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15/04/2021-22:39

Anita Bourdin

Brésil: le pape exhorte les évêques à l’unité (traduction complète)

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« Je demande au Seigneur ressuscité que cette assemblée générale porte les fruits d’unité et de réconciliation pour tout le peuple brésilien et dans la Conférence épiscopale »: c’est la prière exprimée par le pape dans un message vidéo aux évêques du Brésil dans lequel il exhorte à l’unité pour surmonter la terrible épreuve de la pandémie.

Le pape François a adressé ce message vidéo jeudi, 15 avril 2021, aux participants de la 58e assemblée générale de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), actuellement en ligne sur le thème : « Le pilier de la Parole de Dieu – L’animation biblique de la pastorale » (12-16 avril 2021).

Le pays est l’un des plus éprouvés par la pandémie avec parfois 4 000 décès en 24h et un total qui dépasse 337 000 morts.

Le pape invite les évêques à une unité « qui n’est pas uniformité, mais qui est harmonie, cette unité harmonique que seul le Saint-Esprit donne ».

Il souhaite que cette unité puisse inspirer aussi « d’autres chrétiens et d’autres hommes et femmes de bonne volonté, à tous les niveaux de la société, y compris au niveau institutionnel et gouvernemental ».

Le pape insiste sur la « fraternité »: « J’implore Notre Dame d’Aparecida qu’en tant que Mère, elle accorde à tous ses enfants la grâce d’être les gardiens du bien et de la vie des autres, et des promoteurs de la fraternité. »

Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’allocution du pape François prononcée en espagnol.

AB

Allocution du pape François

Chers frères dans l’épiscopat,

A l’occasion de la 58e assemblée générale de la Conférence nationale des évêques du Brésil, je veux m’adresser à vous et excusez-moi de le faire en espagnol, mais entre le Brésil et l’Argentine, il y a une langue que nous comprenons tous et c’est le « portuñol », donc vous me comprendrez. Et à travers vous, je veux m’adresser à tous les Brésiliens, à un moment où ce pays bien-aimé fait face à l’une des épreuves les plus difficiles de son histoire.

J’aimerais tout d’abord exprimer ma proximité aux centaines de milliers de familles qui pleurent la perte d’un être cher. Jeunes et vieux, pères et mères, médecins et bénévoles, ministres sacrés, riches et pauvres: la pandémie n’a exclu personne de son sillage de souffrance. Je pense en particulier aux évêques morts victimes de la Covid. Je demande à Dieu d’accorder le repos éternel aux défunts et de donner la consolation aux cœurs affligés des familles, qui, bien souvent, n’ont même pas pu dire au revoir à ceux qui leur sont chers. Et ce départ sans pouvoir dire au revoir, ce départ dans la solitude la plus démunie est une des grandes douleurs pour ceux qui partent et pour ceux qui restent.

Chers frères et sœurs, l’annonce de la victoire du Seigneur Jésus sur la mort et le péché résonne encore parmi nous. L’annonce pascale est une annonce qui renouvelle l’espérance dans nos cœurs: nous ne pouvons pas abandonner! Comme nous chantons dans la séquence du dimanche de Pâques: « La mort et la vie se sont affrontées dans un duel prodigieux : le Maître de la vie est mort ; vivant, Il règne. »

Oui, chers frères et sœurs, celui qui a triomphé est à nos côtés! Le Christ est vainqueur! Il a vaincu la mort! Renouvelons l’espérance que la vie triomphera!

Notre foi dans le Christ ressuscité nous montre que nous pouvons surmonter ce moment tragique. Notre espérance nous donne le courage de nous lever. La charité nous pousse à pleurer avec ceux qui pleurent et tendre la main, surtout à ceux qui en ont le plus besoin, pour qu’ils sourient à nouveau. Et la charité nous pousse en tant qu’évêques à nous dépouiller. N’ayez pas peur du dépouillement. Tout le monde sait de quoi. C’est possible de surmonter la pandémie, c’est possible de surmonter ses conséquences. Mais nous n’y arriverons que si nous sommes unis. La Conférence épiscopale doit être une en ce moment, car le peuple qui souffre est un.

Lors de ma visite inoubliable au Brésil en 2013, en me référant à l’histoire de Notre Dame d’Aparecida, j’ai fait remarquer que cette image retrouvée brisée pouvait servir de symbole à la réalité brésilienne: «Ce qui a été séparé retrouve l’unité. […] A Aparecida, depuis le début, Dieu nous donne un message de recomposition de ce qui est séparé, de réunification de ce qui est divisé. Les murs, les ravins et les distances, qui existent aussi aujourd’hui, sont voués à disparaître. L’Église ne peut négliger cette leçon: l’Église doit être un instrument de réconciliation » (Discours à l’épiscopat brésilien, 27 juillet 2013).

Et soyez un instrument de réconciliation, soyez un instrument d’unité. Et c’est la mission de l’Église au Brésil. Aujourd’hui plus que jamais! Et pour cela, il faut mettre de côté les divisions, les désaccords. Il faut se retrouver dans l’essentiel. Avec le Christ, par le Christ et dans le Christ, pour pouvoir retrouver « l’unité de l’Esprit avec le lien de la paix » (Ep 4,3). Ce n’est qu’ainsi que vous, en tant que pasteurs du Peuple de Dieu, vous pourrez inspirer non seulement les fidèles catholiques, mais aussi d’autres chrétiens et d’autres hommes et femmes de bonne volonté, à tous les niveaux de la société, y compris au niveau institutionnel et gouvernemental, vous pourrez les inciter à travailler ensemble pour vaincre non seulement le coronavirus, mais aussi un autre virus, qui infecte depuis longtemps l’humanité: le virus de l’indifférence, qui naît de l’égoïsme et génère l’injustice sociale.

Chers frères, le défi est grand. Cependant, nous savons que le Seigneur marche avec nous: « Et sachez que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20), nous dit-il. Par conséquent, avec la certitude qu’il « ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, de charité et de tempérance » (2 Tim 1,7), « débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus » (cf. He 12, 1-2). Toujours Jésus! Voilà notre fondement, notre force, notre unité.

Je demande au Seigneur ressuscité que cette assemblée générale porte les fruits d’unité et de réconciliation pour tout le peuple brésilien et dans la Conférence épiscopale. Unité qui n’est pas uniformité, mais qui est harmonie, cette unité harmonique que seul le Saint-Esprit donne.

J’implore Notre Dame d’Aparecida pour qu’en tant que Mère, elle accorde à tous ses enfants la grâce d’être les gardiens du bien et de la vie des autres, et des promoteurs de la fraternité.

A chacun de vous, chers frères, frères évêques, aux fidèles qui vous ont été confiés et à tous les habitants du Brésil, je donne ma bénédiction de tout coeur. Et s’il vous plaît, je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi.

Que le Seigneur vous bénisse. [En portugais]

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

16/04/2021-13:50

Marina Droujinina

Esclavage des enfants : « nous avons honte aujourd’hui devant Dieu », écrit le pape

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« Nous avons honte aujourd’hui devant Dieu », écrit le pape François dans un tweet ce 16 avril 2021, en cette Journée mondiale contre l’esclavage des enfants.

« Malheureusement, déplore-t-il, dans ce monde qui a développé les technologies les plus sophistiquées, il y a encore de nombreux enfants dans des conditions inhumaines, exploités, maltraités, tenus en esclavage, réfugiés. De tout cela nous avons honte aujourd’hui devant Dieu ». Le pape a ajouté le hashtag #EndChildSlavery – Mettre fin à l’esclavage des enfants – à son message.

Le pape a dénoncé l’esclavage des enfants à de nombreuses reprises, rappelle Vatican News en italien de ce vendredi. « Au lieu de les faire jouer, beaucoup de gens en font des esclaves: c’est un fléau, a-t-il dit à l’audience générale du 12 juin 2013. Une enfance sereine permet aux enfants de regarder avec confiance vers la vie et demain. Malheur à ceux qui étouffent en eux l’élan joyeux de l’espérance. »

S’adressant au corps diplomatique du Saint-Siège en janvier 2018, le pape François à nouveau l’exploitation des enfants, appelant les gouvernements à trouver des stratégies adéquates pour changer cette situation: « Nous ne pouvons penser à planifier un avenir meilleur ni espérer construire des sociétés plus inclusives, si nous continuons à maintenir des modèles économiques orientés vers le simple profit et l’exploitation des plus faibles, comme les enfants. »

La Journée mondiale contre l’esclavage des enfants a été instituée en 1995 après la mort d’un jeune Pakistanais de 12 ans, Iqbal Masih, qui avait dénoncé les maltraitances qu’il avait subies depuis l’âge de 4 ans lorsque sa famille l’avait vendu pour rembourser une dette.

En 2020, l’UNICEF a rappelé que, dans le monde, 152 millions d’enfants – 64 millions de filles et 88 millions de garçons, soit un dixième de la population mondiale des enfants – sont impliqués dans une forme de travail. Près de la moitié exercent des emplois classés comme dangereux.

16/04/2021-13:43

Anne Kurian-Montabone

Réfugiés : le Haut Commissaire de l’ONU salue la force et la vision du pape

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Le pape François a reçu le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans la matinée de ce 16 avril 2021, au Vatican.

Dans un tweet publié après cette audience, le diplomate italien a rendu hommage à son hôte : « Le pape François est l’un des plus grands défenseurs de la cause des réfugiés et des migrants », a-t-il écrit.

Et de confier : « Dans un monde qui risque d’oublier de trop nombreuses personnes, je suis allé le voir aujourd’hui en cherchant de la force et de la vision, et je l’ai quitté déterminé, avec de l’inspiration pour continuer notre travail auprès de ceux qui sont dans le besoin. »

15/04/2021-22:06

Anita Bourdin

C’est la prière qui a fait d’elle une « femme exceptionnelle » (traduction complète)

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« L’audace, la créativité et l’excellence de sainte Thérèse comme réformatrice sont le fruit de la présence intérieure du Seigneur » et c’est par la prière qu’elle est devenue une « femme exceptionnelle », explique le pape François.

Un congrès international intitulé « Une femme exceptionnelle » (« Mujer excepcional »), est en effet organisé à l‘Universidad Católica Santa Teresa de Jesús de Ávila, du 12 au 15 avril 2021, à l’occasion du 50e anniversaire de la proclamation de sainte Thérèse d’Avila comme docteur de l’Église, par le pape Paul VI.

Rappelons que le 27 septembre 1970, S. Paul VI a fait de sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) la première femme à recevoir le titre de docteur de l’Église, puis ce furent sainte Catherine de Sienne, le 4 octobre 1970, sainte Thérèse de Lisieux en 1997 (S. Jean-Paul II) et sainte Hildegarde de Bingen en 2012 (Benoît XVI).

Comme nous l’indiquions déjà le 13 avril, le pape François a adressé pour ce congrès un message en espagnol, à l’évêque d’Avila, Mgr José Maria Gil Tamayo, reçu au Vatican avec une délégation le 17 décembre 2020.

Le pape François a aussi adressé un message vidéo aux participants, ce 15 avril. Il a parlé de la sainteté comme « la vocation de tous les croyants », totalement différente pour chacun: « La sainteté ne se copie pas, car même cela pourrait nous éloigner du chemin unique et différent qu’a le Seigneur pour chacun de nous. Ce qui est important c’est que chaque croyant discerne son propre chemin, chacun de nous a son chemin de sainteté, de rencontre avec le Seigneur. »

Voici notre traduction rapide, de travail, de ce message du pape François.

AB

Message du pape François

Je salue les participants au congrès universitaire qui commémore le cinquantième anniversaire de la proclamation de sainte Thérèse de Jésus comme docteur de l’Église.

L’expression «femme exceptionnelle», qui donne son titre à votre rencontre, a été utilisée par saint Paul VI [1]. Nous sommes devant une personne qui s’est démarquée dans de nombreuses dimensions. Cependant, il ne faut pas oublier que sa pertinence reconnue dans ces dimensions n’est rien de plus que la conséquence de ce qui était important pour elle: sa rencontre avec le Seigneur, sa «détermination déterminée», comme elle le dit, à
de persévérer dans l’union avec Lui  grâce à la prière [2], son ferme propos de mener à bien la mission qui avait été confiée par le Seigneur auquel elle s’offre avec simplicité en disant, dans ce langage simple et on pourrait dire même de paysanne: « Je suis vôtre, je suis née pour vous. Qu’ordonnez-vous qu’il soit fait de moi ? » [3].

Thérèse de Jésus est exceptionnelle, avant tout, parce qu’elle est sainte. Sa docilité à l’Esprit l’unit au Christ et elle demeure « toute embrasée dans l’amour de Dieu » [4]. Elle exprime son expérience par de belles paroles en disant: « Je me suis toute livrée et j’ai déjà tout donné et j’ai eu la chance de faire ce troc, mon Bien-aimé est à moi, et je suis à mon Bien-aimé » [5]. Jésus a enseigné que « la bouche parle de ce qui déborde du coeur » (Lc 6, 45). L’audace, la créativité et l’excellence de sainte Thérèse comme réformatrice sont le fruit de la présence intérieure du Seigneur.

Nous disons que nous sommes en train de vivre non pas une époque de changements, mais un changement d’époque [6]. Et dans ce sens, ces jours ont des similitudes avec le XVIe siècle où la sainte a vécu. Comme alors, maintenant aussi les chrétiens sont appelés à ce que, à travers nous, la puissance de l’Esprit Saint continue de renouveler la face de la terre (cf. Ps 104,30 Vlg), avec la certitude qu’en dernier lieu ce sont les saints qui permettent au monde d’avancer vers son but ultime.

Il est bon de se souvenir de l’appel universel à la sainteté dont parlait le Concile Vatican II (cf. LG 39-42). « Pour tous les chrétiens, l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur état ou leur forme de vie ; dans la société terrestre elle-même, cette sainteté contribue à promouvoir plus d’humanité dans les conditions d’existence. Les fidèles doivent s’appliquer de toutes leurs forces, dans la mesure du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin que, marchant sur ses traces et se conformant à son image, accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient avec toute leur âme voués à la gloire de Dieu et au service du prochain » – c’est ce que dit le numéro 40 de Lumen Gentium.

La sainteté n’est pas seulement pour certains « spécialistes du divin », mais c’est la vocation de tous les croyants. L’union au Christ, dont les mystiques comme sainte Thérèse font l’expérience de manière spéciale par pure grâce, nous la recevons par le baptême. Les saints nous stimulent et nous motivent, mais ils ne sont pas là pour que nous essayions de les copier littéralement, la sainteté ne se copie pas, car même cela pourrait nous éloigner du chemin unique et différent qu’a le Seigneur pour chacun de nous. Ce qui est important c’est que chaque croyant discerne son propre chemin [7], chacun de nous a son chemin de sainteté, de rencontre avec le Seigneur.

En fait, sainte Thérèse elle-même avertit ses moniales que la prière n’est pas de faire l’expérience de choses extraordinaires, mais pour que nous soyons unis au Christ. Et le signe que cette union est réelle ce sont les œuvres de charité. « C’est à cela que sert la prière, mes filles, dit-elle dans Les Demeures. C’est à ça que sert ce mariage spirituel: qu’il en naisse toujours des oeuvres, des oeuvres » [8]. Déjà auparavant, dans ce même livre, elle avait averti: « Quand je vois des âmes très diligentes pour comprendre la prière qu’elles ont et très encapuchonnées quand elles y sont, qu’il semble qu’elles n’osent pas faire bouillir ou secouer leur pensée pour que ne parte pas le peu de goût et de dévotion qu’elles ont eu , me fait voir à quel point ils comprennent peu le chemin par lequel on atteint l’union, et elles pensent que toute l’affaire est là. Non, mes sœurs, non; ce sont des œuvres que le Seigneur veut; et si vous voyez une malade à laquelle vous pouvez apporter du soulagement, ne prétextez rien pour perdre cette dévotion et aies compassion d’elle… Voilà la vraie union avec sa volonté » [9]. Dans Les Demeures aussi elle dit cela. En définitive, « ce qui mesure la perfection des personnes, c’est leur degré de charité, pas la quantité de données, de connaissances accumulées » [10], et d’autres choses de ce style.

Sainte Thérèse nous enseigne que le chemin qui a fait d’elle une femme exceptionnelle et une personne de référence à travers les siècles, le chemin de la prière, est ouvert à tous ceux qui s’ouvrent humblement à l’action de l’Esprit dans leur vie, et que le signe que nous avançons sur ce chemin est d’être de plus en plus humble, plus attentif aux besoins de nos frères, de meilleurs enfants du Saint Peuple de Dieu. Un tel chemin n’est pas ouvert à ceux qui se considèrent purs et parfaits, les Cathares de tous les siècles, mais à ceux qui, conscients de leurs péchés, découvrent la beauté de la miséricorde de Dieu, qui accueille tous, rachète tous et appelle tous à son amitié.

Il est intéressant de voir comment la conscience de son être pécheur est ce qui ouvre la porte au chemin de la sainteté. Sainte Thérèse, qui se considérait comme très « méchante et misérable » – c’est ainsi qu’elle se définit -, reconnaît que la bonté de Dieu « est plus grande que tous le mal que nous pouvons faire, et elle ne se souvient pas de notre ingratitude … Souvenez-vous de ses paroles et regardez ce qu’il a fait avec moi, dit-elle, que je me suis lassée de l’offenser, avant que Sa Majesté ne cesse de me pardonner ». Nous nous lassons d’offenser Dieu, de prendre des chemins étranges, avant que Dieu ne cesse de nous pardonner. Lui ne se lasse jamais de pardonner. Nous nous nous lassons de demander pardon, et c’est là que réside le danger. « Le Seigneur ne se lasse jamais de donner, et ses miséricordes ne peuvent pas s’épuiser. Ne nous lassons pas de recevoir » [11], en ouvrant le coeur avec humilité. Un de ses passages préférés de l’Ecriture était le premier verset du psaume 89 dont elle a fait, en quelque sorte la devise de sa vie: « Je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur ». Ce « faire miséricorde » de Dieu.

La prière a fait de Sainte Thérèse une femme d’exception, une femme créative et innovante. A partir de la prière, il découvre l’idéal de fraternité qu’elle a souhaité concrétiser dans les couvents fondés par elle: « Ici, toutes doivent être des amies, elles doivent toutes s’aimer, elles doivent toutes se chérir, elles doivent toutes s’entraider » [12]. Et quand je vois les « disputes » dans certains couvents, à l’intérieur d’un couvent, ou les « disputes » entre couvents, « je suis d’ici », « je suis de là », « j’interprète comme cela », « j’accepte cela de l’Eglise, je ne l’accepte pas ». Les pauvres moniales oublièrent la fondatrice, ce qu’elle leur a enseigné.

Dans la prière, elle a su qu’elle était traitée en épouse et amie par le Christ ressuscité. A travers la prière, elle s’est ouverte à l’espérance. Et avec cette pensée, je désire terminer cette salutation? Nous vivons, comme la docteure de l’Eglise, des moments difficiles, des moments pas faciles qui ont besoin d’amis de Dieu fidèles, des amis forts [13].

La grande tentation c’est de céder à la déception, à la résignation, au présage fatal
et infondé que tout ira mal. Ce pessimisme infertile, ce pessimisme des gens
incapable de donner la vie. Certaines personnes, effrayées par ces pensées, ont tendance à s’enfermer, à se réfugier dans des choses petites . Je me souviens de l’exemple d’un couvent, où toutes ses religieuses étaient abrité dans des choses petites. Le couvent s’appelait de Sainte … je ne dirai pas de qui il s’agit, ni que c’était dans telle ville, mais on l’appelait le « Couvent, petite chose, petite chose, petite chose », parce qu’elles étaient toutes enfermées dans des choses petites, comme refuge, dans des projets égoïstes qui ne construisent pas la communauté, mais la détruisent. En revanche, la prière nous ouvre, nous permet de goûter que Dieu est grand, qu’il est au-delà de l’horizon, que Dieu est bon, qu’il nous aime et que l’histoire ne s’est pas échappée de ses mains.

Il se peut que l’on marche dans des ravins obscurs (cf. Ps 23,4), n’en ayez pas peur si le Seigneur est avec vous, mais Il n’arrête pas de marcher à nos côtés et de nous conduire vers le but auquel nous aspirons tous: la vie éternelle. Nous pouvons avoir le courage de faire de grandes choses, car nous savons que nous sommes les bien-aimés de Dieu [14].

Que rien ne te trouble
que rien ne t’effraie,
tout passe,
Dieu ne change pas,
la patience obtient tout ;
celui qui possède Dieu
ne manque de rien :
Dieu seul suffit.

Que Jésus vous bénisse et que la Vierge et Saint Joseph vous accompagnent. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

***

NOTES

[1] Paul VI, Homélie pour la proclamation de sainte Thérèse de Jésus comme docteur de l’Église (27 septembre 1970).

[2] Cf. Le Chemin de la perfection (Valladolid), 21,2.
[3] Poésies, 5 (la numérotation est citée d’après l’édition de Editorial de Espiritualidad, Madrid 1944).
[4] Cf. Vie, 29, 13.
[5] Poésies, 2.
[6] Cf. Discours à la curie romaine à l’occasion des voeux de Noël (21 décembre 2019).

[7] Cf. Gaudete et exultate, 11.
[8] Les Demeures VII, 4, 6.
[9] Les Demeures V, 3,11.
[10] Gaudete et exultate, 37.
[11] Vie, 19, 15.
[12] Le Chemin de la perfection (Valladolid), 4, 7.
[13] Cf. Vie, 15, 5.
[14] Cf. Vie, 10, 6: « C’est impossible, selon notre nature ».

 

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

16/04/2021-09:44

Anne Kurian-Montabone

Pour le 60e anniversaire du premier homme dans l’espace, réflexion de l’astronome du Vatican

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“Je ne vois pas Dieu ici” (“I see no God up here”) : le frère Guy Consolmagno évoque cette citation athée attribuée au Russe Youri Gagarine pour le 60e anniversaire de son vol historique dans l’espace, le 12 avril 1961.

Dans un entretien au journal L’Eco di Bergamo, l’astronome du Vatican souligne que cette assertion est « vraie » : « Le Dieu dans lequel nous croyons n’est pas une autre créature vivant dans la nature, comme Zeus ou d’autres dieux païens, mais un Dieu surnaturel hors du temps et de l’espace. Et seul quelque chose (ou quelqu’un) en-dehors de la création peut donner du sens à la création. Après tout, comme les philosophes nous le rappellent, une chaise est inutile s’il n’y a pas quelque chose qui ne soit pas une chaise pour utiliser la chaise. »

Dieu « crée l’espace et le temps en tout lieu et en tout temps », poursuit le jésuite, il « maintient l’existence de l’espace et du temps », et « le fait même que l’existence de l’univers soit possible sera toujours du à la volonté de notre Dieu surnaturel ».

Le scientifique voit encore aujourd’hui « l’ombre de Galilée », alimentant l’idée d’une « guerre entre science et religion ». Mais, rappelle-t-il, « le mythe de Galilée a été inventé au 19e siècle par des personnes qui cherchaient un moyen d’attaquer l’Eglise ». Si l’Eglise « a eu tort de traiter Galilée comme cela », cependant les réelles raisons de ce procès ont « plus à voir avec les personnalités et les politiques » qu’avec « une guerre entre science et religion ».

Les extra-terrestres existent-ils ? « Ce serait très enthousiasmant d’en trouver ! s’exclame-t-il… nous apprendrions tellement plus sur nous-mêmes ; et nous pourrions même  apprendre à comprendre Dieu comme notre Créateur de façon nouvelle et différente. Mais quoi que nous trouvions, la vérité du Psaume 8 demeure : le fait qu’au milieu de cet énorme univers, Dieu connaît et aime chacun de nous. »

16/04/2021-10:14

Anne Kurian-Montabone

Chrétiens et musulmans : vaincre les ennemis de l’espérance

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Dans un message intitulé « Chrétiens et musulmans: témoins de l’espérance » publié ce 16 avril 2021, le Saint-Siège invite à reconstruire l’espérance et à vaincre ses ennemis, à savoir « le manque de confiance en l’amour et en la sollicitude de Dieu; la perte de confiance en nos frères et en nos sœurs; le pessimisme; le désespoir et sa contrepartie, la présomption infondée; les généralisations injustes basées sur des expériences négatives ».

A l’occasion du mois du Ramadan – commencé cette année autour du 13 avril – et de la fête de l’Aïd el-Fitr (13 mai), le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux – présidé par le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot – fait observer que « ce dont nous avons le plus besoin en ces temps, c’est l’espérance ».

Un message marqué par le temps de pandémie : « Pendant ces longs mois de souffrance, d’angoisse et de chagrin, peut-on lire, surtout pendant les périodes de confinement, nous avons ressenti le besoin d’assistance divine, mais aussi la nécessité d’expressions et de gestes de solidarité fraternelle: un appel téléphonique, un message de soutien et de réconfort, une prière, une aide pour acheter des médicaments ou de la nourriture, des conseils et, pour le dire simplement, l’assurance de savoir que quelqu’un soit toujours là pour nous en cas de nécessité. »

Le Vatican encourage chrétiens et musulmans « à être porteurs d’espérance, pour la vie présente et pour la vie à venir, à être témoins, restaurateurs et bâtisseurs de cette espérance, en particulier pour ceux qui traversent difficultés et désespoir ».

Chrétiens et musulmans: témoins de l’espérance

Chers frères et sœurs musulmans,

Nous tous, au Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, sommes heureux de vous présenter nos vœux fraternels pour un mois riche de bénédictions divines et de progrès spirituel. Le jeûne, avec la prière, l’aumône et d’autres pratiques de piété, nous rapprochent de Dieu notre Créateur et de tous ceux avec qui nous vivons et travaillons. Cela nous aide à poursuivre ensemble notre marche sur le chemin de la fraternité.

Pendant ces longs mois de souffrance, d’angoisse et de chagrin, surtout pendant les périodes de confinement, nous avons ressenti le besoin d’assistance divine, mais aussi la nécessité d’expressions et de gestes de solidarité fraternelle: un appel téléphonique, un message de soutien et de réconfort, une prière, une aide pour acheter des médicaments ou de la nourriture, des conseils et, pour le dire simplement, l’assurance de savoir que quelqu’un soit toujours là pour nous en cas de nécessité.

L’assistance divine dont nous avons besoin et que nous recherchons, en particulier dans des circonstances comme celles de la pandémie actuelle, est multiple: la miséricorde, le pardon, la providence de Dieu et d’autres dons spirituels et matériels. Malgré cela, ce dont nous avons le plus besoin en ces temps, c’est l’espérance. Voilà pourquoi, en ce moment, nous pensons partager avec vous quelques réflexions sur cette vertu.

Comme nous le savons, l’espérance va au-delà de l’optimisme que, pourtant, elle inclut. Alors que l’optimisme est une attitude humaine, l’espérance trouve son fondement dans le sens religieux: Dieu nous aime et prend soin de nous par sa Providence. Il le fait à sa manière mystérieuse, ce qui n’est pas toujours compréhensible à nos yeux. Nous nous retrouvons un peu comme des enfants, assurés du soin affectueux de leurs parents mais pas encore capables d’en saisir toute l’importance.

L’espérance naît aussi de notre conviction que tous nos problèmes et nos épreuves ont un sens, une valeur et une finalité, aussi difficile ou impossible que cela puisse sembler pour nous d’en comprendre la raison ou d’en trouver l’issue.

L’espérance porte également en elle la certitude de la bonté présente dans le cœur de chaque personne. Souvent, dans des situations de difficulté et de désespoir, l’aide que l’espérance apporte avec elle peut venir de ceux que nous attendons le moins.

C’est ainsi que la fraternité humaine, dans ses nombreuses manifestations, peut devenir une source d’espérance pour tous, en particulier pour ceux qui en ont besoin. Grâces soient rendues à Dieu notre Créateur, mais aussi à nos semblables, hommes et femmes, pour la réponse rapide et la généreuse solidarité de nombreux croyants ainsi que des personnes de bonne volonté sans affiliation religieuse, lors de catastrophes, que celles-ci soient naturelles ou provoquées par l’homme, comme les conflits et les guerres. Par leur bienveillance, toutes ces personnes nous rappellent, à nous croyants, que l’esprit de fraternité est universel et qu’il transcende toutes les frontières: ethniques, religieuses, sociales et économiques. Dans cet esprit-là, nous imitons Dieu, Lui qui regarde avec bienveillance l’humanité qu’Il a créée, les autres de ses créatures et l’univers tout entier. C’est pourquoi le souci et le soin grandissant à l’égard de la planète, notre «maison commune», selon les mots du Pape François, constituent un autre signe d’espérance.

Nous sommes bien sûr conscients que l’espérance a aussi ses ennemis: le manque de confiance en l’amour et en la sollicitude de Dieu; la perte de confiance en nos frères et en nos sœurs; le pessimisme; le désespoir et sa contrepartie, la présomption infondée; les généralisations injustes basées sur des expériences négatives; et ainsi de suite. Ces pensées, ces attitudes et ces réactions néfastes doivent être combattues efficacement afin de renforcer l’espérance en Dieu et la confiance en tous nos frères et sœurs.

Dans sa récente Lettre encyclique Fratelli Tutti, le Pape François parle fréquemment d’espérance. Il nous dit: « J’invite à l’espérance qui ‘nous parle d’une réalité qui est enracinée au plus profond de l’être humain, indépendamment des circonstances concrètes et des conditionnements historiques dans lesquels il vit. Elle nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie, d’une volonté de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour…pour s’ouvrir à de grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne’ (cf. Gaudium et Spes, 1). Marchons dans l’espérance ! » (n. 55).

Nous, chrétiens et musulmans, sommes appelés à être porteurs d’espérance, pour la vie présente et pour la vie à venir, à être témoins, restaurateurs et bâtisseurs de cette espérance, en particulier pour ceux qui traversent difficultés et désespoir.

En signe de notre fraternité spirituelle, nous vous assurons de notre prière et nous vous adressons nos meilleurs vœux pour un Ramadan paisible et fructueux ainsi qu’un joyeux ‘Id al-Fitr.

Du Vatican, le 29 mars 2021

Miguel Ángel Cardinal Ayuso Guixot, MCCJ

Président

Mgr Indunil Kodithuwakku Janakaratne Kankanamalage

Secrétaire

16/04/2021-11:52

Anita Bourdin

Jésus ressuscité est apparu à sa Mère, explique Jean-Paul II

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L’apparition du Christ ressuscité à sa Mère n’est pas rapportée par les évangiles, mais les évangiles en donnent des indices, comme l’a rappelé Jean-Paul II dans une catéchèse du 21 mai 1997 : c’est une tradition ancienne dans l’Eglise.

Mais celui qui en a le plus diffusé la tradition c’est probablement saint Ignace de Loyola dans les Exercices Spirituels, comme l’explique le p. Jean-Marie Hennaux, jésuite belge, qui met en évidence l’importance de cette apparition: « en apparaissant à la Vierge Marie, le Christ ressuscité a fondé son Église » (cf. Nouvelle revue théologique (2004/1, tome 126, pp. 33 à 48).

Les motifs du silence

Pour Jean-Paul II, si les évangiles rapportent plusieurs apparitions du Ressuscité, sans mentionner de rencontre de Jésus et de sa Mère, il ne faudrait pas déduire de ce « silence » que le Christ ressuscité n’est pas apparu à Marie. Il invite à réfléchir aux motifs de ce silence.

Un silence peut être dû au fait que le récit de cette apparition n’était pas nécessaire à « notre salut ». Les évangiles notent que le Ressuscité est apparu d’abord à quelques femmes qui ont reçu cette mission de témoigner : « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent partir pour la Galilée, et là ils me verront » (Mt 28, 10). On se souvient que le pape François a décidé que la fête de sainte Marie-Madeleine (cf. l’apparition de Jn 20, 17-18), « apôtre des apôtres », ait désormais le même « rang » que la fête des apôtres.

Et la foi dans le Ressuscité s’appuie justement, insiste Jean-Paul II sur le témoignage de ceux auxquels les saintes femmes ont été envoyées et que « Dieu a choisis » (Ac 10, 41), celui des Apôtres, qui « avec beaucoup de force » ont rendu témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus (cf. Ac 4, 33).

Le silence est peut-être également dû au fait qu’une apparition du Fils à sa Mère et le témoignage de celle-cisuggère Jean-Paul II, auraient pu être considérés comme n’étant pas « digne de foi » par « ceux qui niaient la Résurrection du Seigneur ».

Des apparitions passées sous silence

Mais n’y-a-t-il pas d’autres apparitions, pendant ces quarante jours passés par le Christ parmi les siens, que les évangiles ont aussi passé sous silence ? Jean-Paul II qui cite l’apparition mentionnée par saint Paul (1 Co 15, 6) « à plus de cinq cents frères à la fois ». Cela prouve, pour Jean-Paul II, que d’autres apparitions, notoires, du Ressuscité n’ont pas été rapportées.

Il avance aussi un indice que le Christ est apparu à sa Mère : lorsque les saintes femmes se rendent au tombeau à l’aube, Marie, jusqu’ici inséparables d’elles, est absente, elle ne les accompagne pas (cf. Mc 16, 1 ; Mt 28, 1). Et la raison semble alors évidente : Elle l’a déjà rencontré, vivant.

L’union au calvaire et à la résurrection

De fait, souligne Jean-Paul II, les premiers témoins de la Résurrection ont été les saintes femmes, au pied de la Croix, avec Marie, fermes « dans la foi ». Et, avant elles, Jésus se montre « tout d’abord à sa Mère, Celle qui a conservé sa foi intacte dans l’épreuve ».

Enfin, le pape Jean-Paul II affirme que « le caractère unique et spécial de la présence de la Vierge au Calvaire et son union parfaite à son Fils dans la souffrance de la Croix, semblent suggérer une participation très particulière au mystère de sa résurrection ».

Il cite Sedulius: le Christ « s’est tout d’abord révélé à sa Mère dans la splendeur de la vie ressuscitée ». Et il met en relation l’Annonciation et la Résurrection : « Celle qui lors de l’Annonciation, avait été la voie de son entrée dans le monde, était appelée à diffuser la merveilleuse nouvelle de la Résurrection, pour être l’annonciatrice de sa glorieuse venue ». Et c’est l’anticipation ce que l’Eglise est appelée à vivre : « Ainsi inondée par la gloire du Ressuscité, Elle anticipe le « resplendissement » de l’Eglise » (cf. Sedulius, Carmen Paschale, 5, 357-364, CSEL 10, 140s).

Jean-Paul II souligne aussi le lien entre Marie à l’Annonciation et Marie à la Résurrection dans la prière mariale du temps de Pâques « Regina Caeli » : « Au cours du temps pascal, la communauté chrétienne, s’adressant à la Mère du Seigneur, l’invite à se réjouir : « Regina Cæli, lætare. Alléluia ! », « Reine des du ciel, réjouis-toi. Alléluia ! ». Elle rappelle ainsi la joie de Marie pour la Résurrection de Jésus, en prolongeant dans le temps le « réjouis-toi » que lui avait adressé l’Ange lors de l’Annonciation, afin qu’elle devienne « une cause de joie » pour toute l’humanité. »

Anticipation de l’humanité

Marie, insiste le pape, est « image et modèle de l’Église qui attend le Ressuscité » et qui, dans le groupe des disciples, « le rencontre au cours des apparitions pascales ». Il en conclut : « il semble raisonnable de penser que Marie a eu un contact personnel avec son Fils ressuscité, pour jouir elle aussi de la plénitude de la joie pascale ».

Le pape Jean-Paul II met en lumière le lien entre la présence de Marie « au Calvaire le Vendredi Saint » (cf. Jn 19, 25) et « au Cénacle à la Pentecôte » (cf. Ac 1, 14), pour en déduire aussi sa présence comme « témoin privilégié de la résurrection du Christ ». Elle a ainsi « complété » sa « participation à tous les moments essentiels du Mystère pascal ».

« En accueillant Jésus ressuscité, Marie est en outre signe et anticipation de l’humanité, qui espère le rejoindre, à travers la résurrection des morts », conclut Jean-Paul II.

L’apparition à Marie, condition de toutes les autres

Dans son article – que nous ne faisons que traverser à grandes enjambées -, le p. Jean-Marie Hennaux montre que « les actes du Ressuscité » sont des « actes fondateurs et constitutifs de l’Église ».

Il fait remarquer que pour saint Ignace, le Christ apparaît à Marie « en corps et en âme » et il insiste sur le fait qu’ « apparaître », pour le Christ, ne doit pas « être compris dans un sens étroit », mais que cela signifie aussi « communication » – et « réception » – « du salut et de sa joie ».

Certes, la gloire du ressuscité vient du Père : « Ressusciter, pour le Christ, c’est recevoir du Père la gloire qu’Il possède auprès de Lui de toute éternité et la gloire qu’Il a méritée par son œuvre rédemptrice ; c’est encore de pouvoir communiquer ce salut mérité. Sa gloire, le Christ la reçoit donc en premier lieu du Père. »

Cependant, pour saint Ignace, « l’humanité peut accroître la gloire de Dieu ». Ainsi, « le Ressuscité reçoit également sa gloire de l’humanité qu’Il a sauvée, lorsque celle-ci accueille dans la foi, l’espérance et l’amour, la Vie que son Sauveur lui communique. »

Pour le théologien, c’est la raison pour laquelle « l’apparition du Christ ressuscité à Marie est la condition de possibilité de toutes les autres ». Il s’agit, comme à l’Annonciation, d’un don et de sa réception.

Il précise l’importance de la disponibilité totale de la Vierge Marie à accueillir la réalité de la résurrection: « Marie n’est pas à l’origine de l’acte de ressusciter du Christ, mais le Ressuscité n’apparaîtra jamais à personne s’Il n’a trouvé d’abord un espace totalement virginal où son apparaître peut pleinement se déployer, où sa gloire et sa joie peuvent en totalité se communiquer et se constituer. En ce sens, l’accueil du Ressuscité par Marie est non seulement la condition de possibilité de toutes les autres apparitions, il est vraiment constitutif pour sa part de la gloire et de la joie du Ressuscité lui-même. De même qu’il n’a pu entrer dans le monde par son incarnation que par la médiation du fiat de Marie, Il ne peut apparaître dans toute sa gloire de Rédempteur que par l’accueil virginal de Notre Dame. »

Le p. Jean-Marie Hennaux explique l’apparition du point de vue du Christ et de Marie. D’une part, « en apparaissant à Marie, le Christ ressuscité l’agrège, d’une manière définitive déjà, à son corps de gloire, à son corps mystique ». Et d’autre part, « dans l’apparition dont elle est la bénéficiaire, Marie consent à la Résurrection » – alors que les évangiles rapportent les résistances de tel ou tel apôtre -, elle « accepte de faire partie définitivement du Corps du Ressuscité ».

La figure de l’humanité croyante

Pour saint Ignace, explique encore le p. Hennaux, « c’est au nom de toute l’humanité » que Marie « a consenti et coopéré à l’Incarnation rédemptrice » et, « en tant que telle, elle est, devant le Christ et auprès du Christ, la figure de l’humanité croyante, espérante et aimante » : « en d’autres termes, elle est la figure de l’Église ».

Ainsi, pour l’auteur des Exercices Spirituels, « le Christ ressuscité apparaît à Marie en tant qu’elle représente et récapitule en elle-même toute l’Église » : « Elle lui offre (…) un espace virginal et immaculé où son apparaître peut se déployer sans obstacle. Il trouve en elle son Corps de gloire. Il peut lui communiquer la totalité du salut et de la grâce, de telle sorte qu’associée à son œuvre de salut depuis l’Incarnation, elle puisse devenir, après avoir participé de la manière la plus étroite à Sa Passion, sa parfaite collaboratrice dans la diffusion même des fruits de la rédemption. »

« En d’autres mots, poursuit le théologien, le Christ la constitue figure personnelle de l’Église-médiatrice de toute grâce. Le Seigneur, en effet, ne veut rien faire sans l’aide, sans la médiation, de son Épouse, l’Église. Celle-ci intervient dans la dispensation de toute grâce. »

C’est pourquoi le théologien interroge: « Ne fallait-il pas que le Christ apparaisse à celle qui est toute l’Église avant d’apparaître à d’autres personnes ? »

Et il affirme, en conclusion : « cette apparition est, aux yeux d’Ignace, l’acte de fondation par excellence de l’Église ».

(Première publication, 21 avril 2019)

16/04/2021-19:01

Anita Bourdin

UNESCO : les anniversaires de Copernic, Nerses, Mendel et… Thérèse de Lisieux

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« Culture, foi et sciences, aujourd’hui, le Conseil Exécutif de l’UNESCO a recommandé que, parmi 60 personnalités, l’0rganisation s’associe à 4 anniversaires de personnalités catholiques : Copernic (Pologne), Nerses (Arménie), Mendel (Tchéquie) et Thérèse de Lisieux (France) »: par ce tweet, l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, à Paris (France), Mgr Francesco Follo, annonce, ce 16 avril 2021, un choix qui marque le dialogue de la culture, des sciences et de la foi au plus haut niveau international. Une foi qui est source de culture, de science et d’éducation, et d’éducation à la paix et à la fraternité.

La liste des propositions des Etats membres relatives à la célébration des anniversaires auxquels l’UNESCO pourrait être associée en 2022-2023, a été présentée par la Directrice générale, Mme Audrey Azoulay, au Conseil exécutif, soit une liste de 60 personnalités de 47 Etats. Le Conseil exécutif de l’UNESCO a recommandé ces quatre personnalités, ce 16 avril, et la validation finale est prévue en novembre 2021, pendant la Conférence générale de l’UNESCO.

En retenant des anniversaires marquants, l’UNESCO entend en effet honorer la mémoire de personnes qui ont œuvré dans les domaines de la paix, de l’éducation, des sciences, des sciences sociales, et de la communication.

Deux poids lourds de la science moderne

Ce sera, en 2023, le 550e anniversaire de la naissance de Nicolas Copernic, astronome (1473-1543). La proposition de la Pologne a reçu le soutien de l’Allemagne où il a vécu et de l’Italie où il a étudié. Nicolas Copernic, chanoine polonais du XVe s., mais né et mort en Prusse royale, est remarquable pour la réflexion entre foi et sciences, marquée par la « révolution copernicienne »: il a établi scientifiquement, à partir de l’observation, l’héliocentrisme, une rupture radicale dans la représentation de l’organisation du cosmos. Sa formation initiale – en art, musique, belles lettres – il traduit du grec en polonais -, puis mathématiques, astronomie, philosophie, médecine, droit – témoigne déjà de ce dialogue des cultures et des disciplines: elle l’a amené à Cracovie – ville d’origine de sa famille -, Bologne, Padoue, et Ferrare. La Mission du Saint-Siège à l’UNESCO souligne pour les lecteurs de Zenit que « sa théorie héliocentrique est l’un des fondements de l’astronomie moderne et a représenté une révolution scientifique à son époque »: « Pour l’UNESCO, cette célébration serait l’occasion de promouvoir la science, l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) ainsi que le patrimoine culturel, et de consolider les liens entre les nations. Les diverses activités proposées permettraient de mener des activités de communication et de sensibilisation scientifiques auprès de différents types de publics, et de renforcer la culture scientifique et les liens entre science et société. »

Le 200e anniversaire de la naissance de Johann Gregor Mendel (1822-1884) a été présenté par la Tchéquie, avec le soutien spécial de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Slovaquie. Mendel, moine tchèque de l’ordre de Saint-Augustin, se distingue aussi pour la réflexion entre foi et sciences, notamment à travers ses travaux sur les lois de l’hérédité. La Mission du Saint-Siège à l’UNESCO rappelle que « Mendel s’est fait connaître à titre posthume comme le fondateur de la génétique moderne »: « Il était un grand scientifique, dont nous récoltons encore aujourd’hui les fruits des travaux, en particulier en ces temps de pandémie où la génétique figure au premier plan de la recherche contre la COVID-19. »

Le grand humanisme d’un Arménien pour la paix

L’Arménie a proposé, avec le soutien de Chypre, de la Grèce, de l’Italie et de la République arabe syrienne, et c’est remarquable, la célébration du 850e anniversaire de la mort du saint arménien Nersès le Gracieux (le Catholicos Nerses IV Chnorhali, 1101/2-1173), poète, chroniqueur, théologien, musicien et traducteur reconnu pour son humanisme, sa culture, sa théologie, le dialogue entre les cultures pour la paix, le dialogue entre les Eglises. Pour l’UNESCO, fait observer la Mission du Saint-Siège, « la proposition de célébration du 850e anniversaire de la mort de Nersès le Gracieux, répond à plusieurs critères, elle va en particulier dans le sens de l’action de l’UNESCO en faveur de la culture de la paix et du dialogue interculturel »: « Nersès le Gracieux étant universellement reconnu comme un érudit: il souvent désigné comme l’Homère arménien! Dans sa prière pour la paix, à Erevan, le 25 juin 201, le pape François dit du « Catholicos saint Nersès Chnorhali » qu’il a « fait preuve d’un amour immense et extraordinaire pour son peuple et ses traditions, ainsi que d’une vive préoccupation pour les autres Églises, se montrant infatigable dans la recherche de l’unité […] ». »

Une jeune Normande et les Objectifs du développement durable

La candidature d’une jeune Française, morte à 24 ans, après un grand voyage en Italie et neuf ans au carmel de Lisieux, et devenue, notamment, patronne de la France et de la Russie, est aussi retenue: sera le 150e anniversaire de la naissance, à Alençon, dans l’Orne (France) de Thérèse Martin, mystique (1873-1897). La candidature portée par la France à l’UNESCO a été spécialement soutenue par la Belgique et par l’Italie. Le père Olivier Ruffray, recteur de la basilique Sainte-Thérèse-de-Lisieux, a mis en œuvre les documents nécessaires à cette candidature par la France de la jeune moniale de l’Ordre du Carmel, qui est aussi la troisième femme déclarée « docteur » par l’Eglise catholique, dans le cadre du mandat de l’UNESCO « paix, éducation, sciences, sciences sociales, culture, communication et information ».

La France a en effet appliqué à la candidature de Thérèse Martin les Objectifs de développement durable (ODD 1 et ODD 16), promus à l’horizon 2030 au sein des Nations Unies et déclinés en politiques par les pays membres. L’ODD 1 est orienté vers la lutte contre la pauvreté et, en particulier l’égalité homme – femme à tous les niveaux. L’ODD 16 est orienté vers la justice et la paix.

Pour l’UNESCO, explique encore la Mission du Saint-Siège, « la célébration de cet anniversaire contribuera à apporter une plus grande visibilité et justice aux femmes qui ont promu, par leurs actions, les valeurs de la paix »: « Étant donné la célébrité de Thérèse de Lisieux dans la communauté catholique – la ville de Lisieux étant le second lieu de pèlerinage de France après Lourdes -, la célébration de son anniversaire peut être une opportunité de mettre en valeur le rôle des femmes au sein des religions dans la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’inclusion. Elle peut aussi renforcer le message de l’UNESCO sur l’importance de la culture – elle est aussi l’auteur de poèmes et de pièces de théâtre – dans la promotion de valeurs universelles et comme vecteur du dialogue interreligieux. »

Les sciences et la science de la paix et… de l’amour

La Mission du Saint-Siège à l’UNESCO résume ces candidatures en faisant observer que « le génie du christianisme est de faire se lever des personnalités qui sont capables d’œuvrer dans tous sortes de domaines, que ce soit le domaine humaniste, philosophique, théologique et les œuvres de paix comme saint Nersès en témoigne. Copernic et Mendel sont des exemples qui illustrent brillamment l’unité des savoirs dans le domaine foi et sciences. Quant à la jeune Thérèse de Lisieux morte à 24 ans, celle-ci magnifie la science… de l’amour. »

Et en ce jour de l’anniversaire du pape émérite Benoît XVI, qui fête ses 94 ans, on peut rappeler que le cardinal Joseph Ratzinger a été une cheville ouvrière du « doctorat » de Thérèse de Lisieux (1873-1897), déclarée « docteur de l’Eglise » par le pape Jean-Paul II en 1997: c’était reconnaître son rayonnement international, comme en témoignent les innombrables éditions des « Manuscrits autobiographiques » et les écoles qui portent son nom sur les différents continents.

Et Benoît XVI est en même temps celui qui a voulu le dialogue non seulement des religions, à Assise, dans les pas de Jean-Paul II, mais le dialogue avec les non-croyants, notamment avec la création de la section du « Parvis des Gentils » au coeur du Conseil pontifical de la culture.

Quant au pape argentin, le livre « Thérèse et François » (Elisabeth de Baudoüin, chez Salvator) a dévoilé comment la jeune carmélite de Normandie a une place particulière parmi les personnalités françaises qu’il connaît et qu’il aime.

La directrice générale de l’UNESCO, Mme Audrey Azoulay, a été reçue par le pape François au Vatican le 17 décembre 2018, avec une délégation internationale: Mme Zohour Aloui (Maroc), alors présidente de la Conférence générale de l’UNESCO, M. Byong – Hyun Lee (Corée), alors président du Conseil exécutif de l’UNESCO, et Mme Stefania Giannini, comme sous-directrice générale du Secteur pour l’éducation.

 

16/04/2021-20:42

Anita Bourdin

94e anniversaire de Benoît XVI: le silence de saint Joseph

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« La Saint-Joseph était la fête de mon père en même temps que la mienne », a récemment confié le pape émérite Benoît XVI – qui fête ce 16 avril ses 94 ans! – dans le Tagespost du 1er avril 2021. Il dit avoir lu la lettre du pape François sur saint Joseph avec « gratitude » et « adhésion profonde ». Le 18 décembre 2005, le pape Benoît, à l’occasion de l’angélus, invitait à se « laisser contaminer par le silence de saint Joseph ».

Le pape émérite y confie que, dès l’enfance, il fêtait saint Joseph en famille: « Autant que possible, on la célébrait dignement. Ma mère avait souvent fait des économies pour m’offrir un beau livre (…). En outre, il y avait une nappe spéciale pour cette journée qui donnait au petit déjeuner un caractère festif. On buvait du café, que mon père aimait beaucoup, mais que nous ne pouvions pas nous offrir habituellement. Puis, il y avait une primevère comme signe du printemps que saint Joseph apporte avec lui. Et enfin, ma mère avait cuit un gâteau avec du sucre glace, ce qui exprimait le caractère exceptionnel de la fête. C’est ainsi que, dès le matin, on soulignait nettement tout ce que cette journée de la Saint-Joseph avait de particulier. »

Benoît XVI, qui était présent, en 2013, lors de la consécration de la Cité du Vatican à saint Joseph, a aussi confié, en des termes qui rappellent Newman (« Cor ad cor loquitur  »), qu’il avait lu la lettre du pape François pour l’Année saint Joseph, « Avec un coeur de père »: « J’ai lu, avec une gratitude particulière et un sentiment d’adhésion profonde, la lettre apostolique « Patris Corde »  (…). C’est un texte très simple, qui vient du cœur et qui parle au cœur et qui, précisément dans cette simplicité, recèle une très grande profondeur. Je pense que ce texte devrait être lu, relu et médité par les fidèles et qu’il devrait contribuer à une purification et à un approfondissement de notre vénération pour les saints en général et pour saint Joseph en particulier. »

Le 18 décembre 2005, le pape Benoît, à l’occasion de l’angélus, invitait à se « laisser contaminer par le silence de saint Joseph ».

Voici les paroles du pape Benoît XVI pour le 4e dimanche de l’Avent 2005:

Chers frères et sœurs !

En ces derniers jours de l’Avent, la liturgie nous invite à contempler de façon particulière la Vierge Marie et saint Joseph, qui ont vécu avec une intensité unique le temps de l’attente et de la préparation de la naissance de Jésus. Je désire aujourd’hui porter mon regard sur la figure de saint Joseph. Dans la page évangélique de ce jour, saint Luc présente la Vierge Marie comme « fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David » (Lc 1, 27). C’est toutefois l’évangéliste Matthieu qui accorde le plus d’importance au père putatif de Jésus, en soulignant que, à travers lui, l’Enfant résultait légalement inscrit dans la descendance de David, et accomplissait ainsi les Ecritures, dans lesquelles le Messie était prophétisé comme « fils de David ». Mais le rôle de Joseph ne peut certainement pas se réduire à cet aspect juridique. Il est le modèle de l’homme « juste » (Mt 1, 19), qui, en parfaite harmonie avec son épouse, accueille le Fils de Dieu fait homme et veille sur sa croissance humaine. C’est pourquoi, au cours des jours qui précèdent Noël, il est plus que jamais opportun d’établir une sorte de dialogue spirituel avec saint Joseph, afin qu’il nous aide à vivre en plénitude ce grand mystère de la foi.

Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, qui avait une profonde dévotion pour saint Joseph nous a laissé une méditation admirable qui lui est consacrée dans l’Exhortation apostolique Redemptoris Custos, « Le Gardien du Rédempteur ». Parmi les nombreux aspects qu’il met en lumière, un accent particulier est placé sur le silence de saint Joseph. Son silence est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. En d’autres termes, le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu’il porte dans son cœur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l’unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Écritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de  Jésus ; un  silence  tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d’adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n’est pas exagéré de penser que c’est précisément de son « père » Joseph que Jésus a appris – sur le plan humain – la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la « justice supérieure » qu’Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20).

Laissons-nous « contaminer » par le silence de saint Joseph! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l’écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie.

© Librairie éditrice du Vatican

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

16/04/2021-20:46

Anita Bourdin

12 titres, vendredi 16 avril 2021 – Copernic, Nerses, Mendel et… Thérèse de Lisieux

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C’est la prière qui a fait d’elle une « femme exceptionnelle » (traduction complète)

Thérèse d’Avila docteur de l’Eglise: message du pape François

Brésil: le pape exhorte les évêques à l’unité (traduction complète)

Inspirer aussi l’unité de la société à tous les niveaux

Esclavage des enfants : « nous avons honte aujourd’hui devant Dieu », écrit le pape

Il dénonce leurs « condition inhumaines »

Réfugiés : le Haut Commissaire de l’ONU salue la force et la vision du pape

Audience au Vatican ce matin

UNESCO : les anniversaires de Copernic, Nerses, Mendel et… Thérèse de Lisieux

Le dialogue des cultures, de la science et de la foi

94e anniversaire de Benoît XVI: le silence de saint Joseph

« La Saint-Joseph était la fête de mon père en même temps que la mienne »

De la joie aux malades, le Saint-Siège lance un défi aux cirques

Envoyer des photos de spectacles au pape

Chrétiens et musulmans : vaincre les ennemis de l’espérance

Message du Saint-Siège à l’occasion du Ramadan (Texte intégral)

Pour le 60e anniversaire du premier homme dans l’espace, réflexion de l’astronome du Vatican

Quoi que nous trouvions, la vérité demeure

Aumônerie apostolique : 50 vaccins pour les sans-abri et les malades

Don de l’association Siloe

Intelligence artificielle : reconnaissance internationale pour l’Appel de Rome

Communiqué de l’Académie pontificale pour la vie

Jésus ressuscité est apparu à sa Mère, explique Jean-Paul II

Une tradition ignatienne expliquée par le p. Hennaux SJ

16/04/2021-16:23

Anne Kurian-Montabone

De la joie aux malades, le Saint-Siège lance un défi aux cirques

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Faire « des miracles de joie », réconforter les malades avec le rire, et en envoyer le témoignage au pape François : c’est le défi que le Saint-Siège lance aux artistes du cirque, pour la 11ème Journée mondiale du cirque, le 17 avril 2021.

Dans un message adresé à Urs Pilz, président de la Fédération mondiale du cirque, le cardinal Peter Turkson s’inquiète de « la situation tragique des compagnies de cirque en Europe, qui emploient des dizaines de milliers d’artistes et hébergent des milliers d’animaux » et qui se trouvent sans moyen de subsistance en raison de la pandémie.

Saluant « la disponibilité de tous les artistes à recommencer à susciter des sourires et du bonheur chez les enfants et les adultes », le préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral demande aux artistes des cirques des quatre coins du monde « de visiter et soulager dès que possible les enfants et les personnes âgées qui se trouvent dans des lieux de soin ».

« En effet, souligne-t-il, les grands-parents et leurs petits-enfants sont les spectateurs les plus présents sous les chapiteaux, et (ils) ont payé le prix le plus grand de la pandémie. Ils ont besoin, tout comme les artistes du cirque, de l’explosion de joie pure que le cirque est capable de susciter. Et ceux qui prennent soin de leur santé ont également besoin du soulagement du rire. »

Le dicastère invite les artistes à envoyer des photographies ou des courtes vidéos au Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral par la poste (Palazzo San Calisto V-00120 Cité du Vatican) ou bien par courriel (a.silvi@humandevelopment.va) afin d’offrir au pape François « un témoignage de ces miracles de joie » des spectacles du cirque.

Voici le message publié en français par le Vatican.

Message du cardinal Turkson

Monsieur le Président,

La pastorale des gens du cirque est confiée, entre autres, au Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral. A l’occasion de la 11ème Journée Mondiale du Cirque, traditionnellement promue par la Fédération Mondiale du Cirque, sous le haut patronage de S.A.S. la Princesse Stéphanie de Monaco, qui se célèbre le troisième samedi d’avril de chaque année, ce prochain samedi 17 avril, je souhaite exprimer notre sincère proximité à la communauté du cirque et à ses protagonistes, des véritables « artisans de la fête » comme les définissait le Pape François le 16 juin 2016.

L’année dernière, la Fédération a décidé d’annuler les célébrations de la 11ème Journée, en raison de la pandémie de Covid-19. M. István Ujhelyi, membre du Parlement Européen et Ambassadeur Honoraire de la Fédération mondiale du Cirque, avec vous-même et M. Helmut Grosscurth, Directeur Exécutif de l’Association Européenne du Cirque, vous êtes adressés à Mme Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne, et à Mme Mariya Gabriel, Commissaire Européenne à l’Education et à la Culture, pour illustrer la situation tragique des compagnies de cirque en Europe, qui emploient des dizaines de milliers d’artistes et hébergent des milliers d’animaux. Le prolongement de la situation d’urgence, ainsi que des mesures contre les rassemblements ont menacé l’existence même de l’industrie du cirque dans le monde ainsi que de ses entreprises, souvent à gestion familiale, qui ont dû s’endetter dans l’espérance de temps meilleurs. Pour protéger cet art qui, en Europe, a plus de 250 ans d’histoire et fait la joie des adultes et des enfants, un soutien est important, tant de la part de l’Union européenne que de chaque pays, appelés à protéger ceux qui sont les plus faibles et aussi les secteurs les plus fragiles de l’économie.

Par la volonté du Pape François, le Dicastère est le point focal pour le Covid-19 et s’engage à écouter et à soutenir les Églises particulières dans le monde. Les Evêques ont partagé les souffrances physiques et psychologiques causées par la pandémie, les crises existantes qui se sont intensifiées sans merci aussi en raison des mesures drastiques qu’il a fallu prendre pour sauver les plus fragiles d’entre nous, le burn-out de ceux qui ont été et continuent d’être en première ligne dans la lutte contre le virus, la désorientation de toute la société. Il s’agit de blessures qui seront longues et complexes à cicatriser, mais nous sommes tous appelés à le faire ensemble.

Il était réconfortant de voir que le baume de la charité a été déjà versé sur ces plaies. Un soutien petit ou grand est venu des paroisses et diocèses à travers les Caritas et les organisations caritatives catholiques, qui ont également répondu aux appels des gens du cirque, venant au secours des artistes et des animaux ; en Italie, la protection civile et Coldiretti sont également intervenues, tout comme des particuliers, des administrations locales et des villages entiers.

La pandémie nous a rappelé que nous nous trouvons « dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement », comme l’a dit le Pape François le 27 mars 2020 sur le parterre mouillé de pluie d’une place Saint-Pierre vide. Nous retrouver devant l’épreuve nous a montré une fois de plus « que personne ne se sauve tout seul » et que « au milieu de notre tempête, [le Seigneur] nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage » 1.

Pour éviter que la souffrance du monde soit stérile et pour faire en sorte qu’elle acquière un sens et nous aide à préparer un avenir différent, signe avant-coureur d’un changement génératif, le Pape nous exhorte à la vivre comme l’a fait le Bon Samaritain, modèle à suivre pour construire des relations réelles et nouvelles avec les autres. Le deuil, la maladie, les difficultés de toute sorte nous ont révélé que « notre existence à tous est profondément liée à celle des autres : la vie n’est pas un temps qui s’écoule, mais un temps de rencontre »2, un temps de fraternité, un antidote véritable et puissant à la culture de l’exclusion et du rejet. La pandémie a mis en lumière la direction où l’indifférence nous conduit, elle nous oblige à décider de quel côté aller, en raison des problèmes et des crises interconnectées qu’elle a brutalement dénoncées : « Il y a simplement deux types de personnes : celles qui prennent en charge la douleur et celles qui passent outre … la paresse sociale et politique … créent beaucoup de marginalisés abandonnés au bord de la route »3. La pandémie est une loupe qui révèle des vulnérabilités anciennes et nouvelles qui nous interpellent personnellement. En effet, nous sommes appelés à être co-responsables des processus de transformation remettant la personne au centre et créant une culture d’inclusion, d’intégration et de soutien, qui aide à s’impliquer directement à faire face aux difficultés réelles des nécessiteux, qui risquent de rester à l’écart. Ainsi nous pourrons découvrir « sens social de l’existence, la dimension fraternelle de la spiritualité, la conviction de la dignité inaliénable de chaque personne et les motivations pour aimer et accueillir tout le monde »4.

L’eurodéputé M. István Ujhelyi avait sorti une très belle vidéo, portrayant d’une part la souffrance du cirque, et d’autre part répétant la disponibilité de tous les artistes à recommencer à susciter des sourires et du bonheur chez les enfants et les adultes5. C’est la même disponibilité du Rony Roller Circus qui m’a accompagné à l’hôpital du Pape, Bambino Gesù, le 17 janvier 2020 : un beau cadeau pour les enfants malades, une émotion importante que les artistes chérissent dans leur cœur, la fête de la vie dans la douleur et la souffrance, surtout celle atteignant les plus petits.

Comme je l’ai dit à l’occasion de ce beau moment vécu avec les enfants malades, « donner à un petit patient un souvenir de joie lié à un moment délicat de sa vie, c’est alléger son fardeau douleur, soulager le chagrin des parents qui l’accompagnent et, aussi, aider les médecins et les infirmiers, leur offrant un peu de joie nourrissant la mission extraordinaire qu’ils accomplissent chaque jour au service des autres ».

C’est pour cela que je demande aux artistes des cirques des quatre coins du monde, qui souffrent à cause des conséquences de cette pandémie, de visiter et soulager dès que possible les enfants et les personnes âgées qui se trouvent dans des lieux de soin. En effet, les grands-parents et leurs petits-enfants sont les spectateurs les plus présents sous les chapiteaux, et qui ont payé le prix le plus grand de la pandémie. Ils ont besoin, tout comme les artistes du cirque, de l’explosion de joie pure que le cirque est capable de susciter. Et ceux qui prennent soin de leur santé ont également besoin du soulagement du rire.

Nous souhaitons offrir au Saint-Père un témoignage de ces miracles de joie que vous saurez réaliser partout où vous pourrez mettre en scène vos spectacles : vous pourrez envoyer des photographies ou des courtes vidéos au Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral par la poste (Palazzo San Calisto V-00120 Cité du Vatican) ou bien par courriel (a.silvi@humandevelopment.va).

Veuillez agréer nos meilleurs vœux pour cette Journée, pour laquelle je demande l’intercession maternelle de la Vierge Marie et la bénédiction divine sur les organisateurs et les participants. Je saisis volontiers cette occasion pour vous exprimer mes salutations cordialement dévouées

Peter K.A. Cardinal Turkson
Préfet

1 Moment extraordinaire de prière en temps d’épidémie, présidé par le Pape François, le 27 mars 2020.
2 François, Lettre Encyclique Fratelli Tutti, n. 66.
3 Ibid., n. 70-71.
4 Ibid., n. 86.
5 https://youtu.be/JQs0LxyyrBA

16/04/2021-16:28

Marina Droujinina

Intelligence artificielle : reconnaissance internationale pour l’Appel de Rome

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L’Appel de Rome pour l’éthique de l’Intelligence artificielle (Rome Call for AI Ethics) fait partie des sujets les plus brûlants de 2020, selon la nouvelle édition du prestigieux AI Index Report, publié par l’Université de Standford en mars 2021. Il a été identifié parmi les cinq sujets d’actualité les plus importants de l’année passée dans le domaine de l’utilisation éthique de l’IA, indique un communiqué de l’Académie pontificale pour la vie ce 16 avril.

Rappelons que le document intitulé Rome Call for AI Ethics a été signé le 28 février 2020 au terme de l’assemblée de l’Académie pour la vie sur le thème « Le “bon” algorithme ? Intelligence artificielle : éthique, droit, santé ».

Cette reconnaissance internationale, lit-on dans la note, « valorise la nouveauté et l’impact d’un appel lancé pour promouvoir un sens de responsabilité partagée entre les organisations, les gouvernements, les institutions, les entreprises technologiques et la société dans son ensemble pour un avenir qui voit l’innovation numérique et le progrès technologique au service de l’humanité ». Et « le fait que l’une des universités les plus renommées au monde l’ait confirmé est la preuve de la validité de la proposition de l’appel et de l’urgence de discuter de ce thème ».

L’archevêque Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, note que « cette reconnaissance rend hommage à un effort qui continuera de croître, afin que le débat éthique sur l’IA et la nécessité de protéger les droits et la dignité de chaque être humain soient soutenus dans le monde entier. »

AI Index Report, explique un communiqué, est « un grand document qui décrit, collecte, analyse et présente chaque année des données liées à l’IA », dans le but de « fournir des données internationales impartiales, rigoureusement contrôlées aux politiciens, aux chercheurs, aux cadres, aux journalistes et au grand public ».

Le cinquième chapitre de l’édition 2021 analyse la couverture médiatique mondiale dans le domaine de l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle. Cette section a examiné 60 000 sources d’informations en anglais et plus de 500 000 blogs. Parmi eux, 3 047 articles sur les technologies de l’IA contenaient des mots tels que « droits de l’homme », « valeurs humaines », « responsabilité », « contrôle humain », « équité », « discrimination », ou « non-discrimination », « transparence », « explicabilité », « sécurité », « responsabilité » et « vie privée ».

Les données obtenues en 2020 ont permis d’identifier les cinq sujets d’actualité les plus abordés : la publication du livre blanc de la Commission européenne sur l’IA; le licenciement par Google du chercheur en éthique Timnit Gebru; le comité d’éthique de l’IA formé par les Nations Unies; le plan d’éthique de l’IA du Vatican (l’Appel de Rome); et l’IBM qui quitte l’activité de reconnaissance faciale.

16/04/2021-15:15

Marina Droujinina

Aumônerie apostolique : 50 vaccins pour les sans-abri et les malades

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L’association Siloe, impliquée depuis 12 ans dans l’accompagnement des malades et de leurs familles, a fait don de 50 doses du vaccin anti-Covid à l’Aumônerie apostolique. Les vaccins serviront à immuniser les personnes sans-abri et les patients cancéreux, indique Vatican News ce 16 avril 2021.

Le don de Siloe a été remis à la Médecine Solidaire qui gère le dispensaire « Mère de la Miséricorde » de la place Saint-Pierre au Vatican, dans le cadre d’une initiative solidaire de l’aumônerie apostolique qui a déjà pris en charge la vaccination de nombreuses personnes pauvres et défavorisées. Afin de participer, il suffit de se rendre sur le site www.elemosineria.va et d’y laisser sa contribution.

L’idée de cette initiative, explique Lucia Ercoli, coordinatrice de Médecine Solidaire et de la clinique « Mère de la Miséricorde », est de trouver « un moyen direct de briser tout obstacle à l’accès aux soins pour les personnes fragiles qui, autrement, n’auraient guère d’espoir de pouvoir combattre le virus en période de pandémie ».  « Les petits gestes qui s’enchaînent, poursuit-elle, constituent un signe concret d’espoir pour ceux qui vivent dans la rue et sont en difficulté. »

Au mois de janvier dernier, quand la campagne de vaccination anti-Covid-19 a commencé au Vatican, le pape François a voulu que 25 pauvres soient parmi les premiers vaccinés. La plupart étaient des sans domicile fixe, qui vivent autour de Saint-Pierre et qui tous les jours sont assistés et accueillis par les Centres d’accueil de l’Aumônerie.

Pendant la Semaine Sainte, 1400 personnes démunies de Rome – 200 de plus que prévu – ont été vaccinées dans une structure aménagée à l’intérieur de la Salle Paul VI au Vatican. Le pape François leur a rendu visite dans la matinée du Vendredi Saint, 2 avril 2021. Il a salué le personnel médical, a suivi la procédure de préparation des doses de vaccin et s’est entretenu avec les personnes qui attendaient leur tour.

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