaient christologiques, parce que c’est le Christ qui, le premier, a eu une option préférentielle pour les pauvres.

Les paroles du pape François ont parfois été considérées comme proches de la « théologie de la libération ». Pour vous, elles s’inscrivent dans la « théologie du peuple ». Quelles sont les différences ?

En 1982, un père de la Grégorienne, le P. Neufeld, m’avait demandé un article sur la théologie de la libération pour le livre « Problèmes et perspective de l’idéologie dogmatique ». Ma contribution a été d’abord publiée en italien, puis traduite en allemand et ensuite en espagnol. Dans l’article, je faisais la distinction entre quatre courants et l’un d’eux était ce que l’on appelle aujourd’hui la « théologie du peuple ». Deux ans plus tard, la Congrégation pour la doctrine de la foi a présenté le premier document sur quelques aspects de la théologie de la libération, « Libertatis nuntius ». Antonio Quarracino, qui allait devenir plus tard archevêque de Buenos Aires et qui était alors secrétaire du Conseil épiscopal latino-américain (Celam), a réaffirmé l’existence de ces quatre courants à l’intérieur de la théologie de la libération, chacun avec ses caractéristiques propres.

La caractéristique principale de la théologie du peuple est qu’elle n’a jamais utilisé ni la méthode ni les catégories de l’analyse marxiste de la réalité mais, sans nier la racine sociale, elle a fait le choix de l’analyse historico-culturelle. L’aspect historico-culturel prend le dessus, sans supprimer l’importance de l’aspect historico-politique. En outre, la piété populaire y est fortement revalorisée et on en vient même à parler de « spiritualité et mystique populaire ». Le pape François, dans « Evangelii gaudium », donne beaucoup d’importance au thème de la spiritualité populaire et traite même deux fois de ce thème, en raison de l’importance que revêt l’inculturation dans la culture latino-américaine. La culture populaire s’évangélise elle-même et évangélise les prochaines générations.

Selon vous il faudrait valoriser la dévotion populaire ?

Je crois que, quand il y a une vraie dévotion et spiritualité populaire, c’est la foi qui s’incarne et devient opérante à travers la charité. Une caractéristique de la piété populaire est qu’il ne s’agit pas d’une spiritualité individualiste, mais ouverte à ceux qui souffrent, aux pécheurs et, si elle est ainsi, elle est réellement évangélique. En 1975, il y a eu une réunion à Rome, au cours de laquelle un travail a été fait par continent. L’un des thèmes était la valorisation de la sagesse populaire, qui est un élément de la piété populaire. Ce thème a principalement émergé dans trois groupes : le plus fortement dans le groupe latino-américain, puis dans le groupe africain et ensuite dans celui d’Europe du sud (constitué d’Italiens, logiquement, mais aussi d’Espagnols et de Portugais).

En Italie, même si des années se sont écoulées et que je n’ai pas d’expérience directe, je crois qu’a été conservée une véritable spiritualité populaire qu’il faut savoir valoriser pour évangéliser une sécularisation qui ne soit pas séculariste. En Argentine, à Buenos Aires, où le pape était évêque, il existe des dévotions qui viennent d’Italie, même si là-bas elles sont encore plus fortes qu’en Italie. Par exemple, chaque année, le 7 août, on célèbre Saint Gaétan, patron du pain et du travail et des millions de personnes viennent visiter l’église du saint, pour toucher sa statue et « en prendre la grâce » comme je l’ai vu faire avec la statue de la Vierge par le pape lui-même… C’est la même chose avec la Vierge de Pompéi, le sanctuaire marial le plus important de la ville de Buenos Aires.

Quel rapport avez-vous aujourd’hui avec votre ancien élève ?

Un très bon rapport. Je suis venu travailler à « La Civiltà Cattolica », précisément pour collaborer avec la revue dans la compréhension de la pensée, du charisme et de l’action du pape. J’ai écrit, récemment, un article sur le pape François et la théologie du peuple et je suis en train d’en écrire plusieurs autres. Je l’ai rencontré à deux occasions : la première fois à Sainte-Marthe. Ensuite, il m’a invité pour prendre le petit-déjeuner avec lui et nous avons poursuivi notre conversation.

Traduction de Constance Roques

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Pourquoi le pape jésuite a choisi de s'appeler François https://fr.zenit.org/2014/03/14/pourquoi-le-pape-jesuite-a-choisi-de-s-appeler-francois/ https://fr.zenit.org/2014/03/14/pourquoi-le-pape-jesuite-a-choisi-de-s-appeler-francois/#respond Fri, 14 Mar 2014 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/pourquoi-le-pape-jesuite-a-choisi-de-s-appeler-francois/ Les affinités spirituelles entre le Poverello et saint Ignace

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Une année est passée depuis qu’au soir du 13 mars 2013, le cardinal protodiacre Jean-Louis Tauran est apparu au balcon de la loge centrale de Saint-Pierre pour annoncer au monde l’arrivée du cardinal Jorge Mario Bergoglio sur le Siège de Pierre.

Le pontificat a commencé sous le signe de plusieurs « primats » : premier pape latino-américain, premier jésuite à devenir évêque de Rome et premier pape à prendre le nom de François.

Ce dernier point appelle quelques éclaircissements : pourquoi le pape jésuite a-t-il choisi de s’appeler comme le fondateur des Frères Mineurs ? L’explication a été donnée par le pape en personne, lors de sa première rencontre avec les journalistes, le 16 mars. Le pape expliqua comment le nom de François lui était venu à l’esprit, lorsque son confrère le cardinal Claudio Hummes, après son élection, lui avait dit: « N’oublie pas les pauvres ». C’est à ce moment-là que le cardinal Bergoglio décida de prendre le nom de François.

Mais une autre explication peut venir en visitant un lieu de la tradition jésuite, situé en plein centre de Rome : l’Église du Gesù. La compagnie est très attachée à cette église, qui abrite la dépouille mortelle d’Ignace de Loyola, qui vécut d’ailleurs dans une des pièces jouxtant le monument, aujourd’hui ouverte au public.

A l’intérieur de l’édifice, se trouve une petite chapelle aujourd’hui consacrée au Sacré Cœur de Jésus mais qui était jadis dédiée à saint François. En effet, au XVI siècle, François Borgia, troisième préposé général de la Compagnie de Jésus, fit construire une chapelle en l’honneur du saint dont il portait le nom et la fit embellir de toiles, œuvres des artistes Joseph Paniz et Paul Bril, représentant des scènes de la vie du Poverello d’Assise.

François Borgia commanda cette série de peintures franciscaines pour souligner les ressemblances entre le fondateur des frères mineurs et celui des jésuites. Il suffit de penser au dépouillement de saint François qui renonce à ses biens devant l’évêque d’Assise, pour reconnaître qu’Ignace aussi fit le choix de suivre Jésus sur les chemins de la pauvreté. Par ailleurs, Ignace comme François, avant de se convertir, étaient des chevaliers.

Une autre scène dépeignant saint François devant le Sultan, se prête à un parallèle avec l’œuvre d’Ignace : son ordre, comme l’ordre franciscain, sera avant tout missionnaire et s’en ira dans les endroits les plus reculés pour annoncer l’Évangile.

En résumé, la spiritualité d’Ignace est très proche de celle de François et la vie du pape François jésuite le souligne encore davantage.

Traduction d’Océane Le Gall

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Mgr Nazzaro, ancien vicaire apostolique d'Alep https://fr.zenit.org/2013/08/10/mgr-nazzaro-ancien-vicaire-apostolique-d-alep/ https://fr.zenit.org/2013/08/10/mgr-nazzaro-ancien-vicaire-apostolique-d-alep/#respond Sat, 10 Aug 2013 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/mgr-nazzaro-ancien-vicaire-apostolique-d-alep/ La "nuit blanche" de San Benedetto del Tronto

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Au cours la « Nuit blanche », le rendez-vous désormais traditionnel du mois d’août sur la Côte d’Azur, parvenu à sa dixième édition, est-il possible de lier la dimension culturelle à l’aspect commercial ? La réponse à cette question est certainement positive et c’est dans ce sens que les Pères du Saint-Sacrement ont organisé une rencontre-témoignage avec Mgr Giuseppe Nazzaro, ancien vicaire apostolique d’Alep.

La rencontre était animée par le Dr Giuseppe Romani et par le journaliste Pasquale Bergamaschi. Mgr Nazzaro – dont le « curriculum » force le respect, puisqu’il a aussi été Custode de Terre Sainte – a parlé des très graves conditions dans lesquelles se trouve le peuple syrien plongé dans une guerre fratricide.

Le vicaire apostolique émérite d’Alep a exprimé sa grande préoccupation pour la situation syrienne. Là où, en Orient, les régimes dictatoriaux sont tombés, on a instauré des gouvernements politiques qui sont malheureusement l’expression de mouvements islamiques extrémistes qui ont fait empirer les conditions de vie des communautés chrétiennes.

Mgr Nazzaro a raconté avoir été menacé de mort par un responsable fondamentaliste pour avoir déclaré que la terre tourne autour du soleil, contrairement à ce que soutiennent certains passages du Coran, comme ceux des sourates XIII et XXI.

Pour le religieux franciscain, le contexte syrien, et le contexte arabe en général, sont difficiles à comprendre pour l’homme occidental et la profonde différence culturelle qui existe entre ces deux mondes devrait décourager l’Occident de vouloir exporter la démocratie par la force.

L’évêque ne s’est pas soustrait aux questions du très nombreux public et a conclu son témoignage par un moment profondément émouvant. Pour revenir à la question posée au début, nous espérons que cette initiative des Pères du Saint-Sacrement sera la première d’autres manifestations culturelles qui pourraient animer les « Nuits blanches » des prochaines années, parce que cela pourrait enrichir à l’avenir le programme déjà intense d’un événement qui rassemble des milliers de personnes dans notre ville.

Traduction d’Hélène Ginabat

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La chapelle Contarelli de Saint-Louis-des-Français (I) https://fr.zenit.org/2013/07/17/la-chapelle-contarelli-de-saint-louis-des-francais-i/ https://fr.zenit.org/2013/07/17/la-chapelle-contarelli-de-saint-louis-des-francais-i/#respond Wed, 17 Jul 2013 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/la-chapelle-contarelli-de-saint-louis-des-francais-i/ Catéchèse sur la beauté

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Dans l’église Saint-Louis-des-Français de Rome, la chapelle Contarelli accueille la série de tableaux bien connus sur Saint Matthieu, réalisés par Michelangelo Merisi de Caravage, dit « Le Caravage ».

Nous nous apprêtons à découvrir un des lieux les plus connus et les plus aimés de Rome : la chapelle Contarelli. Elle doit son nom au cardinal français Matthieu Contarelli, qui l’acheta en 1565 et décida de la décorer avec des œuvres d’art se référant au saint dont il portait le nom : l’apôtre et évangéliste Matthieu.

Bien que le cardinal ait clairement exprimé ce qu’il aurait voulu dans sa chapelle, rien n’y fut fait avant sa mort en 1585. Ce sont ses héritiers qui s’occupèrent alors de faire réaliser les œuvres d’art, mais ils ne virent les premiers résultats que peu avant le début du XVIIème siècle.

Grâce à l’intervention du puissant cardinal Del Monte, son protecteur, le Caravage fut chargé de la décoration de la chapelle. Il réalisa « La conversion de Saint Matthieu » et, peu après, « Le martyre de Saint Matthieu », deux tableaux qui y furent placés, respectivement, sur le mur de gauche et sur celui de droite.

Sur le mur du fond, en revanche, on installa en 1602 « L’inspiration de Saint Matthieu », œuvre du sculpteur flamand Jacob Cobaert, mais la peinture ne plut pas et fut enlevée. Aujourd’hui, on peut l’admirer  dans l’église de la Trinité des pèlerins. Elle fut alors remplacée par une toile du Caravage, mais qui ne réussit pas à satisfaire les goûts des commettants ; elle fut achetée par Vincenzo Giustiniani, puis transférée au Musée de Berlin avant d’être détruite vers la fin de la seconde guerre mondiale dans l’incendie de la Flakturm Friedrichshain. Enfin, Caravage réalisa l’œuvre que nous pouvons admirer aujourd’hui.

Les trois toiles que nous allons découvrir peuvent être définies comme un condensé de théologie catholique : en effet, l’auteur a exprimé à travers le langage de l’art les plus hautes vérités de la foi catholique, remises en cause à cette époque par la révolution protestante. Nous commencerons par décrire ces œuvres d’art pour évoquer ensuite leur signification.

La vocation de Saint Matthieu

Description

Dans le tableau, nous pouvons distinguer deux groupes de personnes : celles qui sont assises autour de la table et celles qui sont debout. Le premier groupe comprend cinq personnes parmi lesquelles Saint Matthieu, au centre. Jésus, lui, se tient debout, presque couvert par Saint Pierre. Les premiers sont vêtus d’habits du seizième siècle, typiques de l’époque du peintre, alors que le Seigneur et le prince des apôtres portent des vêtements antiques. Dans la partie haute du cadre, décentrée, on aperçoit une fenêtre d’où n’émane pas la lumière. L’obscurité de la scène est chassée par la lumière qui provient de la partie du tableau où se trouve le Christ et qui va illuminer tous les personnages assis autour de la table, y compris ceux qui, courbés, continuent à compter l’argent sans se préoccuper le moins du monde de ce qui est en train de se passer. Les publicains les plus proches de Jésus l’observent avec étonnement, mais le seul qui semble répondre à l’appel de Jésus est justement Matthieu qui pointe son indexe gauche vers lui-même comme s’il se sentait interpellé. La main de Pierre semble confirmer  l’appel du Christ, qui s’exprime avec douceur. Il faut noter la position de la main de Jésus qui rappelle celle du Créateur sur la voûte de la chapelle Sixtine.

Signification

Passons de la description à la signification. Nous allons nous apercevoir, avec un peu d’étonnement, que nous ne pouvons l’apprécier pleinement que grâce à une connaissance approfondie de la théologie catholique. Partons précisément des deux groupes ; celui qui est autour de la table représente la dimension humaine « horizontale », alors que le groupe formé par Jésus et Pierre symbolise la dimension divine « verticale » ; en somme, le tableau nous parle du plus grand des mystères, celui de la rencontre de l’homme avec le divin.

La lumière ne provient pas de la fenêtre mais de là où sont Jésus et celui qu’il a appelé à guider l’Église, comme pour signifier que le salut ne peut venir que du Sauveur et de l’Église qu’il a instituée. Il faut se rappeler que moins d’un demi-siècle s’est écoulé depuis la révolution protestante qui a divisé l’Europe et le commissionnaire ecclésiastique veut rappeler l’unicité de l’Église, y compris à travers le langage puissant des images. C’est toujours dans cette optique qu’il faut interpréter la position de Pierre, entre Jésus et le spectateur : Pierre, et toute l’Église avec lui, joue un rôle de médiation entre le divin et l’humain, contrairement à ce qu’a affirmé Luther.

Enfin, la lumière illumine tous ceux qui sont assis autour de la table. Ici aussi, nous devons lire la transcription en images de l’une des vérités les plus importantes de l’anthropologie chrétienne, celle de la grâce et du libre arbitre. La lumière de la grâce éclaire tous les hommes, c’est Dieu qui fait le premier pas vers eux mais tout le monde ne répond pas de la même manière à ce désir d’offrir le salut : c’est le drame de la liberté incarné par les deux personnages qui sont à l’extrême gauche, non par hasard penchés sur eux-mêmes ; ils ne sont attentifs qu’à leur propre personne et à leurs propres intérêts, uniquement, au point de s’exclure eux-mêmes du salut apporté par la grâce du Christ. Matthieu, au contraire, se sent impliqué par cet appel et il répond positivement. Il se sent appelé par la douceur de cette main, qui n’est pas raide et tendue comme pour donner un ordre mais qui, avec une extrême délicatesse, invite à sa suite et à la responsabilité.

Traduction d’Hélène Ginabat

(à suivre)

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La théologie à l'heure d'Internet https://fr.zenit.org/2013/07/12/la-theologie-a-l-heure-d-internet/ https://fr.zenit.org/2013/07/12/la-theologie-a-l-heure-d-internet/#respond Fri, 12 Jul 2013 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/la-theologie-a-l-heure-d-internet/ Nouveau cours à l'Université grégorienne

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Si des personnalités du monde ecclésiastique ne cachent pas leur réserve, voire même leur désapprobation, vis-à-vis  d’Internet,  beaucoup d’autres voient dans la toile une grande opportunité.

Il y en a en effet beaucoup qui ont leur profil sur facebook, tant d’associations laïques et simples fidèles engagés dans l’évangélisation qui ont acheté des domaines internet, des évêques et cardinaux qui sont sur Tweeter, sans compter le pape François en personne, sur les traces de son prédécesseurs, qui l’utilise aussi.

Mais celui qui s’est particulièrement distingué dans ce domaine c’est le père jésuite Antonio Spadaro, directeur de la célèbre revue italienne « La Civiltà Cattolica », qui donne beaucoup d’importance à internet aussi pour la sphère religieuse.

Père Spadaro, classe 1966, originaire de Messine, est le premier à avoir repenser la foi à l’heure d’internet, et lui avoir donné un nom : « cyberthéologie ».

Maintenant l’université Grégorienne, dirigée par les jésuites, a pris sérieusement en compte les intuitions de leur compagnon, au point d’avoir invité le père Spadaro, durant l’année académique 2013/2014, à tenir un cours intitulé « la Cyberthéologie : penser le christianisme à l’heure d’internet ».

Le cours TF2092, c’est son sigle. Entend préparer les futurs prêtres à relever le défi que propose le monde d’Internet.

Père Spadaro a aussi écrit un livre sur ce sujet qui a déjà été traduit en anglais et en portugais et bientôt en français, espagnol et polonais.

L’annonce ne pouvait qu’arriver à travers le profil internet du jésuite. En quelques heures à peine, celle-ci a été suivie de plus de 300 commentaires, de vœux et de félicitations, auxquelles s’ajoutent ceux de notre rédaction dans l’espoir de pouvoir l’avoir un jour parmi nous comme invité dans le diocèse!

Àncora Online, l’hebdomadaire du diocèse San Benedetto del Tronto: 

http://www.ancoraonline.it/2013/07/10/la-cyberteologia-diventa-una-disciplina-teologica/

Traduction de Zenit, Océane Le Gall

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Des traits communs entre le pape François et Jean-Paul Ier https://fr.zenit.org/2013/03/21/des-traits-communs-entre-le-pape-francois-et-jean-paul-ier/ https://fr.zenit.org/2013/03/21/des-traits-communs-entre-le-pape-francois-et-jean-paul-ier/#respond Thu, 21 Mar 2013 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/des-traits-communs-entre-le-pape-francois-et-jean-paul-ier/ Grande simplicité et attention aux pauvres

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Le pape François touche le cœur de beaucoup dans le monde entier. Des plus puissants, tels Barack Obama, jusqu’aux simples gens interrogés dans la rue, tous vantent la simplicité du nouveau pape.

Comme Benoît XVI qui a été aimé pour sa culture et pour sa pensée profonde, aujourd’hui le pape François est aimé pour sa profonde humilité. Il arrive à chaque pontife ce qui est arrivé au premier pape : quand Pierre fut appelé par Jésus, il pêchait des poisssons; le Seigneur en fit un pêcheur d’hommes. On peut dire que Jésus porta au maximum ce que Pierre était déjà. Et c’est ce qui est toujours arrivé pour chaque successeur de Pierre : Dieu a exalté les qualités humaines de chaque homme qu’il a appelé pour diriger son Église.

S’il nous paraît donc injuste de faire la différence entre un pape et un autre, chacun d’eux ayant sa propre histoire, ses dons et ses qualités humaines particulières, nous pouvons par contre tenter de faire une comparaison par analogie. Il ya beaucoup de points communs entre le pape François et Jean-Paul Ier.

Commençons par le nom : le pape François, comme Jean-Paul Ier, a choisi un nom encore jamais utilisé par des prédécesseurs, bien que le pape Luciani ait pris les noms de ses prédécesseurs les plus proches, Jean XXIII et Paul VI, pour en faire un seul nom.

Juste après que le cardinal protodiacre eut annoncé son élection, le pape François s’est adressé au monde en disant : « Vous savez que la tâche du conclave était de donner un évêque à Rome. Il semble bien que mes frères cardinaux soient allés le chercher quasiment au bout du monde, mais nous sommes là ! » De la même manière, comme quelqu’un qui aurait été bouleversé par quelque chose d’inattendu, de plus grand que lui, Jean-Paul Ierau cours de son premier Angélus, le 27 août 1978, a dit : « Je n’ai ni la sapientia cordis du pape Jean, ni la préparation et la culture du pape Paul, mais je suis à leur place ! »

Durant le même Angélus, le pape Luciani parla de ce qui s’était passé dans la chapelle Sixtine en ces termes : « Hier matin, je me suis rendu à la Sixtine pour voter tranquillement. Jamais je n’aurais soupçonné ce qui allait arriver. À peine le danger s’est-il annoncé pour moi, que les deux collègues, mes voisins, m’ont murmuré des paroles de réconfort. » Les propos du pape François ont été pratiquement les mêmes. Il a dit aux journalistes : « À l’élection, j’avais à côté de moi l’archevêque émérite de São Paulo, un grand ami… Quand la chose devenait un peu dangereuse, lui me réconfortait. »

Le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, lors d’une conférence de presse, le 14 mars, a raconté que le pape François, la veille au soir, pendant le repas avec tous les cardinaux, leur avait dit : « Que Dieu vous pardonne pour ce que vous avez fait. » Jean-Paul Iers’était adressé aux membres du collège cardinalice exactement de la même manière.

Le thème de la pauvreté aussi est certainement un thème commun aux deux papes. Le pape François en s’adressant aux journalistes réunis dans la salle Paul VI, a dit vouloir « une Église pour les pauvres ». Jean-Paul Ieraussi prononça des paroles inoubliables sur cette attention aux pauvres. Ce fut à sa dernière audience, le 27 septembre 1978. Après avoir rappelé tous ceux qui, encore aujourd’hui, meurent de faim à cause de notre indifférence, il ajouta : « Pas seulement les nations, mais nous aussi, privés, spécialement nous de l’Église, nous devons nous demander : avons-nous vraiment accompli le précepte de l’amour de Jésus qui a dit : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” ? »

Et que dire du sourire, des anecdotes racontées, de cette interaction continue avec la foule de fidèles ? Sur les visages de ces deux papes on peut voir clairement ce que veut dire « servire Dominum in lætitia ! »

Pourquoi la simplicité et cette référence à la pauvreté du pape François et de Jean-Paul Ieront-elles attiré tout de suite l’attention d’une myriade d’hommes qui vivent dans un monde plutôt complexe et souvent phagocyté par la loi du profit ? Peut-être parce que, comme disait le grand écrivain anglais Chesterton, la société se laisse convertir par les saints qui la contredisent le plus.

La seule comparaison que nous puissions faire entre un pape par rapport à l’autre est celle sur la provenance géographique. Jean-Paul Ierfut le dernier Italien à monter sur le siège de Pierre, le pape François, lui, est le premier pape non européen depuis le Syrien Grégoire III.

Cela n’est peut-être qu’une coïncidence, mais Grégoire III fut élu le 11 février 731, et c’est le 11 février, des siècles plus tard, que Benoît XVI annoncera au monde sa démission, laquelle amènera le premier pape non européen sur le siège de Pierre, soit 1 272 ans plus tard !

Traduction d’Océane Le Gall

(Entretien original en italien sur le site Àncora Online, l’hebdomadaire du diocèse de San Benedetto del Tronto)


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L'Allemagne qui résiste au nazisme: la Rose Blanche https://fr.zenit.org/2013/02/22/l-allemagne-qui-resiste-au-nazisme-la-rose-blanche/ https://fr.zenit.org/2013/02/22/l-allemagne-qui-resiste-au-nazisme-la-rose-blanche/#respond Fri, 22 Feb 2013 00:00:00 +0000 https://fr.zenit.org/l-allemagne-qui-resiste-au-nazisme-la-rose-blanche/ Il y a soixante-dix ans

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Il y a soixante-dix ans, la Rose Blanche était coupée: c’est en effet le 22 février 1943 qu’à Munich, en Bavière, le frère et la sœur Hans et Sophie Scholl furent guillotinés par les nazis, avec Christoph Probst.

L’histoire. C’était en 1943. En Allemagne, la seconde guerre mondiale battait son plein. Le peuple allemand, ivre de l’idéologie nazie, se salissait par les crimes les plus atroces. Et pourtant, tout le peuple n’était pas du côté du terrible dictateur. Nombreux furent ceux qui eurent le courage de s’opposer à ce qui se passait : des hommes d’Eglise, catholiques ou luthériens, des militaires et de simples citoyens. Parmi ceux-ci, Sophie Scholl, son frère Hans et leur ami Christoph Probst, tous les trois tués par le régime nazi il y a exactement soixante-dix ans.

Hans était né en 1918. A 15 ans, il s’était inscrit aux Jeunesses hitlériennes, mais il s’en était ensuite éloigné car son esprit, ouvert aussi aux cultures et aux traditions non germaniques, était incompatible avec cette « institution ». Sa sœur, Sophie, avait trois ans de moins que lui. En 1942, elle s’inscrivit dans la même université que son frère. Christoph était né en 1919 ; c’était le camarade d’études en médecine de Hans. Il s’était marié très jeune et il était déjà père de famille. Ces trois jeunes avaient deux points en commun : une éducation solide, reçue dans leurs familles respectives, et une forte conscience religieuse.

Avec d’autres jeunes universitaires de Munich et en lien avec leur professeur Kurt Huber, ils montèrent un mouvement de résistance au régim, petit mais significatif. Ce petit groupe, plus une poignée d’amis qu’une véritable organisation, imprima six tracts contre le régime entre juin 1942 et février 1943. Chacun de ces tracts était signé : La Rose Blanche.

Dans un premier temps, les tracts furent distribués clandestinement en Allemagne du sud et en Autriche, où les membres de « La Rose Blanche » pensaient recueillir davantage de consensus. Mais poussés par leur idéalisme et par un peu de cette imprudence typique de la jeunesse, le frère et la sœur Scholl se rendirent dans leur université, l’université Ludwwig Maximilian de Munich, le 18 février, et, pendant que les cours se déroulaient, ils montèrent l’escalier du grand vestibule ; lorsque la cloche sonna, ils lancèrent d’en haut leur sixième tract pour qu’il soit lu par le plus grand nombre possible d’étudiants.

Ils furent repérés et arrêtés par un appariteur de l’université qui les remit aux autorités. Le 22 février, ils furent jugés par le Tribunal du peuple, présidé par un des personnages les plus inquiétants du régime : Roland Freisler. Il s’agissait d’un procès-farce dont la sentence était déjà écrite. Freisler mit en scène le scénario habituel qu’il récitait à toutes les audiences contre les dissidents. Il hurla et s’acharna, selon son habitude, contre les accusés, cherchant à leur faire peur et à provoquer chez eux un sentiment de culpabilité parce que, disait-il, pendant que les soldats se battaient sur le front, la Rose Blanche sapait l’énergie du peuple allemand à l’intérieur du pays. Il leur reprochait aussi le fait qu’ils étudiaient dans une école d’Etat tout en luttant contre celui-ci.

Sophie, Hans et Christoph ne se laissèrent pas intimider et assumèrent toute la responsabilité. Le tribunal les condamna à mort, sans aucune pitié pour leur jeune âge. Ils furent guillotinés tous les trois dans la forteresse Stadelheim de Munich.

Cette belle histoire de courage et de fidélité à l’être humain est racontée dans le film Sophie Scholl – La Rose Blanche, sorti en 2005 et réalisé par Marc Rothemund.  

Traduction Hélène Ginabat


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