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]]>Le pape François a prononcé l’homélie de la messe célébrée à l’occasion du 400ème anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola, de saint François Xavier, et trois autres saints, en l’église du Gesù, à Rome, samedi 12 mars 2022, à 17h.
La célébration s’inscrivait dans le cadre de l’année ignatienne (20 mai 2021-31 juillet 2022), qui rappelle le 500e anniversaire de la conversion de saint Ignace de Loyola, et c’était la veille du 9e anniversaire de l’élection du pape François.
Commentant le récit de la Transfiguration de l’évangile de Luc, le pape a relevé « quatre actions de Jésus », ou quatre verbes : « prendre avec soi », « gravir », « prier », « se retrouver seul ».
Le pape François a mis en garde contre « le danger d’une foi statique, “rangée” ». Pour suivre Jésus, il faut « quitter les plaines de la médiocrité et les descentes du confort ; il faut laisser ses habitudes rassurantes pour réaliser un mouvement d’exode », a-t-il dit en commentant la deuxième action : gravir. « Nous voudrions des chemins connus, droits et aplanis, mais pour trouver la lumière de Jésus, il faut sans cesse sortir de soi-même et monter à sa suite ».
Quant à la prière, c’est « une mission active, une intercession continue ». Prier, c’est « apporter à Dieu le battement de cœur de l’actualité pour que son regard s’ouvre tout grand sur l’histoire ». Le pape a donné quelques critères pour un examen de conscience : la « prière vivante », a-t-il affirmé « apporte un éclairage nouveau sur les personnes et transfigure les situations », elle « déstabilise intérieurement », « ravive le feu de la mission, rallume la joie » et « nous provoque sans cesse à nous laisser déranger par le cri souffrant du monde ».
C’est le Général de la Compagnie de Jésus, le p. Arturo Sosa, qui a présidé la messe en présence du pape François, qui était en soutane blanche mais sans chasuble, au maître-autel, à égale distance du tombeau de saint Ignace et de la relique du bras droit de saint François-Xavier – celui qui baptisait ou bénissait -.
A l’issue de la messe, le pape s’est recueilli devant le tombeau de saint Ignace, dans le transept gauche, ainsi que devant la pierre tombale du p. Pedro Arrupe, ancien général de la Compagnie de Jésus dont la cause de béatification a été ouverte et dont le message pour le souci des pauvre inspire le pontificat.
Etaient également présents à la célébration l’archevêque de Madrid, le cardinal Carlos Osoro Sierra, et les supérieurs des ordres religieux représentés aux côtés du p. Arturo Sosa SJ, le p. Miguel Márquez Calle OCD (Carmes Déchaux), le p. Mìceàl O’Neill OCarm (Carmes) et le p. Michele Nicolis CO (Oratoriens).
Le 12 mars 1622 en effet, cinq Espagnols et un Italien ont été canonisés par Grégoire XV à Saint-Pierre: le fondateur des Jésuites, Ignace (1491-1556), et l’un de ses premiers compagnons, apôtre de l’Asie, François-Xavier (1506-1552), Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila), (1515-1582), moniale et mystique, fondatrice des carmélites déchaussées, Philippe Neri (1515-1595), fondateur des Oratoriens, apôtre de Rome – seul italien -, et d’Isidore le Laboureur (1079-1172), le seul « laïc » du groupe et saint patron de Madrid, dont la cause, soutenue par le roi d’Espagne, avait été la première à aboutir. Le pape Grégoire XV soulignait ainsi le rôle de ces ordres religieux et des « laïcs », ensemble, pour l’évangélisation.
HG/AB
Homélie du pape François (traduction officielle)
L’Évangile de la Transfiguration que nous avons entendu rapporte quatre actions de Jésus. Cela nous fera du bien de suivre ce que fait le Seigneur, et trouver dans ses gestes des indications pour notre route.
Le premier verbe – la première de ces actions de Jésus – est prendre avec soi: Jésus, dit le texte, «prit avec lui Pierre, Jean et Jacques» (Lc 9, 28). C’est lui qui prend les disciples, et c’est lui qui nous a pris à ses côtés. Il nous a aimés, choisis et appelés. Au début, il y a le mystère d’une grâce, d’une élection. Ce n’est pas nous d’abord qui avons pris une décision, mais c’est Lui qui nous a appelés, sans mérite de notre part. Avant d’être ceux qui ont fait un don de leur vie, nous sommes ceux qui ont reçu un don gratuit: le don gratuit de l’amour de Dieu. Notre marche, frères et sœurs, doit recommencer chaque jour à partir de là, de la grâce originelle. Jésus a fait avec nous comme il a fait avec Pierre, Jacques et Jean: il nous a appelés par notre nom et il nous a pris avec Lui. Il nous a pris par la main. Pour nous emmener où? Sur sa sainte montagne, là où, dès maintenant, il nous veut pour toujours avec Lui, transfigurés par son amour. La grâce nous y conduit, cette grâce première, primitive. Alors, lorsque nous ressentons de l’amertume ou de la déception, lorsque nous nous sentons rabaissés ou incompris, nous ne devons pas nous perdre en regrets et en nostalgie. Ce sont des tentations qui paralysent la marche, des sentiers qui ne mènent nulle part. Prenons plutôt notre vie en main, à partir de la grâce, de l’appel. Et accueillons le don de vivre chaque jour comme une marche vers le but.
Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean: le Seigneur prend les disciples ensemble, il les prend en communauté. Notre appel est enraciné dans la communion. Pour recommencer chaque jour, en plus du mystère de notre élection, il nous faut raviver la grâce d’avoir été pris dans l’Eglise, notre sainte Mère hiérarchique, et pour l’Eglise, notre épouse. Nous appartenons à Jésus, mais en tant que Compagnie. Ne nous lassons pas de demander la force de construire et de garder la communion, d’être levain de fraternité pour l’Église et pour le monde.
Nous ne sommes pas des solistes qui cherchent à être écoutés, mais des frères disposés en chœur. Écoutons avec l’Église, rejetons la tentation de rechercher des succès personnels, et d’entrer dans des copinages. Ne nous laissons pas prendre par le cléricalisme qui raidit, et par les idéologies qui divisent. Les Saints dont nous faisons mémoire aujourd’hui ont été des piliers de communion. Ils nous rappellent qu’au Ciel, malgré notre diversité de caractères et de vues, nous sommes appelés à être ensemble. Et puisque nous serons unis pour toujours là-haut, pourquoi ne pas commencer dès maintenant ici-bas? Accueillons la beauté d’avoir été pris ensemble par Jésus, appelés ensemble par Jésus. Voilà donc le premier verbe: il prit.
Le deuxième verbe: gravir. Jésus «gravit la montagne» (v. 28). La route de Jésus n’est pas en descente, elle est en montée. La lumière de la transfiguration n’arrive pas dans la plaine, mais suite à une marche fatigante. Pour suivre Jésus il faut donc quitter les plaines de la médiocrité et les descentes du confort; il faut laisser ses habitudes rassurantes pour réaliser un mouvement d’exode. En effet, une fois monté sur la montagne, Jésus parle à Moïse et à Élie «de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem» (v. 31). Moïse et Elie étaient montés sur le Sinaï, l’Oreb, après deux exodes dans le désert (cf. Ex 19; 1 Rois 19). Maintenant ils parlent avec Jésus de l’exode définitif, celui de sa pâque. Frères et sœurs, seule la montée de la croix mène au but de la gloire. C’est la voie: de la croix à la gloire. La tentation du monde est de rechercher la gloire sans passer par la croix. Nous voudrions des chemins connus, droits et aplanis, mais pour trouver la lumière de Jésus, il faut sans cesse sortir de soi-même et monter à sa suite. Le Seigneur, comme nous l’avons entendu, «fit sortir» Abraham au commencement (Gn 15, 5), il nous invite également à sortir et à monter.
Pour nous jésuites, la sortie et la montée suivent un parcours bien précis que la montagne symbolise bien. Dans l’Écriture, le sommet des montagnes représente la limite, la frontière entre la terre et le ciel. Et nous sommes appelés à sortir pour aller là-bas, à la frontière entre la terre et le ciel, là où l’homme “affronte” Dieu avec grande peine. Nous sommes appelés à partager sa recherche inconfortable et son doute religieux. Nous devons être là et, pour ce faire, nous devons sortir et nous montrer. Alors que l’ennemi de la nature humaine veut nous convaincre de toujours revenir sur les mêmes pas, ceux de la répétition stérile, du confort, du déjà vu, l’Esprit suggère des ouvertures, il donne la paix sans jamais laisser en paix, il envoie les disciples jusqu’aux limites extrêmes. Pensons à François-Xavier.
Il me vient à l’esprit que pour prendre ce chemin, il faut lutter. Pensons au pauvre vieil Abraham : là, avec son sacrifice, luttant contre les vautours qui voulaient manger l’offrande (cf. Gn 15, 7-11). Et il les chassait avec son bâton. Le pauvre vieux. Regardons cela : lutter pour défendre ce chemin, cette voie, notre consécration au Seigneur.
De tout temps, le disciple se trouve à ce carrefour. Et il peut faire comme Pierre qui, alors que Jésus parle de l’exode, dit: «il est bon que nous soyons ici» (v. 33). Le danger d’une foi statique, “garée”, existe toujours. Je crains une foi “garée”. Le risque est de se considérer comme des disciples “honnêtes” qui ne suivent pas Jésus en réalité mais restent immobiles, passifs et, comme les trois de l’Évangile, s’assoupissent et s’endorment sans s’en rendre compte. À Gethsémani, ces mêmes disciples dormiront aussi. Pensons bien, frères et sœurs, que pour ceux qui suivent Jésus le moment n’est pas venu de dormir, de se laisser intoxiquer l’âme, de se laisser anesthésier par le climat consumériste et individualiste d’aujourd’hui, climat selon lequel la vie va bien si elle va bien pour moi; selon lequel celui qui parle et théorise, perd de vue la chair des frères, le caractère concret de l’Évangile. Un drame de notre temps consiste à fermer les yeux sur la réalité et se détourner. Que sainte Thérèse nous aide à sortir de nous-mêmes et à gravir la montagne avec Jésus, afin de nous rendre compte qu’Il se révèle aussi à travers les blessures de nos frères, les efforts de l’humanité, les signes des temps. Il ne faut pas avoir peur de toucher les plaies: ce sont les plaies du Seigneur.
Jésus a gravi la montagne, dit l’Évangile, «pour prier» (v. 28). Voici le troisième verbe, prier. Et «pendant qu’il priait – continue le texte –, l’aspect de son visage devint autre» (v. 29). La transfiguration naît de la prière. Demandons-nous, peut-être après de nombreuses années de ministère, ce que signifie prier pour nous, ce que signifie prier pour moi. Peut-être que la force de l’habitude et une certaine ritualité nous ont-elles amenés à penser que la prière ne transforme pas l’homme ni l’histoire. Cependant, la prière transforme la réalité. Elle est une mission active, une intercession continue. Elle n’éloigne pas du monde, mais change le monde. Prier, c’est apporter à Dieu le battement de cœur de l’actualité pour que son regard s’ouvre tout grand sur l’histoire. Pour nous, que signifie prier?
Et cela nous fera du bien aujourd’hui de nous demander si la prière nous plonge dans cette transformation; si elle apporte un éclairage nouveau sur les personnes et transfigure les situations. Car si la prière est vivante, elle “déstabilise intérieurement”, ravive le feu de la mission, rallume la joie, nous provoque sans cesse à nous laisser déranger par le cri souffrant du monde. Demandons-nous comment nous portons dans la prière la guerre en cours. Et pensons à la prière de saint Philippe Néri qui lui élargissait le cœur et lui faisait ouvrir les portes aux enfants de la rue. Ou bien à saint Isidore qui priait dans les champs et portait le travail agricole dans la prière.
Prendre en main chaque jour notre appel personnel et notre histoire communautaire; monter vers les limites indiquées par Dieu en sortant de nous-mêmes; prier pour transformer le monde dans lequel nous sommes plongés. Enfin, il y a le quatrième verbe, qui apparaît dans le dernier verset de l’Évangile: «Jésus se trouva seul» (v. 36). Il resta, alors que tout était fini et que résonnait seulement “le testament” du Père: «Écoutez-le» (v. 35). L’Évangile s’achève en nous ramenant à l’essentiel. Nous sommes souvent tentés, dans l’Église et dans le monde, dans la spiritualité comme dans la société, de faire passer pour primaires de nombreux besoins secondaires. C’est une tentation quotidienne, de faire passer pour primaires de nombreux besoins secondaires. En d’autres termes, nous risquons de nous concentrer sur des coutumes, des habitudes et des traditions qui fixent le cœur sur ce qui passe et qui nous font oublier ce qui reste. Combien il est important de travailler sur le cœur, afin qu’il sache distinguer ce qui est selon Dieu et demeure, de ce qui est selon le monde et qui passe!
Chers frères et sœurs, que le saint père Ignace nous aide à garder le discernement, notre précieux héritage, un trésor toujours actuel à reverser sur l’Église et sur le monde. Il nous permet de “voir toutes choses nouvelles dans le Christ”. Il est essentiel, pour nous-mêmes et pour l’Église, car, comme l’écrivait Pierre Favre, «tout le bien qui peut être réalisé, pensé ou organisé doit l’être dans un bon esprit, et non dans un esprit mauvais » (Mémorial, Paris 1959, n. 51). Ainsi soit-il.
© Librairie éditrice du Vatican
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]]>Avant la prière de l’angélus, dimanche 13 mars 2022, en présence de quelque 25 000 personnes, le pape François a commenté le récit de la Transfiguration de Jésus, tiré de l’évangile selon saint Luc.
Le pape a invité à s’interroger sur la « somnolence » des apôtres Pierre, Jacques et Jean à un moment aussi important de la vie de Jésus et de la leur. Il a rappelé que ce sont les mêmes trois apôtres qui s’endormiront à Gethsémani, au lieu de prier comme Jésus le leur avait demandé.
« Ce sommeil déplacé ne ressemble-t-il pas à tant de nos sommeils qui nous viennent pendant des moments que nous savons importants ? », a questionné le pape. Conscient de la difficulté à accorder du temps à la prière ou à la famille après une journée de travail, il a affirmé que « nous pouvons surmonter la fatigue du corps par la force de l’Esprit de Dieu », mais non par nos propres forces. Il est nécessaire de « demander à l’Esprit Saint de nous tirer de cette somnolence qui nous empêche de prier ».
Le pape François a également fait observer que c’est sans doute « la lumière de Jésus » transfiguré qui a réveillé les apôtres. Une invitation à se mettre « sous la lumière de Dieu » avant de s’endormir : « Donnons au Seigneur la possibilité de nous surprendre et de réveiller notre cœur » en « nous laissant étonner par la Parole de Dieu » qui « éclaire nos pas et embrase notre cœur » ou en contemplant dans le Crucifié « l’amour fou de Dieu ».
Voici notre traduction des paroles prononcée par le pape François en italien avant l’angélus.
HG
Commentaire de l’Evangile du 2e dimanche de carême
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Evangile de la liturgie de ce deuxième dimanche de Carême raconte la Transfiguration de Jésus (cf. Lc 9, 28-36). Tandis qu’il prie sur une haute montagne, il change d’aspect, son vêtement devient d’une blancheur resplendissante et, dans la lumière de sa gloire, apparaissent Moïse et Elie qui parlent avec lui de la Pâque qui l’attend à Jérusalem, c’est-à-dire de sa passion, sa mort et sa résurrection.
Montés sur la montagne avec Jésus, les apôtres Pierre, Jean et Jacques, sont témoins de cet événement extraordinaire. Nous les imaginons les yeux grands-ouverts devant ce spectacle unique. Cela s’est certainement passé ainsi. Mais l’évangéliste Luc note que « Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil » et que, « restant éveillés », ils virent la gloire de Jésus (cf. v.32). Le sommeil des trois disciples détonne un peu dans ce contexte. Ces mêmes apôtres s’endormiront aussi plus tard, à Gethsémani, pendant la prière angoissée de Jésus qui leur avait demandé de veiller (cf. Mc 14, 37-41). Cette somnolence est surprenante à des moments si importants.
Mais si nous lisons avec attention, nous voyons que Pierre, Jean et Jacques s’assoupissent avant que ne commence la Transfiguration, c’est-à-dire précisément pendant que Jésus prie. C’est ce qui se passera à Gethsémani. Il s’agit évidemment d’une prière qui se prolonge, dans le silence et dans le recueillement. Nous pouvons penser qu’au début, ils ont eux aussi prié, jusqu’à ce que prévalent la fatigue et le sommeil.
Frères et sœurs, ce sommeil déplacé ne ressemble-t-il pas à tant de nos sommeils qui nous viennent pendant des moments que nous savons importants ? Peut-être le soir, lorsque nous voudrions prier, être un peu avec Jésus après une journée passée entre mille choses et engagements. Ou encore quand c’est le moment d’échanger quelques paroles en famille et qu’on n’a plus de force. Nous voudrions être plus éveillés, attentifs, participer davantage, ne pas perdre des occasions précieuses, mais nous n’y arrivons pas ou nous y parvenons peu d’une certaine façon.
Le temps fort du Carême est une opportunité en ce sens. C’est une période où Dieu veut nous réveiller de notre léthargie intérieure, de cette somnolence qui ne laisse pas l’Esprit s’exprimer. Parce que – souvenons-nous en bien – garder son cœur éveillé ne dépend pas seulement de nous : c’est une grâce et il faut la demander. Les trois disciples de l’Evangile nous le montrent : ils étaient courageux, ils avaient suivi Jésus sur la montagne, mais par leurs propres forces, ils ne parvenaient pas à rester éveillés. Cela nous arrive aussi. Mais ils sont réveillés précisément pendant la Transfiguration. Nous pouvons penser que c’est la lumière de Jésus qui les a réveillés. Comme eux, nous avons nous aussi besoin de la lumière de Dieu, qui nous fait voir les choses de manière différence ; il nous attire, nous réveille, ranime notre désir et notre force pour prier, pour regarder en nous-mêmes et consacrer du temps aux autres. Nous pouvons surmonter la fatigue du corps par la force de l’Esprit de Dieu. Et quand nous ne réussissons pas à surmonter cela, nous devons dire à l’Esprit Saint : « Aide-nous, viens, Esprit-Saint. Aide-moi, je veux rencontrer Jésus, je veux rester attentif, éveillé ». Demander à l’Esprit Saint de nous tirer de cette somnolence qui nous empêche de prier.
En ce temps de Carême, après la fatigue de chaque journée, cela nous fera du bien de ne pas éteindre la lumière de notre chambre sans nous mettre sous la lumière de Dieu. Prier un petit peu avant de dormir. Donnons au Seigneur la possibilité de nous surprendre et de réveiller notre cœur. Nous pouvons le faire, par exemple, en ouvrant l’Evangile, en nous laissant étonner par la Parole de Dieu, parce que l’Ecriture éclaire nos pas et embrase notre cœur. Ou encore nous pouvons regarder le Crucifié et nous émerveiller devant l’amour fou de Dieu, qui ne se lasse jamais de nous et qui a le pouvoir de transfigurer nos journées, de leur donner un sens nouveau, une lumière différente, une lumière inattendue.
Que la Vierge Marie nous aide à garder notre cœur éveillé pour accueillir ce temps de grâce que Dieu nous offre.
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
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]]>C’est le tweet du pape François publié ce 6 août 2021, en la fête de la Transfiguration.
L’an dernier, lors de l’audience générale du 5 août 2020, le pape avait affirmé que Jésus « est la lumière qui éclaire les événements de tous les jours ». Il avait invité à « garder le regard fixé sur le visage resplendissant de Dieu, que la Liturgie… nous invite à contempler dans le Christ transfiguré sur le Mont Tabor ».
S’adressant aux Polonais, il a ajouté : Jésus « a indiqué comme fin de notre vie le chemin vers le Père et vers le ciel. En entreprenant nos efforts pour guérir le monde d’aujourd’hui et pour l’édification du Royaume de Dieu, nous ne pouvons pas oublier l’exhortation qui vient de Dieu : “Celui-ci est mon fils bien-aimé… écoutez-le” ».
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]]>Il s’agit en revanche, a-t-il expliqué à la foule rassemblée Place Saint-Pierre, de « faire l’expérience de la rencontre avec le Christ » afin d’apporter sa lumière « partout ». « Allumer des petites lumières dans le coeur des personnes ; être des petites lampes d’Evangile qui apportent un peu d’amour et d’espérance : c’est la mission du chrétien », a ajouté le pape.
« Sur le chemin de la foi, a-t-il fait observer, nous trébuchons souvent en rencontrant le scandale de la croix et les exigences de l’Evangile, qui nous demande de consacrer notre vie dans le service et de la dépenser dans l’amour, au lieu de la garder pour soi et de la défendre. Nous avons besoin, alors, d’un autre regard, d’une lumière qui éclaire en profondeur le mystère de la vie et qui nous aide à aller au-delà de nos schémas et des critères de ce monde. »
Voici notre traduction des paroles qu’il a prononcées avant la prière mariale.
Méditation du pape François
Chers frères et soeurs, bonjour !
Ce deuxième dimanche de Carême nous invite à contempler la transfiguration de Jésus sur la montagne, devant trois de ses disciples (cf. Mc 9,2-10). Un peu auparavant, Jésus avait annoncé qu’à Jérusalem, il souffrirait beaucoup, il serait rejeté et mis à mort. Nous pouvons imaginer ce qui devait se passer alors dans le coeur de ses amis les plus intimes,les disciples : l’image d’un Messie fort et triomphant est mise à mal, leurs rêves sont brisés et l’angoisse les assaille à la pensée que le Maître en qui ils avaient cru serait tué comme le pire des malfaiteurs. C’est justement à ce moment-là que Jésus appelle Pierre, Jacques et Jean et les emmène avec lui sur la montagne.
L’Evangile dit : « Il les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne » (v. 2). Dans la Bible, la montagne a toujours une signification spéciale : c’est le lieu élevé, où ciel et terre se touchent, où Moïse et les prophètes ont fait l’expérience extraordinaire de la rencontre avec Dieu. Gravir la montagne c’est se rapprocher un peu de Dieu. Jésus monte en hauteur avec ses trois disciples et ils s’arrêtent au sommet de la montagne. Là, il se transfigure devant eux. Son visage rayonnant et ses vêtements resplendissants, qui anticipent l’image du Ressuscité, offrent à ces hommes apeurés la lumière de l’espérance, pour traverser les ténèbres : la mort ne sera pas la fin de tout, parce qu’elle ouvrira la gloire de la Résurection. Donc, Jésus annonce sa mort, les conduit sur la montagne et leur montre ce qu’il se passera après, la Résurrection.
Comme s’est exclamé l’apôtre Pierre (cf. v. 5), il est beau de s’arrêter avec le Seigneur sur la montagne, de vivre cette “anticipation” de la lumière au coeur du Carême. C’est une invitation à nous souvenir, spécialement quand nous traversons une épreuve difficile – et beaucoup parmi vous savent ce qu’est traverser une épreuve difficile – que le Seigneur est ressuscité et qu’il ne laisse pas l’obscurité avoir le dernier mot.
Il arrive parfois de traverser des moments d’obscurité dans la vie personnelle, familiale ou sociale, et de craindre qu’il n’y ait pas d’issue. Nous nous sentons effrayés face aux grandes énigmes comme la maladie, la souffrance de l’innocent ou le mystère de la mort. Sur le chemin de la foi, nous trébuchons souvent en rencontrant le scandale de la croix et les exigences de l’Evangile, qui nous demande de consacrer notre vie dans le service et de la dépenser dans l’amour, au lieu de la garder pour soi et de la défendre. Nous avons besoin, alors, d’un autre regard, d’une lumière qui éclaire en profondeur le mystère de la vie et qui nous aide à aller au-delà de nos schémas et des critères de ce monde. Nous sommes nous aussi appelés à gravir la montagne, à contempler la beauté du Ressuscité qui allume des lueurs dans chaque fragment de notre vie et qui nous aide à interpréter l’histoire et à partir de la victoire pascale.
Mais soyons attentifs : ce sentiment de Pierre qu’ “il est bon que nous soyons ici” ne doit pas devenir une paresse spirituelle. Nous ne pouvons pas rester sur la montagne et jouir tout seuls de la béatitude de cette rencontre. Jésus nous ramène dans la vallée, parmi nos frères et dans la vie quotidienne. Nous devons nous méfier de la paresse spirituelle : nous nous sentons bien, avec nos prières et nos liturgies, et cela nous suffit. Non ! Gravir la montagne, ce n’est pas oublier la réalité ; prier n’est jamais s’évader des fatigues de la vie ; la lumière de la foi ne sert pas à vivre une belle émotion spirituelle. Non, ce n’est pas le message de Jésus. Nous sommes appelés à faire l’expérience de la rencontre avec le Christ, éclairés par sa lumière, afin de l’apporter et de la faire resplendir partout. Allumer des petites lumières dans le coeur des personnes ; être des petites lampes d’Evangile qui apportent un peu d’amour et d’espérance : c’est la mission du chrétien.
Prions la Très Sainte Vierge Marie, afin qu’elle nous aide à accueillir avec émerveillement la lumière du Christ, à la protéger et à la partager.
Traduction de Zenit, Anne Kurian-Montabone
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]]>Lumière de lumière
« Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux et ses vêtements devinrent resplendissants, d’une telle blancheur qu’aucun foulon sur terre ne peut blanchir » (Mc 9,2).
La transfiguration de Jésus est d’abord un éblouissement de lumière, une blancheur éclatante qui manifeste la gloire du « Fils de l’Homme quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints Anges », qu’il a mentionnée juste avant en parlant des conditions pour le suivre (Mc 8,38).
« Ses vêtements devinrent resplendissants »
Vision de blancheur, qui n’est plus de ce monde, puisqu’aucun foulon « sur terre » ne peut arriver à une telle blancheur.
Matthieu ajoute que « son visage resplendit comme le soleil » (Mt 17,2). Lorsque Moïse est descendu du Sinaï, « son visage rayonnait » aussi comme le soleil, « parce qu’il avait parlé avec lui » (Ex 34, 29) et les hébreux ne pouvaient le regarder, c’est pourquoi il a mis un voile devant sa face qu’il enlevait lorsqu’il parlait au Seigneur, mais qu’il remettait ensuite car les hébreux ne pouvaient supporter sa gloire. Ici, Pierre, Jacques et Jean l’ont vue et furent saisis de crainte. Dans les icônes de la Transfiguration les apôtres sont représentés la face contre terre, sauf Pierre qui est à genoux, la main levée vers le Seigneur car c’est lui qui lui a parlé.
« Six jours après » (est-ce la veille du sabbat ?) : cette annotation temporelle se trouve aussi chez Matthieu (17,1), mais non chez Luc qui donne le sens de cette ascension du Thabor : la prière : « Or il advint, environ huit jours après ces paroles que, prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier » (Lc 9,28). La transfiguration de Jésus a lieu au cours d’une prière ardente et transformante.
L’entretien entre Jésus, Moïse et Élie
« Élie leur apparut avec Moïse et ils s’entretenaient avec Jésus. Alors Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : “Rabbi, il est heureux que nous soyons ici : faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie.” C’est qu’il ne savait que répondre, car ils étaient saisis de frayeur » (Mc 9,4-6).
Luc précise le contenu de cet entretien : « Moïse et Élie, apparus en gloire, parlaient de son départ (exodos) qu’il allait accomplir à Jérusalem » (Lc 9,31). Jésus parle de l’exode qu’il va accomplir à Jérusalem, c’est-à-dire de sa mort et de sa résurrection et, s’adressant à Moïse, il lui fait entrevoir que le long exode des hébreux à travers le désert trouve son sens et son accomplissement dans son propre « exode », à travers la mort, vers le Père.
« Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. S’étant bien réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui » (Lc 9,32). La mention du sommeil des apôtres indique qu’il fait nuit. Pierre, Jacques et Jean sont « accablés de sommeil » au Thabor comme à Gethsémani : ils ne supportent ni la vision de gloire ni celle de l’agonie de Jésus, l’une étant inséparable de l’autre. Ils sont « saisis de frayeur » devant la gloire de Jésus, car la manifestation de la gloire de Dieu engendre la crainte, dans tout l’Ancien Testament.
Pierre propose alors de faire « trois tentes, une pour Jésus, une pour Moïse et une pour Élie » (Mc 9,5). Là encore la mention des « tentes » a fait penser qu’il s’agissait de la Fête de la récolte, en automne, appelée Fête des Tentes parce qu’on construisait des huttes de feuillage qui évoquaient le souvenir des campements d’Israël au désert (Ex 23,14 ; Dt 16,13 ; Lv 23,34).
La théophanie trinitaire
« Et une nuée survint qui les prit sous son ombre, et une voix partit de la nuée : “Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, écoutez-le” » (Mc 9,7).
Il y a deux grandes théophanies trinitaires, dans l’Évangile, le Baptême au Jourdain (Mt 3,16-17 ; Mc 1,9-11 et Luc 3,21-22) et la Transfiguration (Mt 17,1-8Mc 9,2-10 ; Lc 9,28-36). Au Jourdain, l’Esprit descend sur Jésus comme une colombe, alors que, dans la Transfiguration, « Une nuée survint et les prit sous son ombre » (Mc 9,7). Il y a une « obombration » de Jésus dans la Transfiguration, comme de Marie à l’Annonciation : « L’Esprit Saint viendra su toi et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1,35). La nuée lumineuse est le signe de la présence de Dieu. Et de cette nuée sort une « Voix » disant : « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, écoutez-le » (Mc 9,7). La « Nuée », la « Voix » et le « Fils bien-Aimé », l’Esprit, le Père et le Fils.
« Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé », comme Isaac est le « fils, l’unique, le bien-aimé » d’Abraham (Gn 22,2). Ce rapprochement est fait par la liturgie qui place en première lecture le récit du sacrifice d’Isaac dans la Genèse. Jésus est le nouvel Isaac que le Père sacrifie pour le salut du monde, l’Agneau qu’Abraham a offert à Dieu.
« écoutez-le » (Mt 17,5 ; Mc 9,7 ; Lc 9,35). Le Père demande d’écouter sa Parole, le Verbe, Jésus. Il est le prophète annoncé à Israël : « Le Seigneur ton Dieu suscitera pour toi, du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi, que vous écouterez… Je mettrai mes paroles dans sa bouche et il vous dira tout ce que je lui ordonnerai » (Dt 18,15.18). Jésus est le nouveau Moïse, le prophète qui est « comme » Dieu ou plutôt qui est Dieu.
Jésus seul
« Soudain, regardant autour d’eux, ils ne virent plus personne, que Jésus seul avec eux » (Mc 9,8).
La Voix s’est tue, la Nuée a disparu, Moïse et Élie sont partis.
Ils ne virent que « Jésus seul », tel qu’ils étaient accoutumés à le voir, sans la gloire éclatante qui émanait de lui. Mais comment oublier cette ouverture du ciel ? Et les grands prophètes Moïse et Élie qui s’entretenaient avec lui, comme si toute l’histoire d’Israël était évoquée, convoquée par lui ? Jésus seul. Avec eux.
La résurrection des morts
« Comme ils descendaient de la montagne, il leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, si ce n’est quand le Fils de l’Homme serait ressuscité d’entre les morts. Ils gardèrent la recommandation tout en se demandant entre eux ce que signifiait “ressusciter d’entre les morts” » (Mc 9,9-10).
La recommandation de Jésus donne le sens de la scène : la Transfiguration au Thabor est le signe prophétique de la Résurrection du Christ et c’est seulement après sa Résurrection que les disciples pourront comprendre la gloire qui s’est manifestée dans sa Transfiguration. Était-ce une consolation avant la Passion et le signe qu’il faut voir au-delà de la détresse de la Croix la gloire de la Résurrection ? Les disciples ne comprenaient même pas ce que signifiait « ressusciter d’entre les morts », mais après la Résurrection du Christ et son Ascension dans la gloire, ils deviendront les témoins de la gloire qu’ils ont vue jusqu’aux confins du monde.
Ysabel de Andia
Docteur en philosophie (Sorbonne), agrégée de philosophie et docteur en théologie (Rome), vierge consacrée du diocèse de Paris, Ysabel de Andia est l’auteur de nombreux livres notamment en patristique.
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]]>Au terme de la rencontre hebdomadaire qu’il présidait en direct streaming de la bibliothèque du palais apostolique, le pape a invité à « garder le regard fixé sur le visage resplendissant de Dieu, que la Liturgie… nous invite à contempler dans le Christ transfiguré sur le Mont Tabor ».
S’adressant aux Polonais, il a ajouté : Jésus « a indiqué comme fin de notre vie le chemin vers le Père et vers le ciel. En entreprenant nos efforts pour guérir le monde d’aujourd’hui et pour l’édification du Royaume de Dieu, nous ne pouvons pas oublier l’exhortation qui vient de Dieu : “Celui-ci est mon fils bien-aimé… écoutez-le” ».
Après la pause du mois de juillet, le pape a en effet inauguré un nouveau cycle de catéchèses sur le thème « guérir le monde ».
Il s’est tourné enfin vers les personnes âgées, les malades, les jeunes, les nouveaux mariés, qu’il a encouragés à ne pas se lasser de se confier au Seigneur, « dans la certitude qu’il vous guidera par sa grâce, à chaque étape de votre existence ».
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]]>Introduisant la prière mariale, le pape a poursuivi : « Jésus ne choisit pas selon nos critères, mais selon son dessein d’amour. L’amour de Jésus n’a pas de mesure : il est amour, et Il choisit selon ce dessein d’amour… Etre témoins de Jésus est un don que nous n’avons pas mérité : nous nous sentons inadéquats, mais nous ne pouvons pas reculer avec l’excuse de notre incapacité. »
« En ce monde, marqué par l’égoïsme et par l’avidité, la lumière de de Dieu est assombrie pour les préoccupations du quotidien, a encore constaté le pape. Nous disons souvent : je n’ai pas le temps de prier, je ne suis pas capable de rendre un service en paroisse, de répondre aux demandes des autres… Mais nous ne devons pas oublier que le Baptême que nous avons reçu nous rend témoins, non pas de part nos capacités, mais par le don de l’Esprit. »
Par mesure préventive, pour éviter les rassemblement place Saint-Pierre, la prière s’est faite en streaming. Mais le pape a salué brièvement la foule très clairsemée – qui avait suivi sur des écrans – depuis sa fenêtre habituelle.
Paroles du pape à l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
Cette prière de l’angélus d’aujourd’hui est un peu étrange, avec le pape “en cage” dans la bibliothèque, mais je vous vois, je suis proche de vous. Et je voudrais commencer aussi en remerciant ce groupe [présent place Saint-Pierre] qui manifeste et qui lutte “Pour les oubliés d’Idlib”. Merci ! Merci pour ce que vous faites. Mais nous prions l’angélus de cette façon aujourd’hui en appliquant des dispositions préventives, afin d’éviter de petites affluences de personnes, qui peuvent favoriser la transmission du virus.
L’Evangile de ce deuxième dimanche de Carême (cf. Mt 17,1-9) nous présente le récit de la Transfiguration de Jésus. Ce dernier prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et il monte sur une haute montagne, symbole de la proximité avec Dieu, pour les ouvrir à une compréhension plus profonde du mystère de sa personne, qui devra souffrir, mourir puis ressusciter. En effet, Jésus avait commencé à leur parler des souffrances, de la mort et de la résurrection qui l’attendaient, mais ils ne pouvaient accepter cette perspective. C’est pourquoi, parvenus au sommet de la montagne, Jésus s’immerge en prière et se transfigure devant les trois disciples : « son visage – dit l’Evangile – devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière» (v. 2).
A travers l’événement merveilleux de la Transfiguration, les trois disciples sont appelés à reconnaître en Jésus le Fils de Dieu resplendissant de gloire. Ils progressent ainsi dans la connaissance de leur Maître, en se rendant compte que l’aspect humain n’exprime pas toute sa réalité ; la dimension divine et d’un autre monde de Jésus est révélée à leurs yeux. Et d’en haut résonne une voix qui dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé […]. Ecoutez-le » (v. 5). C’est le Père céleste qui confirme l’“investiture” – appelons-la ainsi – de Jésus faite au jour de son baptême dans le Jourdain et qui invite les disciples à l’écouter et à le suivre.
Il faut souligner que, parmi le groupe des Douze, Jésus choisit d’emmener avec lui Pierre, Jacques et Jean sur la montagne. Il leur réserve à eux le privilège d’assister à la transfiguration. Mais pourquoi fait-il cette élection de ces trois-là ? Parce qu’ils sont plus saints ? Non. Pierre le reniera à l’heure de l’épreuve ; et les deux frères Jacques et Jean demanderont à avoir les premières places dans son royaume (cf. Mt 20,20-23). Jésus ne choisit pas selon nos critères, mais selon son dessein d’amour. L’amour de Jésus n’a pas de mesure : il est amour, et Il choisit selon ce dessein d’amour. Il s’agit d’un choix gratuit, inconditionnel, d’une initiative libre, d’une amitié divine qui ne demande rien en échange. Et de la même façon qu’il appelle ces trois disciples, aujourd’hui aussi il appelle certains à rester près de lui, pour pouvoir témoigner. Etre témoins de Jésus est un don que nous n’avons pas mérité : nous nous sentons inadéquats, mais nous ne pouvons pas reculer avec l’excuse de notre incapacité.
Nous ne sommes pas allés sur le Mont Tabor, nous n’avons pas vu de nos yeux le visage de Jésus briller comme le soleil. Cependant, la Parole du salut nous a été confiée à nous aussi, la foi nous a été donnée et nous avons fait l’expérience, de diverses façons, de la joie de la rencontre avec Jésus. A nous aussi Jésus dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte » (Mt 17,7). En ce monde, marqué par l’égoïsme et par l’avidité, la lumière de de Dieu est assombrie pour les préoccupations du quotidien. Nous disons souvent : je n’ai pas le temps de prier, je ne suis pas capable de rendre un service en paroisse, de répondre aux demandes des autres… Mais nous ne devons pas oublier que le Baptême que nous avons reçu nous rend témoins, non pas de part nos capacités, mais par le don de l’Esprit.
Durant ce temps propice du Carême, que la Vierge Marie nous obtienne cette docilité à l’Esprit, qui est indispensable pour nous mettre résolument en chemin sur la voie de la conversion.
Traduction de Zenit, Anne Kurian
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]]>L’observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à Paris, fait remarquer que « dans le Christ, toute la réalité est transfigurée » et que « ce qui s’est passé dans le Christ, se produit » dans le chrétien.
Comme lecture patristique, Mgr Follo propose un sermon de saint Augustin d’Hippone sur la Transfiguration.
AB
« Lourdes, mosaïque de lumière », la Transfiguration, Ivan Rupnik, capture @ lepelerin.com
Transfiguration: ce qui s’est passé dans le Christ, se produit en nous
Dans le Christ, toute la réalité est transfigurée
Avant-propos
La liturgie de l’Église nous fait vivre le carême comme exode (= chemin) de libération.
L’exode accompli sous la guide de Moise fut une libération de l’esclavage de l’Égypte pour rejoindre la liberté de la Terre promise où la Paque (= passage) juive parvient à son accomplissement.
Cet exode qui fut un chemin accompli dans le désert par le Peuple élu pour répondre à sa vocation divine, est l’annonce et la vision d’un chemin que nous sommes appelés à faire aujourd’hui, en particulier pendant le carême.
La vie du Christ peut et doit être vue comme un renouvellement de ce pèlerinage vers la patrie, en amenant l’humanité toute entière au Père. Et la Lettre aux Hébreux montre l’Eglise chrétienne comme Peuple de Dieu, le nouvel Israël en pèlerinage vers la vraie patrie : la patrie céleste.
Aussi notre vie est le renouvellement de cette histoire lointaine. Origène a écrit : « « Ne crois pas que ces événements ont eu lieu il y a longtemps, mais qu’il ne se passera rien de semblable à vous qui écoutez aujourd’hui. Tout est fait en vous, spirituellement … ».
Dans ce chemin, le Christ est notre guide. Il est le nouveau Moïse qui nous conduit à travers le désert de la vie. L’exode chrétien, comme l’exode juif, n’est pas seulement un voyage sur un terrain plat, il a également gravi différentes montagnes.
Donc, en marchant avec le Christ, nous montons avec lui sur la montagne de la tentation, sur la montagne de sa grande prédication, sur la montagne de la prière, sur la montagne de la transfiguration, sur la montagne de l’angoisse (celle des oliviers), sur le mont Calvaire et sur le mont de l’ascension. À l’arrière-plan, cependant, se détachent également le Sinaï, l’Horeb, le Moria: les montagnes de la révélation de l’Ancien Testament. En même temps, ce sont aussi des montagnes de passion et de révélation. En outre, elles se réfèrent également au mont du temple sur lequel la révélation devient liturgique.
À la lumière de cela, nous pouvons dire que la montagne est le lieu de l’ascension – non seulement de l’ascension externe, mais aussi de l’ascension interne. Escalader la montagne spirituellement, c’est se libérer du fardeau de la vie quotidienne, c’est respirer l’air pur de la création. La montagne qui offre le panorama de l’étendue de la création et de sa beauté. la montagne qui nous donne l’élévation intérieure et nous permet deviner le Créateur. L’histoire sacrée ajoute à ces considérations l’expérience du Dieu qui parle et l’expérience de la passion, qui culmine dans le sacrifice d’Isaac, dans le sacrifice de l’agneau, préfiguration de l’Agneau définitif, sacrifié sur le mont Calvaire. Moïse et Élie avaient pu recevoir la révélation de Dieu sur la montagne; maintenant sur le mont Thabor, je suis en conversation avec Celui qui est la révélation de Dieu en personne.
1) Carême : Exode de pénitence et de lumière.
Le Carême n’est pas uniquement un chemin de pénitence pour les personnes qui ont la douleur de leur péché. Il est un chemin de lumière ou, mieux, de conversion à la lumière. La victoire de la tentation est déjà source de transfiguration.
L’Evangile de ce dimanche nous présente le fait de la Transfiguration du Christ. C’est un évènement qui a non seulement marqué la vie de Jésus, mais également celle de Pierre, Jacques et Jean. Il doit aussi marquer notre existence
Le contexte est la prière, sur le Mont Tabor. Il s’agit d’un moment très particulier et privilégié. C’est la révélation de la divinité de Jésus. C’est un moment de lumière, voulu par Jésus pour préparer ses disciples à la passion. Donc, c’est un moment voulu pour nous aussi afin que nous arrivons préparés au Vendredi Saint. Nous aussi devons entrer dans le mystère de la Transfiguration, le faire nôtre. Nous ne devons pas uniquement contempler le Christ rayonnant mais devenir ce que nous contemplons.
Le premier moyen de participer au don surnaturel de la Transfiguration est celui de trouver le temps pour la prière et pour l’écoute de la Parole de Dieu, et de fixer notre regard sur l’hostie consacrée. En outre, surtout en ce moment de Carême, il faut répondre à l’invitation divine de la pénitence par des actes volontaires de mortification, au delà des renonciations imposées par le poids de la vie quotidienne.
Une autre façon de vivre le mystère de la Transfiguration est celui d’imaginer la scène, comme l’Evangile nous la décrit, et d’entrer en empathie avec un des trois apôtres qui ont accompagné Jésus sur le Mont Tabor : « Et il fut transfiguré devant eux (les 3 apôtres Jean, Pierre et Jacques), son visage devint brillant comme le soleil, et, ses vêtements blancs comme la lumière » (Mt 17,1-2).
Jésus se transfigure : les vêtements blancs1 et le visage resplendissant nous portent en direction du Fils de l’homme de Daniel, glorieux et vainqueur. De cette façon, on nous révèle que Jésus qui est en marche vers la croix, est le Seigneur. En réalité, il est en marche vers la lumière de la Résurrection. Le dernier et pénible pèlerinage que Jésus est en train de faire, cache une signification pascale. Mais il s’agit d’une anticipation fugace et provisoire : le chemin à parcourir est celui de la croix. En effet, les trois apôtres préférés, appelés à anticiper la gloire de Jésus, sont les mêmes qui, à Gethsémani, seront appelés à voir sa faiblesse. Pierre, Jacques et Jean (et nous avec eux), contemplant la divinité du Seigneur, sont préparés à affronter le scandale de la croix, comme un hymne ancien le chante : « Sur le mont tu t’es transfiguré et tes disciples ont contemplé ta gloire afin que, en te voyant crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et annoncent au monde que tu es la Splendeur du Père ».
2) Les tentes et la Tente.
L’Evangile poursuit en racontant que, à coté de Jésus transfiguré, « Moïse et Elie2apparurent et conversèrent avec lui » (Mt 17,3); Moïse et Elie, figure de la Loi et des Prophètes. Eux qui eurent le privilège de « voir et écouter » Dieu sur le mont Sinaï et sur l’Horeb, sont à coté de Jésus sur le mont de la Transfiguration ; et ils témoignent de son identité. Ce fut à ce moment-là que Pierre prit la parole : « Seigneur , il est bon que nous soyons ici, si tu le veux, je vais dresser, ici, trois tentes3, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie » (Mt 17,4). Je pense que, dans ce passage évangélique, le terme de « tente/ cabane » peut être interprétée en se référant à l’exode.
Les 40 années dans le désert furent un temps de transition et d’épreuve, mais aussi un moment privilégié. Dans le désert, les tentes doivent être montées chaque soir et démontées chaque matin. C’est le lieu de l’horreur et de la mort. C’est le lieu des scorpions, des serpents, c’est le lieu de la soif et de la faim. C’est le lieu des pillards cachés qui arrivent à l’improviste sur la caravane. Mais c’est aussi le temps de la force et de la vie; le peuple est fort jamais comme dans le désert parce qu’il est dépouillé, il est léger, il porte très peu de bagages mais énormément de vie, beaucoup d’espoir, beaucoup d’énergie, pour en faire un trésor lorsqu’il entrera dans la patrie4 promise.
Le désert et les tentes furent et sont un lieu privilégié. Le lieu où l’on est à face à face avec Dieu. C’est aussi le lieu et le temps de la dépendance totale. Déjà, dans le désert de l’exode, les réalités que le Nouveau Testament indiquera comme dernières, messianiques, eschatologiques, c’est à dire l’eau, la manne et la Parole, sont comprises précisément dans le sens de la totale dépendance à Dieu.
Le peuple qui vit sous la tente ne peut se passer d’éléments vitaux comme l’eau et la nourriture, la manne, les cailles du désert (Ex 16, 1-36 et 17, 1-7). Le Seigneur envoie les biens mais le Seigneur désire que le peuple ait une totale disponibilité et dépendance à son égard ; Il le démontre parce que le Seigneur ne fait manquer de rien à personne.
Mais il faut également parler de la Tente avec un « T » majuscule. En effet, Saint-Augustin commente la phrase de Saint-Pierre sur le mont de la Transfiguration en disant que nous avons une seule demeure : le Christ ; Lui « il est la Parole de Dieu, Parole de Dieu dans la Loi, Parole de Dieu dans les prophètes »5. Le Seigneur a installé sa Tente parmi les tentes. Ces tentes deviennent le lieu où l’on vit une vraie vie grâce au fait que le Seigneur est présent, il est l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous, le Dieu parmi nous, toujours.
Cette Tente parmi les tentes implique un « se faire comme les hommes » de la part de Dieu, un Dieu qui se baisse, qui se détruit presque, pour habiter parmi les tentes des hommes.
Les vierges consacrées sont un exemple de tente à côté de la Tente. Ces femmes sont appelées à vivre leur existence avec une pleine disponibilité et en pleine dépendance de leur Seigneur. Dans l’Eglise ces femmes vierges sont appelées à se donner totalement au Seigneur par la promesse de la Virginité en continuant à vivre dans le monde.
Leur consécration manifeste l’importance d’une « totalité » joyeuse dans le don de soi et, par conséquence, la recherche constante de la contemplation dans la totale disponibilité au service de l’Eglise, avec et pour les frères. Cf rituel de consécration des Vierges : n° 25 : « Recevez ce voile, signe de votre consécration. N’oubliez jamais que vous êtes vouées au service du Christ et de son Corps qui est l’Eglise ». De cette façon, ces femmes témoignent que la lumière de Dieu transfigure l’humanité et que le Christ est toujours lumière de la vie et beauté de l’humanité.
Lecture Patristique
Saint Augustin d’Hippone
Sermon 78, 3-6
“Pierre est, témoin du spectacle de la Transfiguration, et goûtant les choses humaines à la manière des hommes : » Seigneur, dit-il, il nous est bon d’être ici. » Il s’ennuyait de vivre au milieu de la foule, il avait trouvé la solitude sur une montagne où le Christ servait d’aliment à son âme. Pourquoi en descendre afin de courir aux travaux et aux douleurs, puisqu’il se sentait envers Dieu un saint amour et conséquemment des moeurs saintes? Il cherchait son propre bien ; aussi ajouta-t-il. » Si vous voulez, dressons ici trois tentes : une pour vous, une pour Moïse et une autre pour Elie. » Le Seigneur ne répondit rien à cette demande, et toutefois il y fut répondu. En effet, comme il parlait encore, une nuée lumineuse descendit et les couvrit de son ombre. Pierre demandait trois tentes; et la réponse du ciel témoigna que nous n’en avons qu’une, celle que le sens humain voulait partager. Le Christ est la parole de Dieu, la Parole de Dieu dans la loi, la Parole de Dieu dans les prophètes. Pourquoi, Pierre, chercher à la diviser ? Cherche plutôt à t’unir à elle. Tu demandes trois tentes comprends qu’il n’y en a qu’une.
Pendant que la nuée les couvrait et formait comme une seule tente au dessus d’eux, une voix sortit de son sein et fit entendre ces paroles » Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » Là se trouvaient Moïse et Elie. La voix ne dit pas: Ceux-ci sont mes Fils bien-aimés. Autre chose est d’être le Fils unique, et autre chose, des enfants adoptifs. Celui qui se trouve aujourd’hui signalé est Celui dont se glorifient la loi et les prophètes : » Voici, est-il dit, mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes douces complaisances; écoutez-le; » car c’est lui que vous avez entendu dans les prophètes, lui aussi que vous avez entendu dans la loi, et où ne l’avez-vous pas entendu ? Ils tombèrent à ces mots la face contre terre.
Voilà donc dans l’Eglise le royaume de Dieu. Là en effet nous apparaissent le Seigneur, la loi et les prophètes : le Seigneur dans la personne du Seigneur même, la loi dans la personne de Moïse et les prophètes dans celle d’Elie. Ces deux derniers figurent ici comme serviteurs et comme ministres, comme des vaisseaux que remplissait une source divine ; car si Moïse et les prophètes parlaient et écrivaient, c’est qu’ils recevaient du Seigneur ce qu’ils répandaient dans autrui.
Le Seigneur ensuite étendit la main et releva ses disciples prosternés. » Ils ne virent plus alors que Jésus resté seul. » Que signifie cette circonstance?
Vous avez entendu, pendant la lecture de l’Apôtre, que » nous voyons maintenant à travers un miroir, en énigme, mais que nous verrons alors face à face, » et que les langues cesseront lorsque nous posséderons l’objet même de notre espoir et de notre foi (I Co XIII, 12, 8, 9.). Les Apôtres en tombant symbolisent donc notre mort, car il a été dit à la chair : » Tu es terre et tu retourneras en terre (Gn III, 19); » et notre résurrection quand le Seigneur les relève. Mais après la résurrection, à quoi bon la loi? à quoi bon les, prophètes? Aussi ne voit-on plus ni Elie ni Moïse. Il ne reste que Celui dont il est écrit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu (2). » Il rie reste plus que Dieu, pour être tout en tous (I Co XV, 28). Là sera Moïse, mais non plus la loi. Nous y verrons aussi Elie, mais non plus comme prophète. Car la loi et les prophètes devaient seulement rendre témoignage au Christ, annoncer qu’il devrait souffrir, ressusciter d’entre les morts le troisième jour et entrer ainsi dans sa gloire (Luc, XXIV, 44- 47); dans cette gloire où se voit l’accomplissement de cette promesse adressée à ceux qui l’aiment : » Celui qui m’aime, dit-il, sera aimé de mon Père, et moi aussi je l’aimerai. » Et comme si on lui eût demandé : Que lui donnerez-vous en témoignage de votre amour? » Et je me montrerai à lui, » poursuit-il (Jean, XIV, 21). Quelle faveur ! Quelle magnifique promesse! Dieu te réserve pour récompensé, non pas- quelque don particulier, mais lui-même., Comment, ô avare, ne pas te contenter des promesses du Christ? Tu te crois riche, mais qu’as-tu si tu n’as pas Dieu, et si ce pauvre l’a, que ne possède-t-il point?
Descends, Pierre, tu voulais te reposer sur la montagne, descends, annonce la parole, insiste à temps, à contre-temps, reprends, exhorte, menace, en toute patience et doctrine (II Tim IV, 2); travaille, sue, souffre des supplices afin de parvenir par la candeur et la beauté des bonnes oeuvres accomplies avec charité, à posséder ce que figurent les blancs vêtements du Seigneur. L’Apôtre ne vient-il pas de nous dire, à la gloire de la charité : » Elle ne cherche point son propre intérêt (I Co XIII, 6) ? «
Il s’exprime ailleurs autrement, et il est fort dangereux de ne pas le comprendre. Expliquant donc les devoirs de la charité aux membres fidèles du Christ : » Que personne, dit » il, ne cherche son bien propre, mais le bien d’autrui. » Or en entendant ces mots, l’avare prépare ses artifices; il veut dans les affaires, pour rechercher le bien d’autrui, tromper le prochain, et ne pas chercher son bien propre, mais celui des étrangers. Arrête, ô avarice, justice, montre-toi : écoutons et comprenons. C’est la charité qu’il a été dit : » Que personne ne cherche son bien propre, mais le bien d’autrui. » Toi donc, ô avare, si tu résistes à ce conseil, si tu veux y trouver l’autorisation de convoiter le bien d’autrui, sacrifie d’abord le tien. Mais je te connais, tu veux à la fois et ton bien et le bien étranger. Tu emploies l’artifice pour t’approprier ce qui n’est pas à toi; souffre donc que le vol te dépouille de ce qui t’appartient. Tu ne veux pas? chercher ton bien, mais tu prends le bien d’autrui. Cette conduite est inique Ecoute, ô avare, prête l’oreille. Ces mots: » Que personne ne cherche son bien propre, mais le bien d’autrui, » te sont expliqués ailleurs plus clairement par le même Apôtre. Il dit de lui-même : » Pour moi je cherche, non pas ce qui m’est avantageux, mais ce qui l’est au grand nombre, afin de les sauver (I Co X, 24, 33). «
C’est ce que ne comprenait pas encore Pierre, lorsqu’il désirait rester avec le Christ sur la montagne. Le Christ, ô Pierre, te réservait ce bonheur après la mort. Pour le moment il te dit : Descends travailler sur la terre, servir sur 1a terre, et sur la terre être livré aux mépris et à la croix. La Vie même n’y est elle pas descendue pour subir la mort, le Pain, pour endurer la faim, la Voie, pour se fatiguer dans la marche, la Fontaine éternelle pour souffrir la soif? Et tu refuses le travail ? Ne cherche pas ton intérêt propre. Aies la charité, annonce la vérité, ainsi tu parviendras à l’inaltérable paix de l’éternité.
NOTES
1 Saint-Maxime le Confesseur affirme que les « vêtements devenus blancs portaient le symbole de la parole de la Sainte Ecriture, et qui devenaient clairs , transparents et lumineux » Ambiguum 10 : PG 91, 1128 B.
2Moïse et Elie sont des personnages particulièrement qualifiés pour parler avec Jésus sur son chemin. Moise guida le peuple de Dieu dans le passage de l’Egypte à la Terre Promise et, appelé à guider la marche d’Israël vers la liberté, prouva plusieurs fois l’amertume de la contestation et de l’abandon. Enfin il mourra au seuil de la Terre promise, sans avoir la satisfaction d’y entrer, mais il n’a pas abandonné sa foi. Elie est un prophète parmi les plus tenaces, opposé à toute forme d’idolâtrie et de corruption du gouvernement ; il connu le chemin de la fugue, du désert et de la solitude, mais aussi la joie de la présence du Seigneur le confort de Sa parole. Jésus est en chemin vers la Croix, mais il est le prophète définitif, la dernière parole de Dieu: “Ecoutez-le”. L’attitude fondamentale du disciple est l’écoute.
3 Il y a des traductions de l’Evangile qui traduisent le mot “skene” avec “cabane” au lieu de “tente” en référence à la fête des Cabanes. La traduction latine utilise le mot “tabernaculum” qui veut dire « tente » et aussi « tabernacle ».La fête de Sukkoth commence le 15 du mois de Tishrì (septembre-octobre, car le calendrier hébraïque, à différence du calendrier chrétien, est lunaire, c’est à dire qu’il suit le cycle de la lune. Pour être plus précis, il se base sur l’intervalle de temps entre deux nouvelles lunes.En hébreu, Sukkoth signifie “cabane” : ce sont les cabanes qui caractérisent cette fête joyeuse, qui rappelle le séjour des hébreux dans le désert après leur libération de l’esclavage de l’Egypte. Ce séjour dura quarante années pendant lesquelles ils habitèrent dans des demeures précaires, accompagnées de “la nuée de gloire”. Je pense que l’utilisation du mot “tente” nous aide à mieux comprendre le fait d’être pèlerins et de ne pas avoir une demeure fixe sur cette terre.
4 Il est utile rappeler que les premiers moines, entre la fin du IIIème siècle et le début du IVème, “retournèrent” dans le désert. On a l’habitude de dire qu’ils sont échappés par peur de la civilisation et par mépris des réalités du monde. En fait, il ne s’agit que d’un lieu commun. En réalité ils “fuirent ” dans le désert pour contester la vie commode des chrétiens de leur temps, qui étaient en train de devenir des hommes de commodité, de satiété, des hommes de vie stable, pas itinérante. Les chrétiens avaient perdu ce qui avait été le vrai instinct du désert pendant les trois premiers siècles, à savoir d’avancer et de faire marcher aussi les autres en avant. De contribuer aussi au fait que ceux qui ne font pas partie du peuple de Dieu, “aillent” en tout cas “en avant”. Donc les premiers moines ont accompli un immense acte de courage, un acte de “retourner en arrière” qui, en réalité, était un acte “d’aller encore en avant”: retourner au temps privilégié du désert, de la tente.
5 St Augustin, Sermo de Verbis Ev. 78, 3; PL 38, 491
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