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27/09/2021-09:41

Anita Bourdin

Brésil: hommage du pape au défunt card. Freire Falcão

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Le pape François rend hommage au défunt cardinal brésilien Freire Falcão, comme à un « pasteur passionné par l’évangélisation » dans un télégramme adressé à l’archevêque de Brasilia, Mgr Paulo Cezar Costa, ce 27 septembre 2021, en portugais.

Le cardinal brésilien José Freire Falcão s’est éteint dimanche, 26 septembre 2021, à l’âge de 95 ans, après avoir été hospitalisé à l’hôpital Santa Lúcia, de Asa Sul, pour des complications dues au coronavirus le 17 septembre.

Le pape salue aussi « sa précieuse collaboration » avec différents organismes du Saint-Siège, son souci du « peuple de Dieu » et de la communion avec ses frères évêques: il a en effet été président de la Conférence épiscopale brésilienne.

« Je remercie le Père du Ciel pour son ministère épiscopal dans lequel il s’est prodigué avec générosité en menant sur les chemins de l’Evangile les personnes qui lui ont fait confiance, », souligne le pape François qui assure de sa prière pour le cardinal défunt, sa famille, son diocèse, l’Eglise du Brésil.

Nommé évêque à 41 ans en 1967, le cardinal José Freire Falcão a été archevêque de Brasilia (Brésil) pendant vingt ans, de 1984 à 2004, jusqu’à ses 78 ans. Et il avait été « créé » cardinal par Jean-Paul II en 1988.

C’est le troisième cardinal à décéder du fait de la pandémie, après un autre Brésilien, le cardinal Eusébio Oscar Scheid, décédé le 13 janvier 2021, et le cardinal du Venezuela, Jorge Urosa Savino, le 23 septembre dernier.

Mais selon le blog « Il Sismografo », en tout 21 cardinaux auraient été affectés par le virus.

Après ce décès du cardinal José Freire Falcão, le collège cardinalice compte désormais 217 cardinaux, dont 121 électeurs et 96 non-électeurs ayant fêté leurs 80 ans.

27/09/2021-10:10

Anita Bourdin

Visite du pape François à la Compagnie de Jésus

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Les jésuites fêtent ce 27 septembre 2021 la reconnaissance de la Compagnie de Jésus par le pape Paul III le 27 septembre 1540, par la bulle « Regimini militantis Ecclesiae », il y a donc 481 ans.

Le p. Arturo Sosa accueille le pape François © Twitter @JesuitsGlobal

Le p. Arturo Sosa accueille le pape François © Twitter @JesuitsGlobal

Pour marquer cet anniversaire, le pape François s’est rendu en visite à la curie généralice des jésuites, à deux pas du Vatican, au Borgo Santo Spirito, ce lundi 27 septembre, « pour leur rappeler leur travail, enraciné dans la prière, partagée dans la mission », indique un tweet des jésuites @JesuitsGlobal avec le hashtag #ignatius500, en cette Année Saint Ignace.

Le p. Arturo Sosa accueille le pape François © Twitter @JesuitsGlobal

Le p. Arturo Sosa et les jésuites accueillent le pape François © Twitter @JesuitsGlobal

En effet, rappelons que le 20 mai 2021, une année ignatienne s’est ouverte pour célébrer deux événements, indique le site dédié à cette « année » :

  • « le 500e anniversaire de la blessure d’Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, le 20 mai 1521 à la bataille de Pampelune. A la suite de cette blessure par un boulet de canon, et pendant sa longue convalescence, Ignace commence un chemin de conversion et entre dans une vie nouvelle avec le Christ ;
  • le 400e anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier, le 12 mars 1622. »
Le p. Arturo Sosa accueille le pape François © Twitter @JesuitsGlobal

Le p. Arturo Sosa accueille le pape François © Twitter @JesuitsGlobal

« Cette année ignatienne s’achèvera le 31 juillet 2022, jour de la saint Ignace. Annoncée par le père Arturo Sosa, elle a pour thème « Voir toute chose nouvelle en Christ ». »

« Les jésuites, et plus largement la famille ignatienne, souhaitent profiter de cette année pour :

  • faire mémoire de la manière dont l’Esprit Saint a guidé un homme dans sa décision de suivre le Christ ;
  • inviter à « voir toute chose nouvelle » dans sa vie en s’inspirant de l’expérience d’Ignace de Loyola, en filigrane des Exercices spirituels. »

« L’expérience d’Ignace de Loyola, qui a vu ses ambitieux projets de chevalier fracassés par un boulet de canon peut, en effet, rejoindre toute personne appelée à traverser un temps d’épreuve. Beaucoup de nos projets individuels et communs sont bousculés par une pandémie encore considérée comme peu probable il y a un an et demi. »

« Saint Ignace enseigne qu’un temps d’épreuve, comme celui que nous traversons actuellement, peut-être, paradoxalement, un lieu de croissance intérieure et spirituelle », ajoute le site.

Les trois prochains grands rendez-vous de cette année spéciale sont:

– 30 octobre au 1er novembre 2021 : rassemblement « Au large avec Ignace » de la famille ignatienne de France, Belgique et Luxembourg, à Marseille.

– 12 mars 2022 : 400e anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier.

– 31 juillet 2022 : clôture de l’année ignatienne à l’occasion de la fête de saint Ignace.

 

 

 

27/09/2021-10:18

Anita Bourdin

S. Vincent de Paul, un exemple qui « nous stimule », écrit le pape François

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S. Vincent de Paul (1581-1660) est un exemple qui « nous stimule », écrit le pape François dans un tweet publié ce lundi 27 septembre 2021, à l’occasion de la fête du grand saint français.

Voici ce tweet: « L’exemple de #SaintVincentdePaul nous stimule pour donner de l’espace et du temps aux pauvres, pour faire nôtres leurs pensées et leurs malaises, parce qu’un christianisme sans contact avec celui qui souffre est désincarné, incapable de toucher la chair du Christ. »

Pour sa part, la famille spirituelle de S. Vincent de Paul annonce un engagement renouvelé ces trois prochaines années, pour « les réfugiés et les habitants des bidonvilles » de façon à aller « encore plus loin dans ces « périphéries existentielles » dont le pape François a parlé dans son message, nous nous efforcerons de créer ce « nous » encore plus large qui ne laisse personne de côté ».

« Nous regardons vers l’avenir mais nous demeurons profondément enracinés dans notre charisme vincentien, tout en gardant à l’esprit les paroles de saint Vincent : « Il n’y a pas d’acte de charité qui ne s’accompagne de justice » », indique la même source.

27/09/2021-10:59

Rédaction

JMJ 2021: « Levez-vous et célébrez la JMJ dans vos Eglises particulières! » (texte complet)

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«Lève-toi : car je t’établis témoin des choses que tu as vues !»: ce verset des Actes des Apôtres reprenant des paroles du Christ à saint Paul, sont le titre du message du pape François aux jeunes pour préparer la JMJ 2021 qui aura lieu, dans chaque diocèse, en la fête du Christ Roi de l’Univers, le dimanche 21 novembre 2021.

« Levez-vous et célébrez la JMJ dans vos Eglises particulières! », insiste le pape François.

Voici le texte complet, dans son original en français, du message du pape François.

AB

«Lève-toi :

car je t’établis témoin des choses que tu as vues !»

(cf. Ac 26,16)

Chers jeunes!

Je voudrais vous prendre une fois encore par la main afin de poursuivre ensemble le pèlerinage spirituel qui nous conduit vers la Journée Mondiale de la Jeunesse de Lisbonne en 2023.

L’année dernière, peu avant la propagation de la pandémie, j’avais signé le message dont le thème était “Jeune, je te le dis, lève-toi” (cf Lc 7, 14).Dans sa providence, le Seigneur voulait déjà nous préparer pour le défi très dur que nous étions sur le point de vivre.

Dans le monde entier, il a fallu affronter la souffrance de la perte de tant de personnes chères et de l’isolement social. La crise sanitaire a empêché, vous aussi les jeunes – projetés par nature vers l’extérieur –, de sortir pour aller à l’école, à l’université, au travail, de vous rencontrer… Vous vous êtes retrouvés dans des situations difficiles que vous n’aviez pas l’habitude de gérer.Ceux qui étaient moins préparés et sans soutien se sont sentis désorientés.Dans de nombreux cas des problèmes familiaux sont apparus, ainsi que le chômage, la dépression, la solitude et les dépendances.Sans parler du stress accumulé, des tensions et des explosions de colère, de l’augmentation de la violence.

Mais Dieu merci, ceci n’est pas l’unique face de la médaille. Si l’épreuve nous a montré nos fragilités, elle a aussi fait ressortir nos vertus parmi lesquelles la prédisposition à la solidarité. Partout dans le monde nous avons vu de nombreuses personnes, y compris de nombreux jeunes, lutter pour la vie, semer l’espérance, défendre la liberté et la justice, être artisans de paix et bâtisseurs de ponts.

Quand un jeune tombe, c’est, en un certain sens, l’humanité qui tombe.Mais il est aussi vrai que quand un jeune se relève, c’est comme si le monde entier se relevait.Chers jeunes, quel grand potentiel se trouve entre vos mains !Quelle force vous portez dans vos cœurs !

Ainsi, aujourd’hui encore, Dieu dit à chacun de vous: “Lève-toi !”. J’espère de tout mon cœur que ce message puisse nous aider à nous préparer à des temps nouveaux, à une nouvelle page dans l’histoire de l’humanité. Mais il n’est pas possible de recommencer sans vous, chers jeunes. Pour se relever, le monde a besoin de votre force, de votre enthousiasme, de votre passion. C’est en ce sens que je voudrais méditer avec vous sur le passage des Actes des Apôtres dans lequel Jésus dit à Paul “ Lève-toi! Je te rends témoin de ce que tu as vu” (cf. Ac 26, 16).

Paul témoin devant le roi

Le verset dont s’inspire le thème de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2021 est tiré du témoignage de Paul devant le roi Agrippa, alors qu’il se trouve en prison. Lui qui jadis était un ennemi et un persécuteur des chrétiens, est maintenant jugé précisément pour sa foi en Christ. Environ vingt-cinq ans plus tard, l’Apôtre raconte son histoire et l’épisode fondamental de sa rencontre avec le Christ.

Paul confesse que, dans le passé, il avait persécuté les chrétiens, jusqu’à ce qu’un jour, alors qu’il allait à Damas pour en arrêter quelques-uns, une lumière “plus resplendissante que le soleil” l’entoura lui et ses compagnons de voyage (cf. Ac 26, 13), mais lui seul entendit “une voix”: Jésus lui adressa la parole et l’appela par son nom.

“Saul, Saul !”

Approfondissons ensemble cet évènement. En l’appelant par son nom, le Seigneur fait comprendre à Saul qu’il le connaît personnellement. C’est comme s’il lui disait: “Je sais qui tu es, je sais ce que tu manigances, mais néanmoins je m’adresse à toi”. Il l’appelle à deux reprises, en signe d’une vocation spéciale et très importante, comme il l’avait fait avec Moïse (cf. Ex 3, 4) et avec Samuel (cf. 1 Sam 3, 10).En tombant à terre, Saul reconnaît être témoin d’une manifestation divine, d’une révélation puissante qui le bouleverse mais ne l’anéantit pas, au contraire, qui l’interpelle par son nom.

En effet, seule une rencontre personnelle, non anonyme avec le Christ change la vie. Jésus montre qu’il connaît bien Saul, “qu’il le connaît de l’intérieur”. Même si Saul est un persécuteur, même si dans son cœur il y a de la haine pour les chrétiens, Jésus sait que cela est dû à l’ignorance et il veut démontrer en lui sa miséricorde. Cette grâce, cet amour immérité et inconditionné, sera précisément la lumière qui transformera radicalement la vie de Saul.

“Qui es-tu, Seigneur ?”

Face à cette présence mystérieuse qui l’appelle par son nom, Saul demande: « Qui es-tu, Seigneur ? » (Ac 26, 15).Cette question est extrêmement importante et dans la vie, tôt ou tard, nous devons tous la poser.Il ne suffit pas d’avoir entendu parler du Christ par d’autres, il est nécessaire de parler personnellement avec lui.Au fond, c’est cela prier.C’est parler directement à Jésus, même si peut-être nous avons le cœur encore en désordre, l’esprit plein de doutes ou même de mépris envers le Christ et les chrétiens. Je souhaite que chaque jeune, du fond de son cœur, parvienne à poser cette question: “Qui es-tu, Seigneur ?”.

Nous ne pouvons pas présumer que tout le monde connaisse Jésus, même à l’ère de l’internet.La question que de nombreuses personnes posent à Jésus et à l’Eglise est précisément celle-ci: “Qui es-tu?”.Dans tout le récit de la vocation de saint Paul, c’est l’unique fois où il parle.Et à sa question, le Seigneur répond tout de suite: « Je suis Jésus que tu persécutes » (ibid.).

“Je suis Jésus que tu persécutes !”

A travers cette réponse, le Seigneur Jésus révèle à Saul un grand mystère: le fait qu’il s’identifie avec l’Eglise, avec les chrétiens.Jusque-là, Saul n’avait rien vu du Christ si ce n’est les fidèles qu’il avait enfermés en prison (cf. Ac 26, 10), dont lui-même avait voté la condamnation à mort (ibid.).Et il avait vu comment les chrétiens répondaient au mal par le bien, à la haine par l’amour, en acceptant les injustices, les violences, les calomnies et les persécutions endurées pour le nom du Christ. Donc, à bien voir, Saul en quelque sorte – sans le savoir – avait rencontré le Christ: il l’avait rencontré dans les chrétiens!

Combien de fois avons-nous entendu dire: “Jésus oui, l’Eglise non”, comme s’ils pouvaient être interchangeables.On ne peut pas connaître Jésus sans connaître l’Eglise.On ne peut connaître Jésus qu’à travers les frères et sœurs de sa communauté.On ne peut pas se dire pleinement chrétiens si l’on ne vit pas la dimension ecclésiale de la foi.

“Il est dur pour toi de résister à l’aiguillon.”

Ce sont les paroles que le Seigneur adresse à Saul après qu’il soit tombé à terre. Mais c’est comme s’il lui parlait mystérieusement depuis longtemps, en essayant de l’attirer à lui, et que Saul résistait. Ce même doux “reproche”, notre Seigneur le fait à chaque jeune qui s’éloigne: “Jusqu’à quand fuiras-tu loin de moi? Pourquoi n’entends-tu pas que je t’appelle ? J’attends ton retour”. Comme le prophète Jérémie, nous disons parfois: «Je ne penserai plus à lui» (Jr 20, 9). Mais dans le cœur de chacun il y a comme un feu ardent: même si nous nous efforçons de le contenir, nous n’y parvenons pas, parce qu’il est plus fort que nous.

Le Seigneur choisit quelqu’un même qui le persécute, complètement hostile à lui et aux siens.Mais il n’existe personne qui soit irrécupérable pour Dieu.A travers la rencontre personnelle avec lui, il est toujours possible de recommencer.Aucun jeune n’est hors de portée de la grâce et de la miséricorde de Dieu.A personne, on ne peut dire: il est trop loin… c’est trop tard… Combien de jeunes bien qu’ayant la passion de s’opposer et d’aller à contre-courant, portent cependant caché dans leur cœur le besoin de s’engager, d’aimer de toutes leurs forces, de s’identifier à une mission ! Jésus, dans le jeune Saul, voit exactement cela.

Reconnaître sa cécité

Nous pouvons imaginer que, avant la rencontre avec le Christ, Saul était en un certain sens “plein de lui-même”, se considérant “grand” par son intégrité morale, par son zèle, par ses origines, par sa culture. Il était certainement convaincu d’être dans le vrai. Mais, quand le Seigneur se révèle à lui, il est “terrassé” et se retrouve aveugle. Tout à coup, il découvre qu’il n’est pas capable de voir non seulement physiquement, mais aussi spirituellement. Ses certitudes vacillent. Dans son âme, il ressent que ce qui l’animait avec tant de passion – le zèle pour éliminer les chrétiens – était complètement faux. Il se rend compte de ne pas être le détenteur absolu de la vérité, d’en être au contraire bien loin. Et, de même que ses certitudes, sa “grandeur” aussi tombe. Soudain, il se découvre perdu, fragile, “petit”.

Cette humilité – conscience de ses propres limites – est fondamentale! Celui qui pense tout savoir de lui-même, des autres et même des vérités religieuses, aura de la peine à rencontrer le Christ. Saul, devenu aveugle, a perdu ses repères. Seul, dans le noir, les seules choses claires pour lui sont la lumière qu’il a vue et la voix qu’il a entendue. Quel paradoxe: c’est précisément quand on reconnaît qu’on est aveugle, qu’on commence à voir.

Après avoir été ébloui sur le chemin de Damas, Saul préférera être appelé Paul, qui signifie “petit”.Il ne s’agit pas d’un surnom ou d’un “nom d’artiste” – aujourd’hui très utilisé même parmi les gens ordinaires: la rencontre avec le Christ l’a fait se sentir vraiment ainsi, en abattant le mur qui l’empêchait de se connaître en vérité.Il affirme de lui-même: «Moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu» (1 Co 15, 9).

Sainte Thérèse de Lisieux, comme d’autres saints, aimait à répéter que l’humilité est la vérité. De nos jours, de nombreuses “histoires” assaisonnent nos journées, en particulier sur les réseaux sociaux, souvent construites artificiellement avec beaucoup de décors, caméras, divers fonds d’écran.On cherche toujours plus les lumières de la scène, savamment orientées, pour pouvoir montrer aux “amis” et followers une image de soi qui souvent ne reflète pas notre vérité.Le Christ, lumière de midi, vient nous éclairer et nous rendre notre authenticité, en nous libérant de tout masque.Il nous montre nettement ce que nous sommes, parce qu’il nous aime tels que nous sommes.

Changer de perspective

La conversion de Paul n’est pas un retour en arrière, mais l’ouverture à une perspective totalement nouvelle. En effet, il poursuit le chemin vers Damas, mais il n’est plus celui qu’il était, il est une personne différente (cf. Ac 22, 10). Nous pouvons nous convertir et nous renouveler dans la vie ordinaire, en faisant les choses que nous avions l’habitude de faire, mais avec le cœur transformé et des motivations différentes. Dans ce cas, Jésus demande expressément à Paul d’aller jusqu’à Damas où il se rendait. Paul obéit, mais maintenant la finalité et la perspective de son voyage ont changé radicalement. Dorénavant il verra la réalité avec des yeux nouveaux. Avant ils étaient ceux du persécuteur justicier, désormais ils seront ceux du disciple témoin. A Damas, Ananie le baptise et l’introduit dans la communauté chrétienne. Dans le silence et la prière, Paul approfondira sa propre expérience et la nouvelle identité qui lui a été donnée par le Seigneur Jésus.

Ne pas disperser la force et la passion des jeunes

L’attitude de Paul avant la rencontre avec Jésus ressuscité ne nous est pas si étrangère.Que de force et de passion vivent aussi dans vos cœurs, chers jeunes !Mais si l’obscurité autour de vous et en vous vous empêche de voir correctement, vous risquez de vous perdre dans des combats qui n’ont pas de sens, jusqu’à devenir violents.Et malheureusement vous en serez vous-mêmes les premières victimes, ainsi que ceux qui vous sont proches.Il y a aussi le danger de lutter pour des causes qui, à l’origine, défendent des valeurs justes, mais qui, portées à l’exaspération, deviennent des idéologies destructrices.Combien de jeunes aujourd’hui, peut-être poussés par leurs convictions politiques ou religieuses, finissent par devenir des instruments de violence et de destruction dans la vie de beaucoup! Certains, nés dans l’ère du numérique, trouvent dans l’environnement virtuel et sur les réseaux sociaux le nouveau champ de bataille, faisant recours sans scrupule à l’arme des fake news pour répandre des poisons et démolir leurs adversaires.

Quand le Seigneur fait irruption dans la vie de Paul, il n’annule pas sa personnalité, il n’efface pas son zèle et sa passion, mais il met à profit ses dons pour faire de lui le grand évangélisateur jusqu’aux extrémités de la terre.

Apôtre des nations

Paul sera connu plus tard comme “l’apôtre des nations”: lui, qui a été un pharisien scrupuleux observant de la Loi! Voici un autre paradoxe: le Seigneur place sa confiance précisément en celui qui le persécutait. Comme Paul, chacun de nous peut entendre au fond de son cœur cette voix qui lui dit: “Je te fais confiance. Je connais ton histoire et je la prends dans mes mains, avec toi. Même si tu as souvent été contre moi, je te choisis et je fais de toi mon témoin”. La logique divine peut faire du pire persécuteur un grand témoin.

Le disciple du Christ est appelé à être «lumière du monde» (Mt 5, 14). Paul doit témoigner de ce qu’il a vu, mais maintenant il est aveugle. Nous sommes de nouveau dans un paradoxe! Mais précisément à travers son expérience personnelle, Paul pourra s’identifier à ceux vers qui le Seigneur l’envoie. En effet, il a été établi témoin « pour leur ouvrir les yeux, pour les ramener des ténèbres vers la lumière» (Ac 26, 18).

“Lève-toi et témoigne !”

En embrassant la vie nouvelle qui nous est donnée dans le baptême, nous recevons également une mission du Seigneur: “Tu seras mon témoin !”.C’est une mission à laquelle il faut se consacrer, qui change la vie.

Aujourd’hui, l’invitation du Christ à Paul s’adresse à chacun et à chacune de vous, jeunes: Lève-toi !Tu ne peux pas rester à terre à “t’apitoyer sur ton sort”, il y a une mission qui t’attend !Toi aussi, tu peux être témoin des œuvres que Jésus a commencées à accomplir en toi. C’est pourquoi, au nom du Christ, je te dis :

– Lève-toi et témoigne de ton expérience d’aveugle qui a rencontré la lumière, qui a vu le bien et la beauté de Dieu en lui-même, dans les autres et dans la communion de l’Eglise qui l’emporte sur toute solitude.

– Lève-toi et témoigne de l’amour et du respect qu’il est possible d’instaurer dans les relations humaines, dans la vie familiale, dans le dialogue entre parents et enfants, entre jeunes et personnes âgées.

– Lève-toi et défends la justice sociale, la vérité et la rectitude, les droits humains, les persécutés, les pauvres et les vulnérables, les sans-voix dans la société, les immigrés.

– Lève-toi et témoigne du nouveau regard qui te fait voir la création avec des yeux pleins d’émerveillement, qui te fait reconnaître la Terre comme notre maison commune et qui te donne le courage de défendre l’écologie intégrale.

– Lève-toi et témoigne que les existences qui ont échoué peuvent être reconstruites, que les personnes déjà mortes en esprit peuvent ressusciter, que les personnes esclaves peuvent redevenir libres, que les cœurs oppressés par la tristesse peuvent retrouver l’espérance.

– Lève-toi et témoigne avec joie que le Christ vit! Répands son message d’amour et de salut parmi ceux de ton âge, à l’école, à l’université, au travail, dans le monde numérique, partout.

Le Seigneur, l’Eglise, le Pape, vous font confiance et vous constituent témoins à l’égard de tant d’autres jeunes que vous rencontrez sur les “voies de Damas” de notre temps. N’oubliez pas: «Si quelqu’un a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions. Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ» (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 120).

Levez-vous et célébrez la JMJ dans vos Eglises particulières!

Je vous renouvelle à tous, jeunes du monde entier, l’invitation à prendre part à ce pèlerinage spirituel qui nous conduira à célébrer la Journée Mondiale de la Jeunesse à Lisbonne en 2023. Le prochain rendez-vous, cependant, est dans vos Eglises particulières, dans les différents diocèses et éparchies du monde entier où, en la solennité du Christ-Roi, la Journée Mondiale de la Jeunesse 2021 sera célébrée au niveau local.

J’espère que nous pourrons tous vivre ces étapes comme de vrais pèlerins et non comme des “touristes de la foi” !Ouvrons-nous aux surprises de Dieu, qui veut faire resplendir sa lumière sur notre chemin.Ouvrons-nous à écouter sa voix, également à travers nos frères et nos sœurs.Ainsi nous nous aiderons les uns les autres à nous relever ensemble, et en ce moment historique difficile nous deviendrons prophètes des temps nouveaux, pleins d’espérance !Que la Bienheureuse Vierge Marie intercède pour nous.

Rome, Saint Jean de Latran, 14 septembre 2021, Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.

FRANÇOIS

[Texte original: Français]

© Librairie éditrice du Vatican

27/09/2021-15:46

Marina Droujinina

Académie pour la vie : «La santé ne peut être que publique et pour tous», par Mgr Paglia

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« La santé ne peut être que publique et pour tous », a déclaré Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, en saluant le pape François présent à l’assemblée générale de l’Académie sur les problèmes de la santé. « La santé publique ne tolère pas les séparations et les particularités, a rappelé le président : il s’agit de proximité, de fraternité globale. »

Le rassemblement sur le thème « La santé publique dans l’horizon de la mondialisation » a ouvert ses travaux de deux jours ce lundi matin 27 septembre 2021.

Mgr Paglia a remercié le pape François pour sa présence et a souligné que l’Académie avait « essayé » de « tirer des leçons » de la pandémie, comme le pape y avait « exhorté ». La première leçon « concerne l’interdépendance de tous les peuples », a expliqué le président: « Qui aurait pensé avant la pandémie qu’il pourrait y avoir un lien entre Wuhan, la grande ville chinoise, et Codogno, une petite ville de Lombardie ? » « Un virus invisible nous a tous mis à genoux, a poursuivi Mgr Paglia. D’où la deuxième leçon : nous sommes tous fragiles, personne d’exclu, la famille humaine et la création elle-même. »

En tant qu’Académie pontificale, a expliqué le président, « nous avons essayé d’attirer l’attention sur les personnes les plus touchées par la pandémie : les personnes âgées, les personnes handicapées, les réfugiés, les enfants ». « Nous sommes conscients que la santé ne sera mondiale que si elle commence par eux », a-t-il ajouté.

Mgr Paglia a également rappelé que « Jésus lui-même s’est présenté comme un médecin et qu’il nous a donné son propre pouvoir de guérir toutes sortes de maladies ». Il a souligné que le pape François, dès le début de son pontificat, a « présenté l’Église comme un hôpital de campagne ». « Aujourd’hui, ce champ s’est étendu au monde entier, voire à la création elle-même », a noté le président. » D’où « l’urgence pour les croyants d’élargir leur écoute » et « de soigner les plus fragiles, avec la conscience que personne ne doit être abandonné ».

En évoquant les deux encycliques du pape – « Laudato sì, sur la création, et Fratelli tutti, sur l’humain » – Mgr Paglia a dit que « ce sont deux grandes fenêtres qui offrent à chacun – croyants et non-croyants – une vision du monde à venir ».

27/09/2021-16:30

Hélène Ginabat

Santé publique : le pape déplore un engagement inadéquat (première partie)

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En matière de santé publique, le pape François invite à « ne pas projeter nos priorités sur des populations qui habitent sur d’autres continents, où d’autres nécessités sont plus urgentes », lors d’une audience accordée à un groupe de l’Académie pontificale pour la vie, ce lundi 27 septembre 2021: « de nombreux problèmes très graves sont ignorés en raison d’un manque d’engagement adéquat », souligne-t-il.

Le pape François a reçu en audience dans le Palais apostolique du Vatican les participants à l’assemblée plénière de l’Académie pontificale pour la Vie, réunie du 27 au 29 septembre, sur le thème : « Santé publique dans une perspective mondiale. Pandémie, bioéthique, Avenir ». Il a fait observer qu’ « il ne suffit pas qu’un problème soit grave pour qu’il s’impose à l’attention et soit ainsi affronté ».

On ne peut affirmer que « la vie et la santé sont des valeurs également fondamentales pour tous, fondées sur l’inaliénable dignité de la personne humaine » sans « un engagement adéquat pour dépasser les inégalités », a insisté le pape. Sinon, « nous acceptons de fait la douloureuse réalité que toutes les vies ne sont pas égales et que la santé n’est pas protégée pour tous de la même façon ».

Voici notre traduction du discours prononcé par le pape François en italien.

Discours du pape François (première partie)

Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer à l’occasion de votre assemblée générale et je remercie Mgr Paglia pour les paroles qu’il a prononcées. Je salue également les nombreux académiciens qui sont connectés.

Le thème que vous avez choisi pour ces journées de travail est particulièrement actuel : celui de la santé publique à l’horizon de la mondialisation. En effet, la crise de la pandémie a fait résonner encore plus fort « le cri de la terre et le cri des pauvres » (encyclique Laudato si’, 49). Nous ne pouvons pas être sourds à ce double cri, nous devons bien l’écouter ! Et c’est ce que vous vous proposez de faire.

L’examen des nombreuses graves questions qui ont été soulevées au cours de ces deux dernières années n’est pas une tâche facile. D’une part, nous sommes épuisés par la pandémie de Covid-19 et par l’inflation des discours qui ont été suscités : c’est comme si nous ne voulions plus en entendre parler et que nous étions pressés de passer à d’autres questions. Mais d’autre part, il est indispensable de réfléchir calmement pour examiner en profondeur ce qui s’est produit et entrevoir le chemin vers un avenir meilleur pour tous. Vraiment, « la seule chose qui serait pire que cette crise, ce serait le drame de la gaspiller » (Homélie de la Pentecôte, 31 mai 2020). Et nous savons qu’on ne sort pas les mêmes d’une crise : soit nous en sortirons meilleurs, soit nous en sortirons pires. Mais pas les mêmes. Le choix est entre nos mains. Et, je le répète, ce qui serait pire que cette crise, ce serait le drame de la gaspiller. Je vous encourage dans cet engagement ; et je trouve sage et opportune la dynamique de discernement selon laquelle se déroule votre rencontre : avant tout, écouter attentivement la situation, pour pouvoir favoriser une véritable conversion et arriver à préciser des décisions concrètes pour sortir meilleurs de la crise.

La réflexion que vous avez entreprise ces dernières années sur la bioéthique mondiale se révèle précieuse. Je vous avais encouragés dans cette perspective avec la lettre Humana communitas, à l’occasion du XXVème anniversaire de votre Académie. L’horizon de la santé publique permet en effet de mettre l’accent sur des aspects importants pour la cohabitation de la famille humaine et pour fortifier un tissu d’amitié sociale. Ce sont des thèmes centraux dans l’encyclique Fratelli tutti (cf. chap. 6).

La crise de la pandémie a mis en évidence la profondeur de l’interdépendance entre nous d’une part et entre la famille humaine et notre maison commune d’autre part (cf. encyclique Laudato si’, 86 ; 164). Nos sociétés, surtout en Occident, ont eu tendance à oublier cette interconnexion. Et les conséquences amères sont sous nos yeux. Dans ce passage historique, il est donc urgent d’inverser une tendance aussi nocive et il est possible de le faire grâce à la synergie entre différentes disciplines. Il faut des connaissances en biologie et en hygiène, en médecine et en épidémiologie, mais également en économique et en sociologie, en anthropologie et en écologie. Il s’agit non seulement de comprendre les phénomènes mais aussi d’identifier des critères d’action technologiques, politiques et éthiques relatifs aux systèmes sanitaires, à la famille, au travail et à l’environnement.

Cette approche est particulièrement importante dans le domaine de la santé, parce que la santé et la maladie sont déterminées non seulement par les processus de la nature mais également par la vie sociale. En outre, il ne suffit pas qu’un problème soit grave pour qu’il s’impose à l’attention et soit ainsi affronté : de nombreux problèmes très graves sont ignorés en raison d’un manque d’engagement adéquat. Pensons à l’impact dévastateur de certaines maladies comme la malaria et la tuberculose : la précarité des conditions d’hygiène et sanitaires cause chaque année dans le monde des millions de morts que l’on pourrait éviter. Si nous comparons cette réalité à la préoccupation qu’a provoquée la pandémie de Covid-19, nous voyons que la perception de la gravité du problème et la mobilisation correspondante d’énergies et de ressources sont très différentes.

Certes, nous avons raison de prendre toutes les mesures pour contenir et vaincre la Covid-19  sur le plan mondial, mais cette conjoncture historique dans laquelle nous sommes menacés de près dans notre santé devrait nous rendre attentifs à ce que signifie être vulnérable et vivre quotidiennement dans la précarité. Nous pourrions ainsi nous sentir également responsables des graves conditions dans lesquelles vivent d’autres personnes et auxquelles nous nous sommes jusqu’ici peu ou pas du tout intéressés. Nous apprendrons ainsi à ne pas projeter nos priorités sur des populations qui habitent dans d’autres continents, où d’autres nécessités sont plus urgentes ; où l’on manque, par exemple, non seulement de vaccins, mais d’eau potable et du pain quotidien. Je ne sais pas si cela fait rire ou pleurer, parfois pleurer, lorsque nous entendons des gouvernants ou des responsables de communautés conseiller aux habitants des bidonvilles de se désinfecter à l’eau et au savon plusieurs fois par jour. Mais mon cher, tu n’es jamais allé dans un bidonville : là-bas, il n’y a pas d’eau, on ne connaît pas le savon. « Non, ne sortez pas de chez vous ! » : mais là-bas, chez soi, c’est tout le quartier, parce qu’on vit… S’il vous plaît, occupons-nous de ces réalités, y compris quand nous réfléchissons sur la santé. C’est très bien, par conséquent, l’engagement pour une distribution équitable et universelle des vaccins – c’est important – mais en tenant compte du domaine plus large dans lequel les mêmes critères de justice sont exigés, pour les besoins de la santé et de la promotion de la vie.

Considérer la santé dans ses multiples dimensions et au niveau mondial nous aide à comprendre et à assumer de manière responsable l’interconnexion des phénomènes. Ainsi, on observe mieux également l’impact sur la santé des êtres humains produit par les conditions de vie, qui sont le fruit de choix politiques, sociaux et environnementaux. Si nous examinons l’espérance de vie – et de vie en bonne santé –, dans différents pays et dans différents groupes sociaux, nous découvrons de grandes inégalités. Elles dépendent de variables telles que le niveau de rétribution, le diplôme, le quartier de résidence, même dans une même ville. Nous affirmons que la vie et la santé sont des valeurs également fondamentales pour tous, fondées sur l’inaliénable dignité de la personne humaine. Mais si un engagement adéquat pour dépasser les inégalités ne fait pas suite à cette affirmation, nous acceptons de fait la douloureuse réalité que toutes les vies ne sont pas égales et que la santé n’est pas protégée pour tous de la même façon. Et ici, je voudrais redire mon inquiétude [préoccupation], qu’il y ait toujours un système de santé gratuit : ne le perdez pas, les pays qui l’ont, par exemple l’Italie et d’autres qui ont un bon système de santé gratuit ; ne le perdez pas, parce que sinon nous nous retrouverions dans une situation où, au sein de la population, seuls ceux qui peuvent payer les soins de santé y auront droit, les autres non. Et c’est un très grand défi. Cela permet de surmonter les inégalités.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat (à suivre)

27/09/2021-18:41

Marina Droujinina

ONU : «L’importance cruciale de l’espérance», par le card. Parolin

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Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a souligné « l’importance cruciale de l’espérance dans les affaires humaines » : « L’espérance, a-t-il dit, nous maintient motivés lorsque les problèmes et les désaccords semblent insolubles, elle facilite le pardon…elle favorise la résilience et nous incite à travailler dur même lorsque nous ne pourrons peut-être pas voir les résultats obtenus au cours de notre vie. » « Pour nous, chrétiens, a-t-il ajouté, l’espérance est le don le plus divin qui puisse exister dans le cœur de l’humanité. »

Le secrétaire d’État du Vatican est intervenu le 25 septembre 2021, en visio-conférence, à la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est déroulée sur le thème: « Construire la résilience par l’espérance ».

S’appuyant sur l’encyclique Fratelli Tutti du pape François, le cardinal a dit que « pour affronter efficacement » de nombreuses « difficultés, nous devons les aborder avec ‘une espérance renouvelée’ basée sur les ‘réserves de bonté présentes dans le cœur humain’ ».

Sortir de la pandémie

Pour mieux sortir de la pandémie de COVID-19, a expliqué le cardinal, « nous devons nous appuyer sur un sens renouvelé de la solidarité fraternelle ». La pandémie nous a appris à quel point « notre monde est interconnecté, à quel point chaque État a ses propres vulnérabilités et qu’aucun État n’est capable de résoudre seul la crise ».

Nous devons travailler ensemble, a-t-il dit, « pour remédier à la situation de ceux qui se trouvent en ‘marge pharmaceutique’ et pour soulager les souffrances et les décès inutiles qu’eux et tant d’autres ont endurés et continuent d’endurer ».

Le secrétaire d’État a aussi rappelé que « la résilience nécessite un nouvel examen de la façon dont les systèmes de santé ont été largement submergés par la pandémie et ont laissé tant de personnes sans soins suffisants ou sans soins du tout ». Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, « beaucoup n’ont pas accès aux tests, aux soins de base, aux vaccins ».

Développement durable : « repenser la relation entre les individus et l’économie »

La pandémie a eu « un impact négatif sur les programmes et activités de développement, ainsi que sur la mise en œuvre du Programme de développement durable 2030 », a constaté le cardinal Parolin. Cinq ans « de progrès » sur les 17 objectifs de développement durable « ont été interrompus, et dans certains cas inversés, par le virus et ses conséquences ».

Le secrétaire d’État a invité à « repenser le rapport entre les individus et l’économie » et à « veiller à ce que les modèles économiques et les programmes de développement restent au service des hommes et des femmes, en particulier ceux qui sont en marge de la société », plutôt qu’à « exploiter les personnes et les ressources naturelles ».

Répondre aux besoins de la planète

La prochaine COP26 à Glasgow est « une opportunité importante pour la résilience, a souligné le cardinal Parolin, car la communauté internationale a la chance de s’engager à nouveau pour la protection de notre maison commune ». En rappelant les « tragiques catastrophes naturelles » qui ont frappé plusieurs pays, dont Haïti, le cardinal a appelé « la communauté internationale à travailler ensemble et solidairement pour un développement durable ».

« Nous sommes obligés de renforcer notre ambition, a-t-il dit, car nous subissons actuellement les effets de décennies d’inaction en termes d’inondations extrêmes, de sécheresse, d’incendies de forêt, de fonte des glaciers, de recul des rivages, de malnutrition et de maladies respiratoires que la hausse des températures précipite. »

Respecter les droits des personnes

Le cardinal a rappelé que « nous continuons d’être témoins de l’impact terrible des crises et des conflits à travers le monde ». Il a exhorté les États « à tenir compte de l’appel du Secrétaire général et du pape François en faveur d’un cessez-le-feu mondial, et d’une responsabilité humanitaire partagée ».

Le secrétaire d’État a aussi souligné que souvent « les nouvelles interprétations des droits de l’homme existants » sont « séparées de leurs valeurs universelles sous-jacentes ». Dans de nombreux cas, « les ‘nouveaux droits’ non seulement contredisent les valeurs qu’ils sont censés soutenir, mais s’imposent malgré l’absence de tout fondement objectif ou de consensus international ». Le Saint-Siège, a-t-il encore rappelé, estime « qu’en privant les droits de l’homme de leur dimension universelle originelle, ces nouvelles interprétations partielles deviennent malheureusement la référence idéologique de faux « progrès » et un autre terrain de polarisation et de division ».

En concluant, le cardinal Parolin a encore une fois souligné que « les signes d’espérance » sont « nombreux », « même dans nos sociétés fatiguées ». « Être des bâtisseurs de paix dans nos sociétés, c’est trouver … ces germes de fraternité », a-t-il dit.

Il a cité les paroles du pape François prononcées à la rencontre avec les représentants du Conseil œcuménique des Églises et de certaines communautés juives de Hongrie, le 12 septembre 2021 : « Le Dieu de l’alliance, a dit le pape, nous demande de ne pas céder au séparatisme ou aux intérêts partisans. Il ne veut pas que nous nous alliions avec certains aux dépens des autres. Il veut plutôt que les individus et les communautés soient des ponts de communion avec tous. »

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